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Démission du président de la République Cassam Uteem

16 février 2018, 17:08

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Démission du président de la République Cassam Uteem

Il y a 16 ans, le 16 février 2002
 

La presse du 16 janvier rapporte le départ, la veille, de Cassam Uteem de la présidence de la République et spécule sur le nom de son successeur et celui du vice-président, en cas de démission d’Angidi Chettiar, alors adjoint au chef de l’État.

Cassam Uteem quitte la présidence de la République sur fond de désaccord avec le gouvernement sur la Prevention of Terrorism Act (PoTA). Cette loi votée par le Parlement quelque temps auparavant est destinée à combattre le terrorisme. Dans le sillage des attentats du 11 septembre 2001, le gouvernement des États-Unis a beaucoup insisté auprès des autorités mauriciennes pour l’introduction d’une telle législation.

Cassam Uteem estime que certaines clauses de la loi portent atteinte à la liberté. Il ne donne pas son agrément à la loi et y propose 10 amendements. Le président trouve, entre autres, qu’il est dangereux de permettre au commissaire de police de décider, seul, si une organisation soupçonnée d’activités terroristes doit être proscrite. Le chef de l’Etat réclame aussi que le ministre de l’Intérieur le consulte avant de déclarer qu’une personne est un terroriste international.

Le gouvernement dirigé par sir Anerood Jugnauth, avec Paul Bérenger comme vice-Premier ministre, rejette les amendements proposés par Cassam Uteem. Selon la procédure, le projet de loi est rediscuté au Parlement. Il est voté à nouveau et envoyé au chef de l’État pour son approbation. Dans ce cas figure, soit le président l’approuve tel quel soit il démissionne.

Cassam Uteem refuse de donner son assentiment et décide de quitter ses fonctions. Dans l’après-midi du 15 février 2002, il remet sa démission au président de l’Assemblée nationale et dans la soirée, prend l’avion pour se rendre en pèlerinage à la Mecque, en simple citoyen. Dans une déclaration, à l’express, avant son départ, il se dit attristé par la tournure des événements.

Dans la foulée, le vice-président Angidi Chettiar démissionne car il refuse, lui aussi, de donner l’assentiment de la présidence de la République à la PoTA. C’est le chef juge Ariranga Pillay qui, assumant l’intérim au sommet de l’État, le fera en l’absence des titulaires aux postes de président et de vice-président de la République.

Par la suite, c’est Karl Offman qui accède à la présidence de la République. Il avait été désigné pour succéder à Cassam Uteem à la fin du mandat de ce dernier. À un moment, l’ancien ministre Swalay Kasenally est pressenti pour assumer la vice-présidence. Cependant, cette proposition rencontre une forte opposition venant des rangs du MMM. Finalement, c’est Raouf Bundhun qui est rappelé de son poste d’ambassadeur de Maurice à Paris pour devenir vice-président de la République.