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Pravind Jugnauth: «Il est clair, n’en déplaise à certains passéistes, que le pays décolle de nouveau»

24 janvier 2018, 18:02

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Pravind Jugnauth: «Il est clair, n’en déplaise à certains passéistes, que le pays décolle de nouveau»

Il s’agit de sa première interview de presse écrite depuis qu’il a pris les rênes du pays. Dans le cadre du premier anniversaire de son accession comme Premier ministre, Pravind Jugnauth s’est confié à Jean Paul Arouff, rédacteur en chef de Business Magazine, sur ses états d’âme, son style et sa vision politique et économique de Maurice. Quelques larges extraits de cet entretien exclusive. L’intégralité de cette interview sera disponible sur lexpress.mu demain.

Nous avons connu sir Anerood Jugnauth, Navin Ramgoolam et Paul Bérenger comme chef de gouvernement. Y a-t-il un style Pravind Jugnauth ? 
Je pars du principe que chaque individu a sa personnalité et, de ce fait, je n’ai pas besoin de me comparer à qui que ce soit. Je suis Pravind Jugnauth et je tiens à ce que l’on me considère pour qui je suis ; je suis qui je suis. 

En tout cas, puisque vous me le demandez, je conçois mon style comme étant une combinaison de simplicité, d’humilité et de conviction. Je suis quelqu’un de très terre à terre mais de déterminé, qui a des valeurs et des principes qui le motivent. C’est justement ce qui me pousse à toujours donner le meilleur de moi-même pour le bien-être de tous. 

L’important, pour moi, n’est pas de perdre mon temps en vaines comparaisons, mais de me concentrer sur mes objectifs. Mon gouvernement et moi-même avons une mission à remplir et nous entendons la mener à bien. Mon souhait est de transformer le pays afin d’améliorer le bien-être de nos compatriotes et de rendre la nation mauricienne encore plus forte et moderne. 

J’ai confiance en nos capacités et je suis convaincu qu’ensemble, nous parviendrons à réaliser cette vision collective d’une île Maurice prospère, moderne et juste, et au sein de laquelle chaque citoyen sera fier d’être Mauricien tout en bénéficiant des fruits de la réussite de son pays.

«Je dois saluer le dévouement de mon gouvernement, des députés, des fonctionnaires et de mes proches collaborateurs qui ont travaillé d’arrache-pied…»

Mardi 23 janvier, cela a fait un an que Pravind Jugnauth a accédé au poste de Premier ministre.

Comment qualifierez-vous cette première année à la tête du pays ? 
D’abord, laissez-moi vous dire que je suis extrêmement heureux et honoré de pouvoir servir mon pays en tant que Premier ministre. Je m’attelle à cette tâche, somme toute exaltante, avec beaucoup d’enthousiasme, d’engagement et de rigueur. 

Cette première année aura été une année particulièrement riche en termes d’initiatives nouvelles et d’actions fortes pour apporter un nouveau souffle à notre pays. Et là, je dois saluer le dévouement de mon gouvernement, des députés, des fonctionnaires et de mes proches collaborateurs qui ont travaillé d’arrache-pied pour pouvoir concrétiser les différentes mesures que nous avons mises en place cette année. 

Sur le plan économique, les indicateurs démontrent que nous avons aujourd’hui une économie bien plus robuste. Le taux de croissance économique est sur la pente ascendante, l’investissement est en hausse et le chômage chute. Dopé par une augmentation au niveau de la consommation, le marché domestique est en expansion. 

Le niveau des investissements étrangers est à son plus haut et nos entrepreneurs reprennent confiance et investissent massivement dans de grands projets d’infrastructures, de nouvelles villes intelligentes et dans la modernisation de leurs équipements. Le nombre de touristes est toujours en hausse et le SEMDEX est plus florissant que jamais. Bref, il est clair, n’en déplaise à certains passéistes, que le pays décolle de nouveau. 

Tout en mettant l’accent sur la reprise de l’économie, nous avons démontré dans les faits notre volonté de façonner les contours d’une société plus juste et plus équitable en introduisant deux mesures historiques, que sont le salaire minimum national et la Negative Income Tax. Je peux vous assurer que travay-la pé fer ! 

«En 2014, nous avions pris des engagements afin de répondre aux attentes de la population qui voulait à sa tête des gens capables de lui offrir les moyens d’améliorer sa qualité de vie…»

Mardi 23 janvier, cela a fait un an que Pravind Jugnauth a accédé au poste de Premier ministre.

Mais si l’on se fie aux engagements pris dans le manifeste électoral de 2014, il y a encore du chemin à parcourir ? 
C’est tout à fait normal qu’à mi-mandat, il nous reste encore des choses à faire. À ce que je sache, nous avons été élus pour un mandat de cinq ans et il nous reste encore deux ans que nous entendons utiliser pleinement pour réaliser tous nos projets. Cela dit, beaucoup a déjà été fait. 

Je l’ai dit dans mon message du Nouvel An, notre pays sera un grand chantier cette année. Bon nombre de projets d’infrastructures majeurs ont été mis en chantier au cours du dernier trimestre 2017 et ils connaîtront une accélération au cours de 2018. Nous avons le métro, la nouvelle Cour suprême, l’hôpital ENT, l’agrandissement de l’aéroport, des travaux dans le port, le Road Decongestion Programme avec l’autopont de Phoenix, le pont entre Coromandel et Sorèze parmi tant d’autres. 

Mais il y a aussi d’autres travaux à travers toute l’île, telle la réfection des routes, des ponts et des drains. Il y a plus de 378 projets de drains en cours d’exécution à travers le pays. De plus, en tant que Premier ministre, je veux un développement durable et inclusif pour mon pays. C’est ce qui explique qu’une politique de logement pour tous est un élément prioritaire à mes yeux. Il en est de même pour des projets d’aménagement de nouveaux drains, la diversification des sources énergétiques, l’installation de nouveaux tuyaux pour que l’eau soit accessible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 à travers tout le pays et aussi l’investissement pour améliorer la qualité de l’Internet. 

En 2014, nous avions pris des engagements afin de répondre aux attentes de la population qui voulait à sa tête des gens capables de lui offrir les moyens d’améliorer sa qualité de vie et de réduire le fossé entre riches et pauvres. Je tiens à vous rappeler que le coefficient de Gini avait augmenté de manière dramatique entre 2006 et 2014, indiquant clairement une hausse vertigineuse des inégalités dans le pays sur la période 2006 à 2014. Cela était la résultante d’une politique économique libérale extrême sans vision et sans pitié pour les vulnérables. 

À notre accession au pouvoir, nous avons pris des mesures urgentes pour pallier cela, notamment à travers l’augmentation de presque 50 % de la pension de vieillesse dès le début du mandat à Rs 5 000, l’introduction du salaire minimum national et la Negative Income Tax. Ces mesures ont et auront un impact considérable sur la vie des Mauriciens et favoriseront une reprise encore plus forte de notre économie.

Retrouvez demain l'interview intégrale du Premier ministre.