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Collèges privés: nuage à l'horizon
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Collèges privés: nuage à l'horizon
La régionalisation causera-t-elle la disparition des collèges privés moins performants? Pour certains, les infrastructures auxquelles ont accès les élèves joueront un rôle important.
Quel avenir pour les collèges privés subventionnés par l’État ? Les résultats du Higher School Certificate (HSC) rendus publics le lundi 5 février 2018 pourraient changer la donne concernant la demande des parents. Depuis la rentrée 2018, les anciens collèges nationaux (devenus à présent des académies) n’acceptent plus d’élèves en Grade 7. Les admissions se font sur une base régionale. Et selon les statistiques publiées par le Mauritius Examinations Syndicate, plusieurs collèges privés affichent une performance en dessous de la moyenne.
On retrouve, par exemple, City College de Port-Louis, Mauricia Institute ou encore les collèges Patten Boys et Girls qui présentent des taux de réussite de 18,8%, 13,6%, 33,33% et 31,58% respectivement aux examens du HSC. Déjà que le nombre d’admissions dans ces collèges est décroissant depuis des années, la régionalisation pourrait venir empirer la situation.
«L’avenir est sombre pour le privé. Les parents préfèrent les collèges d’État.»
C’est, d’ailleurs, la crainte de Yahya Paraouty, président de l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE). «L’avenir est sombre pour le privé. Les parents préfèrent les collèges d’État. Zanfan so dernié swa sé kolez privé. Li enn serk visié, si nivo pa bon dépi kou mansman, pass rate ousi pou mwin bon», soutient-il.
Nombre d’élèves en baisse
Autre fait : la population est décroissante. «Le nombre d’élèves qui pourront entrer dans les collèges privés va diminuer», explique Basheer Taleb, président de la fédé-ration des managers des collèges privés.
Surtout qu’à partir de la rentrée 2018, il n’y a pas de cas de no school. «Il y a moins d’élèves, la capacité des collèges d’État augmente et le ministère ne fait rien pour améliorer les collèges privés. Comment, alors, pourront-ils survivre?» se demande-t-il.
Infrastructures
Pour Shafeeq Soobadar, manager du collège Labour-donnais et du City College qui affichent un taux de réussite de 55,56% et 18,18% respectivement, pour maintenir leur établissement en vie, «les managers doivent investir dans les infrastructures».
Point que réfutent d’autres. À l’instar de Basheer Taleb, qui estime que les écoles ne jouent pas sur un level playing field. «L’infrastructure n’est pas la même… Pour que les collèges privés aient le même nombre d’élèves que les collèges d’État, il faut qu’il y ait une discrimination positive parce que nous ne jouons pas sur le même piédestal», poursuit-il.
La question du partenariat
Un point que rejoint Steve Obeegadoo, ancien ministre de l’Éducation. «Quand le nombre de collèges d’État a augmenté, il y a eu un scheme pour améliorer les infrastructures des collèges privés, mais cela n’a pas continué. Pour qu’il y ait un bon partenariat, il faut que tout le monde ait les mêmes chances», dit-il
La gloire oubliée
<p>Les collèges privés n’ont, pourtant, pas toujours été le parent pauvre de l’enseignement secondaire. «<em>Avan ti bizin éna 4 A pou rant dan koléz Eden</em>», se rappelle Yahya Paraouty. L’on raconte encore que les listes d’attente pour ces collèges étaient longues. En effet, Steve Obeegadoo se rappelle que jusque dans les années 2000, 65 à 75% des élèves du secondaire étaient enregistrés dans les collèges privés. Cependant, dans les années 2000 à 2005, le nombre de collèges d’État est passé de 34 à 70 «<em>avec des infrastructures modernes</em>», fait-il ressortir.</p>
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