Publicité

Mort de l’icône de Bollywood: Sridevi ne viendra plus

26 février 2018, 23:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Mort de l’icône de Bollywood: Sridevi ne viendra plus

Non, ce n’est pas un mauvais film où l’héroïne meurt subitement sans explications avant la fin. Quelques heures après l’annonce de la présence de Sridevi à Maurice, dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la femme, elle décède d’une crise cardiaque. Sa mort subite a mis ses millions de fans en émoi.

«Les négociations ont été longues et assez difficiles. Cela a demandé beaucoup de travail», explique une source autorisée du ministère de l’Égalité du genre. Samedi, la ministre de tutelle, Roubina JadooJaunbocus, a annoncé la venue de l’actrice Sridevi, de son vrai nom Shree Amma Yanger Ayyapan, dans le cadre de la Journée internationale de la femme. Or, cette dernière est décédée dans la nuit, d’une crise cardiaque, à Dubaï.

L’idée était de sortir du carcan des célébrations traditionnelles avec des discours et un pot à la fin. Cette fois-ci, il était prévu que l’actrice ait une session d’interaction avec le public et les jeunes sur le thème de l’émancipation de la femme. La superstar devait venir en compagnie de son mari, le producteur Boney Kapoor, et de sa fille.

«Nous attendrons la période de deuil de trois jours avant de voir ce qu’on fera», poursuit notre source. Quant à Roubina Jadoo-Jaunbocus, elle a été la première à réagir. Elle a été choquée d’apprendre la nouvelle quelques heures après l’annonce officielle de son arrivée. Pradeep Roopun, ministre des Arts et de la culture, se dit chagriné par ce départ.

«Le monde du cinéma a été pris de court par cette nouvelle. On parle d’une personne qui a réussi à faire un come-back triomphal après une longue pause, ce qui n’est pas donné à tout le monde.» Il est rejoint dans ses propos par Rajesh Callicharan, propriétaire des cinémas Novelty et MCiné. Il affirme qu’elle fait partie des actrices les plus talentueuses. L’homme, qui a grandi dans les cinémas, raconte qu’à l’époque, Sridevi était la seule star féminine qui a tenu des rôles principaux sans hommes à ses côtés, faisant d’elle la première superstar de Bollywood. Dans Chaalbaaz, film datant de 1989, l’actrice tient l’écran seule. Les superstars masculines n’ont que des rôles secondaires à ses côtés.

«Il n’y en a pas beaucoup de cette trempe. Et toutes datent de l’ancienne génération», déplore Rajesh Callicharan. L’expert en cinéma avance qu’il n’y a pas eu un film de l’actrice qui a le mieux marché. À chaque fois qu’elle était à l’écran, le public répondait présent car il ne savait pas à quoi s’attendre d’elle. «Elle passait des comédies aux drames, de la femme fatale à la ménagère sans problème. C’est ce qui faisait sa force.»

 
Sridevi est venue avec Rishi Kapoor en 1995, ici aux côtés d’Anerood Jugnauth, alors Premier ministre, et de son épouse

Une carrière pleine de succès

<p>Lorsqu&rsquo;elle fait son retour sur le grand écran avec <em>English Vinglish</em>, en 2012, après pratiquement 14 ans de pause, le public répond présent. C&rsquo;est un des plus gros succès de l&rsquo;année. <em>&laquo;À ses débuts, elle a détrôné Hema Malini, qui régnait sur Bollywood. Et depuis, elle n&rsquo;a fait aucun faux pas&raquo;,</em> explique Antish Luckoo, chanteur et fervent fan de tout ce qui se passe à Bollywood. Sridevi Kapoor commence sa carrière au cinéma tamoul alors qu&rsquo;elle est âgée de six ans. En 1975, à 12 ans, elle arrive à Bollywood dans Julie. Elle retient l&rsquo;attention des producteurs et les rôles pleuvent.</p>

<p><em>&laquo;Elle a fait Solva Sawan, Sadma, Himmatwala, Mr India et d&rsquo;autres en peu de temps. Depuis, elle a toujours été en haut du podium, malgré la rivalité qu&rsquo;il y avait avec Madhuri Dixit&raquo;</em>, poursuit le jeune homme. Sridevi est l&rsquo;un des rares personnages qui se sont gardés de toute controverse et qui n&rsquo;ont connu que des succès. Ses films comme <em>Tohfa, Naagin, Janbaaz, Himmatwala</em> et <em>Justice Chaudhury</em> sont parmi les plus connus. Sridevi met un terme à sa carrière en 1997, après <em>Kaun sachcha Kaun Jhootha</em>, pour s&rsquo;occuper de ses enfants.</p>

<p>Après <em>English Vinglish</em> en 2012, elle tient le rôle principal dans <em>Mom</em>, un thriller policier, en 2017. Sa dernière apparition au cinéma est prévue pour cette année dans <em>Zero</em>, un film de Shah Rukh Khan.</p>

<p>L&rsquo;actrice a été mariée à Mithun Chakraborty de 1985 à 1988, puis à Boney Kapoor de 1996 à son décès. Sa fille, Jhanvi Kapoor, s&rsquo;est également lancée dans le cinéma. Son premier film, <em>Dhadak</em>, sort cette année. Durant sa carrière, Sridevi a remporté cinq <em>Filmfare Awards for Best Actress</em>, huit nominations dans la même catégorie et la <em>Padma Shri</em>, la plus haute distinction civile de l&rsquo;État indien.</p>

Oui, il s’agit bien d’un meeting du 1er-Mai auquel elle participe ! En l’occurrence celui de l’alliance au pouvoir, en1995…

