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50 ans de l'Indépendance: «Nous n’avons pas fini de bâtir notre unité» dit Bahal Gowry
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50 ans de l'Indépendance: «Nous n’avons pas fini de bâtir notre unité» dit Bahal Gowry
«Donn to lamin pran mo lamin, lamin dan lamin, anu batir nasion morisienn.» Cette chanson rythme les célébrations de l’Indépendance depuis les cinq dernières décennies. Cette année, elle sera retravaillée en vue des 50 ans de l’Indépendance de Maurice. 25 chanteurs entameront ce morceau culte. Qu’en pense le chanteur-compositeur, Bahal Gowry ?
C’est avec beaucoup de fierté que l’artiste de 82 ans a accueilli la nouvelle, il y a trois semaines. Rencontré à son domicile à Vacoas, Bahal Gowry relate que cela fait trois ans qu’il n’a pas été invité aux célébrations de la fête nationale. «C’est sûr que je ne serai pas là pour le cinquantième anniversaire. J’ai donc mis de côté le fait que je n’ai pas été invité depuis que le présent gouvernement a accédé au pouvoir», confie-t-il. Et d’ajouter : «Et l’Indépendance n’appartient pas à une personne mais à notre pays.»
En fait, poursuit Bahal Gowry, c’est la Mauritius Society of Authors (MASA) qui a pris contact avec lui. Par la suite, il a été convié à une réunion avec le comité interministériel chargé de ces célébrations. On lui a expliqué qu’on souhaitait retravailler la chanson qu’il a écrite en 1967. Une époque noire pour le pays en raison des tensions raciales.
«Latet piké»
«On souhaite que d’autres chanteurs interprètent la chanson tout en apportant leur contribution au morceau. J’ai accepté à condition de mener la chanson», raconte Bahal Gowry. Cependant, on lui aurait aussi demandé de revoir les paroles. Il a objecté, car à l’époque la chanson avait tout son symbolisme.
Autre changement qu’on lui a proposé d’apporter : enlever «anu batir nasion morisienn» pour le remplacer par «nounn fini batir nasion morisienn». «C’est impossible», lance le chanteur. A-t-on une preuve qu’on a fini de bâtir la nation mauricienne ? «Il est vrai qu’on a fait du chemin en ce qui concerne la consolidation de l’unité nationale, mais nous avons encore des efforts à faire. Nous n’avons pas fini de bâtir notre unité. Éna touzour bann latet piké», estime l’octogénaire.
Cela dit, Bahal Gowry se réjouit que les paroles «donn to lamin pran mo lamin, lamin dan lamin anu batir nasion morisienn» resteront le refrain de la nouvelle version. De même que la partie «ki to hindou, ki to musulman, ki to kreol, ki to enn blan, tou séki finn né dan sa péi-la nu bizin mars lamin dan lamin».
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