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Charles Cartier: «C'est le Premier ministre qui a choisi les membres du board»
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Charles Cartier: «C'est le Premier ministre qui a choisi les membres du board»
L’Economic Development Board (EDB) démarre ses opérations. Cette institution, qui regroupe quatre agences de promotion du pays, a pour mission de mieux vendre Maurice comme une destination des affaires. Elle est aussi engagée dans la planification du développement économique. Un manque de cohérence qui a nui au pays jusqu’ici, affirme son président, Charles Cartier. Il nous parle de ses priorités.
Pourquoi Gérard Sanspeur n'est-il pas sur le board de l’EDB ?
C’est une décision du Premier ministre qu’il ne fasse pas partie de ce board. Comme c’est une nouvelle institution, un nouveau board a été constitué. Gérard Sanspeur a déjà un rôle très important au niveau de Landscope et dans le développement du pays. Je ne commenterai pas cela plus longuement, si ce n’est pour vous dire qu’on a besoin d’un certain focus pour réaliser des plans très ambitieux.
Il a quand même contribué à la création de l’EDB. On le considère même comme étant le parrain du projet.
Le parrain de l’EDB n’est nul autre que Pravind Jugnauth. Je pense que la question des individualités relève d’autres considérations.
L’EDB regroupe le Board of Investment (BOI), Enterprise Mauritius, la Financial Services Promotion Authority et le Mauritius Africa Fund. Estce que cette intégration se passe bien ?
La fusion se fait par étapes. Des employés ont été préparés psychologiquement à cette transition. Notre priorité, c’est de trouver un Chief Executive Officer.
Mais en attendant la mise en place, la promotion à l’étranger ne va-t-elle pas souffrir ?
Nous avons un nouvel organigramme qui respecte la façon de travailler de chacun. Un investment office, un trade and export office et un financial services office ont déjà été mis en place pour reprendre les activités. Il n’y a pas eu d’arrêt total. Nous allons graduellement trouver une synergie. Nous étudions actuellement les missions de prospection prévues pour 2018. L’idée est de ne pas faire exactement la même chose qu’avant.
Quelles sont vos priorités ?
Jusqu’ici, les décisions économiques étaient prises sur une base annuelle, rythmée par l’exercice budgétaire. L’objectif de l’EDB, c’est de redonner la place à la planification sur le long terme et de monter une équipe pluridisciplinaire.
Nous avons établi certaines priorités. Définir une politique d’aménagement nationale du territoire est notre première mission. Il en va de la préservation du cachet de notre île. La façon d’octroyer des permis pour des projets résidentiels et immobiliers va changer.
Actuellement, vous êtes au courant des manifestations contre l’accaparement des plages. Êtes-vous d’accord avec le fait qu’il y ait eu un développement «sauvage » dans le pays ?
C’est justement parce qu’il n’y a pas eu cette politique d’aménagement territorial. Il y a un manque de cohérence et de planification. Abolir le ministère du Plan dans le passé a été une très mauvaise décision. Un constat s’impose justement après les 15 ans des premiers Integrated Schemes. Quel sera l’impact de cette mesure sur l’économie dans 20 ans ? Il faut trouver l’équilibre entre les projets de développement et la protection de l’environnement.
Mais comment planifier, dans un contexte où tout change rapidement sur le plan international ?
Nous avons besoin d’une réflexion stratégique pour que le pays soit compétitif. On ne parle pas de planification comme à l’ère soviétique ! La planification se fait sur le long et sur le court termes. Comme, par exemple, concernant le Brexit, il faut une approche tactique.
Est-ce normal que six des huit membres du «board», qui est censé penser à la stratégie économique du pays, soient issus du secteur privé ?
Ce sont des professionnels qui font autorité dans leurs domaines respectifs. Ils ne viennent pas du même secteur. Nous avons deux chercheurs. Et je crois qu’il y a une très forte demande pour que les conseils d’administration soient composés de gens compétents et non de partisans. Je peux vous rassurer qu’il n’y a pas de logique partisane dans la constitution du board, ni de conflit d’intérêts.
Feront-ils la promotion du pays ou bien de leurs produits et de leurs entreprises ?
Nous ne sommes pas des policy makers, mais des policy advocates. L’EDB n’est pas un régulateur. Mais l’organisme, je le reconnais, a quand même des pouvoirs dans la simplification et l’optimisation des processus.
L’EDB, qui dépend du bureau du Premier ministre, a la capacité de questionner les autorités sur les licences qui sont hors délais. Pour la première fois, les ministères et autres organismes seront accountable. Nous sommes là comme un chien de garde pour s’assurer que la mise en oeuvre des politiques se déroule correctement.
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