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Danny Philippe: «La drogue synthétique inonde toujours le marché»

1 février 2018, 19:06

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Danny Philippe: «La drogue synthétique inonde toujours le marché»

Est-ce une certitude que les jeunes sur la vidéo avaient consommé du flakka? 

C’est difficile de dire s’il s’agit de flakka, la drogue zombie. Le Forensic Science Laboratory (FSC) a recensé jusqu’à 25 à 30 molécules, mais jusqu’ici cette nouvelle drogue ne se trouve pas sur cette liste.

L’état d’agitation extrême de ce jeune a bouleversé tout le pays... 

Oui, mais ce sont des scènes que nous, les travailleurs sociaux, avons déjà vues. Des personnes hallucinent, d’autres veulent se déshabiller. Chaque personne réagit différemment. Il faut, selon moi, appeler le SAMU tout de suite.

Malgré la répression des autorités, les jeunes se procurent facilement de la drogue synthétique ? 

Oui. Et malgré cela, il y a de nouvelles drogues de syn- thèse qui entrent sur le territoire. On peut toujours acheter de la drogue synthétique à Rs 100. Des jeunes me disent qu’ils aiment l’effet que cela leur procure malgré sa dangerosité. Il s’agit de filles et de garçons de toutes les couches sociales.

C’est fabriqué à Maurice ? 

Impossible que ces produits soient fabriqués chez nous. Les trafiquants rajoutent probablement d’autres substances. C’est ce que le FSL nous a déclaré en tout cas. Il ne faut pas faire croire aux Mauriciens qu’il y a des dizaines de laboratoires sophistiqués ici à Maurice. Et puisque ça change tellement rapidement, le travail des médecins devient plus compliqué.

La stratégie des autorités est en train d’échouer ? 

Oui, les saisies ne sont pas la solution. Éliminer la drogue est une utopie. Nous attendons les recommandations de la commission d’enquête sur la drogue, mais déjà, le gouvernement doit venir de l’avant un National Drug Master Plan. Mais un prevention mechanism est une urgence. La prévention devrait permettre d’inverser la tendance.

Le «trip» raconté par des habitués...

<p>Palpitations, difficulté à respirer, douleurs violentes&hellip; autant d&rsquo;effets que décrivent des ex-drogués. <em>&laquo;La première fois, je me suis juste senti un peu malade&raquo;</em>, explique un ex-usager de drogue de synthèse. <em>&laquo;Une fois, j&rsquo;ai même eu l&rsquo;impression de frôler la mort.&raquo;</em> Et la dernière fois qu&rsquo;il a pris de la drogue synthétique, il s&rsquo;est senti très mal. <em>&laquo;Mon cerveau n&rsquo;arrêtait pas de tourner. Mes pensées s&rsquo;enchaînaient. Je ne les contrôlais plus. J&rsquo;avais envie de dormir, mais je ne pouvais à cause de cela&raquo;</em>, soutient-il. D&rsquo;autres usagers rapportent aussi des douleurs violentes au ventre, notamment. <em>&laquo;J&rsquo;ai eu des douleurs après seulement trois dams. C&rsquo;était horrible. Mo pa ti pé kapav kozé ditou&raquo;</em>, soutient un consommateur occasionnel.</p>