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Des milliers d’employés devront patienter avant de toucher le salaire minimum

2 février 2018, 21:12

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Des milliers d’employés devront patienter avant de toucher le salaire minimum

Retard conséquent au niveau des allocations décaissées par la Mauritius Revenue Authority (MRA). Au montant du salaire minimum de Rs 8 140 s’ajoute le paiement de la compensation salariale de Rs 360 et d’une Special Allowance. La MRA doit créditer Rs 860 sur chaque salaire de la zone franche et Rs 500 pour ceux des autres secteurs afin de ramener la somme totale à Rs 9 000. Ceux travaillant à temps partiel ne sont toutefois pas concernés par ces allocations.

Pour le mois de janvier, seuls 9 000 des 100 000 travailleurs ont eu droit à cette allocation, déclare Dhanraj Ramdin, directeur des services opérationnels à la MRA. «Nous espérons que d’ici deux ou trois semaines, les employeurs vont faire le nécessaire, à savoir se faire enregistrer et faire parvenir les informations sur les employés concernés.»

La MRA a pu décaisser les allocations uniquement pour 9000 personnes sur 100 000.

Des milliers d’employés du secteur privé notamment, n’ont pas touché la somme promise. «On nous a dit d’attendre le mois prochain pour toucher le salaire minimum à cause des soucis techniques», confie, dépitée, une ouvrière d’usine de Phoenix. Alors que c’est aujourd’hui, vendredi 2 février, la date butoir pour ce paiement. La majeure partie des 200 entreprises dans le secteur des exportations n’a pu appliquer les nouveaux salaires, explique Lilowtee Rajmun-Joosery, directrice de la Mauritius Export Association.

Ce chiffre pourrait être beaucoup plus conséquent au fur et à mesure que le ministère du Travail procèdera à un bilan, fait savoir une source autorisée. Mais, d’ores et déjà, une quinzaine d’entreprises a pris les devants pour demander un délai, en s’engageant que d’ici février les arrérages seront payés et ajustés à leurs systèmes.

Au-delà de ces problèmes liés aux changements dans les systèmes de paie, il y a aussi eu une confusion au niveau du paiement des heures supplémentaires et ceux travaillant à temps partiel, explique Rudy Tanoo, entrepreneur et ancien membre du conseil d’administration de la Small and Medium Enterprises Development Authority (SMEDA). «Ce qui a retardé le processus. Mais après que ces règlements ont été gazetted, les choses sont beaucoup plus claires.»

Même si le ministre du Travail Soodesh Callichurn avait donné la garantie que l’État veillerait à ce que cette obligation légale soit respectée par tous les employeurs, il nous revient que ces entreprises qui ne sont pas conformes aux règlements vont bénéficier d’un sursis. Soit jusqu’à fin février.

Cependant, en cas de non-paiement, les employés peuvent porter plainte. D’ailleurs, Jane Ragoo de la Confédération pour les travailleurs du secteur privé fait savoir qu’elle a déjà reçu plusieurs doléances de personnes mécontentes en découvrant leur fiche de paie. Le non-respect de cette mesure constitue également une offense sous l’article 22 de la National Wage Consultative Council Act de 2016. L’amende peut atteindre Rs 50 000.