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Dans le Sud: faire des voyages dans l’espace, ça vous tente ?

9 février 2018, 21:30

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Dans le Sud: faire des voyages dans l’espace, ça vous tente ?

Un centre qui visera, dans le long terme, à envoyer des gens dans l’espace depuis une station qui se trouvera dans le sud de l’île. Cela peut sembler farfelu mais il existe, bel et bien, des démarches entreprises depuis des mois par une société mauricienne et son partenaire italien auprès des autorités locales en ce sens.

Le sujet a été évoqué lors du Conseil des ministres du 26 octobre 2017 (voir encadré). En gros, il s’agit de créer un ground centre qui, selon nos renseignements, se situera dans le sud de Maurice, non loin de l’aéroport. Nous apprenons qu’Airports of Mauritius (AML) a déjà été approchée par les promoteurs. De même que le Board of Investment (BoI).

«Pour le moment, le BoI a demandé aux promoteurs du projet de se tourner vers AML concernant un endroit approprié pour la création du centre», affirme une source proche de ce dossier. Parmi les promoteurs, la société Holdem Aerospace, une filiale de la Holdem Holdings dont le directeur est Jérôme Appavoo. Celle-ci a pour partenaire la firme italienne SpaceLand, dont le directeur est Carlo Viberti. Ce dernier était à Maurice en mai dernier pour présenter son projet à l’Aeronautical Society of Mauritius.

Un Memorandum of Understanding a été signé l’an dernier. Une source confirme que cela fait un moment que la société italienne voulait se lancer dans ce projet en faveur de la recherche médicale et du tourisme spatial à Maurice, «mais elle cherchait un partenaire local».

Le directeur de la firme italienne a présenté sa société en précisant qu’elle comptait déjà des coopérations avec la NASA au sujet des recherches réalisées en 2005. Il a également indiqué avoir fondé une société, Spaceland Africa Ltd, à Maurice après qu’un business plan a été soumis au BoI. «Notre pôle d’activités s’étend sur deux parties : a Ground segment and a Flight segment. Pour Maurice, il y a un troisième domaine d’intérêt qui est lié au SSR International Airport…» avait-il fait ressortir.

Carlo Viberti s’est aussi longuement étendu sur le dernier projet de sa société en Sicile en ajoutant que la prochaine station se ferait sur le sol mauricien. «Maurice est une destination de choix pour les affaires et en termes géographique, étant proche de l’Afrique, de l’Australie et des marchés émergents du sud-est de l’Asie», soutient le promoteur. D’ajouter : «La Sicile est déjà partante. Maintenant, cela ne tient qu’à vous et aux futurs actionnaires et parties prenantes de suivre la tendance pour lancer ‘Spaceisland Mauritius’» !

Sollicité, Jérôme Appavoo a, pour sa part, confirmé que le projet va de l’avant et que le but est de pouvoir envoyer des gens dans l’espace. «C’est cela le tourisme spatial. C’est ce que nous voulons faire. Le projet est extrêmement intéressant et il est rentable», affirme-t-il.

Les deux partenaires prévoient, pour cette année, d’offrir l’opportunité à des personnes d’entreprendre des formations. Cela comprend, entre autres, des tests en situation de gravité réduite pour d’éventuels voyages dans l’espace.

Combien ça coûte d’aller dans l’espace ?

À Maurice, les promoteurs locaux sont avares de commentaires concernant le prix du voyage dans l’espace. Nous avons mené notre recherche : quelques chanceux milliardaires, à l’instar de Dennis Tito (en 2001), Mark Shuttleworth (en 2002), Gregory Olsen (en 2005) ou encore Anousheh Ansari (en 2006), pour $20 à 30 millions, soit quelque Rs 1 050 000 000. Cette américano-iranienne a été la première femme touriste à voyager sous le programme spatial national russe. Richard Branson, de Virgin, souhaite, lui, démocratiser le tourisme spatial. Selon «The Telegraph», une place sur un vol de Virgin Galactic, peut coûter autour de $ 250 000, soit Rs 8,2 millions. Elon Musk, fondateur et CEO de SpaceX, cherche également à aller dans ce sens. Il vient d’envoyer sa voiture vers Mars.

Approuvé par le conseil des ministres

«Cabinet has agreed to a project proposal to set up an Aerospace Research, Education and Training Centre, with an investment of Euro 2.6M…» C’est ce qui était indiqué dans le compte-rendu du Conseil des ministres du 26 octobre 2017. Face aux questions que cela a soulevées, le ministre du Tourisme, Anil Gayan, avait tenu à préciser qu’il s’agissait bien d’un projet du gouvernement. C’était dans les colonnes de «l’express dimanche» du 5 novembre.