Publicité

Case-Noyale: cases et mauvais temps laissent un arrière-goût amer

19 janvier 2018, 16:46

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Case-Noyale: cases et mauvais temps laissent un arrière-goût amer

C’est actuellement la période cyclonique et, comme tous les ans, à Case-Noyale, les squatteurs doivent faire face aux mêmes problèmes qui se répètent aux mêmes endroits.

La pluie, le vent, la boue, c’est systématique du début de l’année avec le mauvais temps. Les cas de plusieurs de ces squatteurs ont déjà été régularisés par l’État, avec des terrains du gouvernement loués à bail. Ils se retrouvent donc coincés entre le bord de mer et la route côtière de Case-Noyale, à la merci des eaux de pluie ruisselant de la montagne et de la mer.

«Là où nous sommes, le terrain est en pente ; l’eau pénètre dans nos maisons. On ne peut rien y faire, mais on peut s’estimer un peu plus chanceux vu que l’eau ne s’accumule pas dans nos maisons comme c’est le cas ailleurs », lance Catherine Lolo, une habitante du village qui a réussi à ouvrir une petite boutique au bord de la route.

«Ici, c’est la pluie elle-même qui cause le problème ; ça coule dans les maisons et on doit réagir. Certains habitent ici depuis plus de 20 ans et dès que le mauvais temps arrive on réagit de la même façon à chaque fois, pour nous tenir au sec au mieux.»

Ici, en bordure du chemin, ce sont plusieurs familles qui vivent dans des cases en bois et tôle – très rarement en béton, car il n’y a pas suffisamment de place pour le faire. Il n’y a pas d’asphalte entre les maisons, la boue est omniprésente ajoutant aux conditions d’insalubrité.

Jennifer Purmersar est contrainte de faire avec ce qu’elle a.

Par temps pluvieux ou cyclonique, il ne faut pas beaucoup pour que le sol devienne meuble. Si du côté des vagues ils n’ont jusqu’ici pas trop souffert de problèmes, cela n’empêche qu’elles constituent un danger permanent pour les habitants. Il n’y a que quelques mètres séparant les maisons de la mer.

«Nous n’avons pas connu de grosse destruction par la mer jusqu’ici mais cela ne veut pas dire que ça ne pourra pas arriver. Tout le monde fait de son mieux pour éviter les dégâts», raconte la boutiquière. «Ce sont des choses avec lesquelles il faut vivre et continuer d’aller de l’avant.»

C’est particulièrement l’état des maisons qui inquiète certains. La tôle et le bois ont pris de l’âge et commencent à représenter de moins en moins une barrière efficace contre les intempéries. Jennifer Purmersar explique que, comme d’autres, «elle a plusieurs fois reçu la visite d’officiels du ministère assurant qu’ils seraient relogés ailleurs mais il n’y a eu jamais de suite».

La mère de famille lance aussi que «ceux qui vivent ici ont du travail, et envoient leurs enfants à l’école. Des gouvernements successifs sont passés et tous ils ont toujours parlé de projets ici, de projets là-bass mais cela n’a jamais abouti. On ne cherche pas à recevoir des cadeaux. On est prêt à payer une certaine somme pour avoir des maisons mais rien ne bouge ici».

Force est de constater que ces gouvernements successifs n’ont pas systématiquement tenu leurs promesses. «Nous ne cherchons pas de cadeau de l’État mais qu’une petite maison seulement», ajoute Jennifer Pumersar.

«C’est vrai que l’on a légalisé notre situation sur les terrains de l’État mais construire des maisons qui résistent aux intempéries n’est pas dans les moyens de tout le monde. Nous aurions préféré des maisons comme celles de la NHDC plutôt que ces terrains-là.»

Une autre épine dans le pied de ces habitants ? Le centre social. C’est le seul endroit où ils peuvent trouver refuge en cas d’intempéries. Malheureusement, il est bien trop exigu pour tous les habitants de Case-Noyale. Par très mauvais temps, ils craignent de se retrouver les uns sur les autres.