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Avant son arrivée au cinéma, «Black Panther» passe par la Fashion Week

13 février 2018, 15:28

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Avant son arrivée au cinéma, «Black Panther» passe par la Fashion Week

Pour son cinquième jour, la Fashion Week de New York a fait une incursion dans le monde du cinéma avec une collection inspirée du film très attendu «Black Panther», qui sort vendredi.

Si l'événement n'était pas inscrit au calendrier officiel, il aura marqué la journée, attirant plus de mille personnes, dont une bonne partie n'est pas rentrée.

La Fashion Week n'était pas qu'un prétexte pour cette présentation, car à la différence de tous les autres films de super-héros, «Black Panther» a fait une vraie place à la mode.

La costumière Ruth E. Carter a ainsi fait son marché notamment au Nigeria ou en Afrique du Sud pour habiller ses héros, avec des guerrières rasées qui portent des uniformes rouge et or moulants ou la reine Ramonda et ses robes bustier.

Plusieurs créateurs de renom, dont Chromat, Laquan Smith ou Cushnie et Oks, qui défilent tous, eux, lors de la Fashion Week, ont créé chacun une tenue unique inspirée de l'univers «Black Panther» et qui a été présentée lundi.

«Pour moi, l'inspiration a été la mise en avant de la femme», a expliqué à l'AFP, Laquan Smith, alors que beaucoup avaient transformé le lieu en piste de danse, portés par les DJ qui enchaînaient les succès actuels du hip hop.

Le couturier a dessiné pour l'occasion une combinaison noire à pailette, ceinture et décolleté plongeant, pour incarner un mélange de «pouvoir, féminité, force et sensualité. J'ai vraiment été inspiré par ce film.»

«Je pense que ce qui fait que Black Panther est plus connecté à la mode que tout autre film de super-héros, a-t-il poursuivi, c'est la distribution, la personnalité de ces acteurs.»

Le casting a ainsi respecté l'esprit du «comic book» et tous les rôles principaux sont tenus par des acteurs noirs, notamment Chadwick Boseman et Lupita Nyong'o.

Sortie en mer pour Ralph Lauren 

Très loin de l'univers de Wakanda, le pays africain imaginaire de «Black Panther», le designer Ralph Lauren avait convié, lui, le matin, ses invités à une croisière.

Tout dans le défilé de la Fashion Week du patriarche de la mode américaine, aujourd'hui âgé de 78 ans, renvoyait à la sortie en yacht et à la luxueuse résidence qu'il détient sur la côte jamaïcaine.

Blanc et bleu étaient au coeur de la collection, présentée devant la papesse de la mode Anna Wintour et d'actrices comme Hilary Swank et Rachel Brosnahan.

Elles ont pu admirer toute une série de vêtements de style nautique, du pull marin au blazer bleu marine sur pantalons blancs, aux robes imprimées légères. 

Au-delà de ces pièces au chic classique, la principale nouveauté était dans les rayures, jaunes, bleues, rouges, vertes qui venaient barrer des pulls, des blousons à capuche, ou des robes scintillantes.

Cette collection immmédiatement disponible en magasin aidera-t-elle Ralph Lauren à enrayer le déclin de ses ventes? La marque connaît ces derniers temps une période troublée, avec des suppressions d'emplois et des fermetures de magasins. 

Après avoir longtemps pratiqué les remises, qui ont entamé l'image de marque, il faut la redorer en fermant les magasins qui ne font pas assez de chiffres ou trop de discount. 

Mais cette politique s'est surtout traduite, pour l'instant, par une baisse du chiffre d'affaires de plus de 10% en Amérique du Nord au dernier trimestre 2017.

Le nouveau PDG, le Français Patrice Louvet, arrivé à l'été dernier, reconnaissait début février qu'«il y avait encore beaucoup à faire» pour redresser la marque.

Malgré le gros temps, Ralph Lauren reste arrimé à la tête de son groupe et ne prévoit pas de passer la main, contrairement à Carolina Herrera.

La créatrice de 79 ans a présenté lundi soir son dernier défilé avant de céder les rênes au jeune Wes Gordon (31 ans).

De «Black Panther» à Ralph Lauren, en passant par la maison Zero Maria Cornejo, la Fashion Week de New York a encore fait lundi la preuve de son éclectisme.

Dans des couleurs souvent vives, l'Américaine d'origine chilienne Maria Cornejo a présenté sa collection «durable», avec 84% de la production réalisée à New York.

Elle a aussi pris le contrepied de Tadashi Shoji qui, jeudi, avait offert une collection très sensuelle pour affirmer le droit des femmes à séduire, tout en étant respectées.

«Ma femme ne s'habille pas pour un homme, elle s'habille pour elle», a-t-elle lancé.