Réactions de fans : une source d’inspiration

<p><strong>Nausheen Aullybux :</strong></p>

<p><em>&laquo;C&rsquo;est une de mes icônes qui m&rsquo;a aidée à devenir ce que je suis. En grandissant, on comprend ce qu&rsquo;est une superstar et l&rsquo;inspiration. Ses rôles sont toujours différents. Mon film préféré est Judaai. Mais il y a aussi sa beauté et sa grâce qui m&rsquo;ont fascinée. La première fois que j&rsquo;ai mis un bindi avec un sari, j&rsquo;avais choisi le mauve car c&rsquo;était de la même couleur que celui porté par l&rsquo;actrice. Il n&rsquo;y a personne qui pourra faire comme elle.&raquo;</em></p>

<p><strong>Bharati Nemchand Seedoyal :</strong></p>

<p><em>&laquo;Ses messages sont toujours très forts. Dans English Vinglish, par exemple, elle montre qu&rsquo;il ne faut jamais sous-estimer une femme. Elle a toujours mené ses rôles à la perfection. Elle est la diva qui a inspiré toute une génération.&raquo;</em></p>

<h2><strong>Joan Begue </strong>:</h2>

<p><em>&laquo;Je suis fan depuis que je suis toute petite. J&rsquo;adorais son visage et les grimaces qu&rsquo;elle faisait souvent. En plus de son jeu, elle était une danseuse hors pair et lorsqu&rsquo;elle avait annoncé son come-back, j&rsquo;étais folle de joie. C&rsquo;est une énorme perte.&raquo;</em></p>

<p><strong>Anju Ramgulam :</strong></p>

<p><em>&laquo;Quand une star meurt, qu&rsquo;une étoile s&rsquo;éteint, c&rsquo;est un peu comme si tu perdais un membre de la famille. Ces acteurs, actrices, chanteurs, chanteuses, etc., sont entrés si souvent dans ton salon à travers la télé ou la radio. Ils t&rsquo;ont fait rire, pleurer, espérer. Alors, quand ils partent, ils emportent avec eux un bout de ton enfance, de ta jeunesse, de tes souvenirs, de ton vécu. Des épisodes qui nous rappellent que nous ne sommes, après tout, rien d&rsquo;autre que de simples mortels. Et qu&rsquo;on devrait arrêter de faire notre cinéma.&raquo;</em></p>

Naagin on heaven’s door

<p>Sa mort subite a mis fin à sa carrière prématurément. À hier soir, sa famille complétait toujours les procédures pour le rapatriement de sa dépouille en Inde. Selon les premières informations, les funérailles auront lieu aujourd&rsquo;hui, au crématoire de Juhu. L&rsquo;actrice de 54 ans se trouvait à Dubaï, pour le mariage de l&rsquo;un de ses neveux, l&rsquo;acteur Mohit Marwah. Selon une source proche de la famille, l&rsquo;actrice n&rsquo;avait pas de problème de santé : <em>&laquo;Elle était en pleine forme. C&rsquo;est la raison pour laquelle la nouvelle de son décès a pris tout le monde au dépourvu.&raquo;</em> Depuis la confirmation de son décès, toute la sphère de Bollywood a exprimé sa sympathie, mais le plus intrigant reste le tweet d&rsquo;Amitabh Bachchan, quelques heures avant l&rsquo;annonce de la terrible nouvelle. <em>&laquo;Je ne sais pas pourquoi, mais il y a comme un malaise&raquo;, </em>avait tweeté l&rsquo;acteur.</p>

Sa dernière visite, à l’aéroport de Plaisance, en 2006.

Cela aurait été sa cinquième visite…
<p>Sridevi n&rsquo;en aurait pas été à sa première visite à Maurice si la mort ne l&rsquo;avait pas terrassée. En juin 1983, elle vient pour la première fois dans l&rsquo;île, pour le tournage de Mawaali. L&rsquo;artiste Amrita Dyalah, journaliste à l&rsquo;époque, se remémore d&rsquo;une conférence de presse où l&rsquo;actrice était en compagnie de Jeetendra.</p>

<p><em>&laquo;À l&rsquo;heure des questions, à chaque fois que j&rsquo;en adressais une à Sridevi, c&rsquo;était Jeetendra qui répondait. Au bout de ma cinquième question, Jeetendra s&rsquo;apprêtait à répondre quand je l&rsquo;ai stoppé net. Puis, j&rsquo;ai dit à Sridevi qu&rsquo;elle n&rsquo;avait pas besoin de l&rsquo;acteur pour répondre à sa place&raquo;</em>, se rappelle-t-elle.</p>

<p>Sridevi a prononcé un timide <em>&laquo;Yes Ma&rsquo;am&raquo;</em> et a répondu. Vingt ans après, les deux artistes se sont croisés lors d&rsquo;un vernissage à Mumbai. Et Sridevi, diva confirmée, se souvenait toujours d&rsquo;Amrita Dyalah.</p>

<p><em>&laquo;Vous êtes la journaliste de Maurice qui m&rsquo;avait encouragée à parler à la presse. J&rsquo;étais jeune et timide à l&rsquo;époque&raquo;</em>, avait dit l&rsquo;actrice à la peintre. En 1992, elle revient pour le tournage de <em>Gumrah</em>, au Domaine Les Pailles, le 2 août de cette année-là. Elle est accompagnée de Sanjay Dutt, Rahul Roy et Anupam Kher.</p>

<p>Elle foule à nouveau notre sol en 1995, pour le tournage de <em>Kaun Sachcha Kaun Jhootha</em>, le dernier film avant qu&rsquo;elle ne quitte le cinéma. Lors de cette visite, elle participe au meeting du 1er-Mai de l&rsquo;al- liance gouvernementale menée par le Mouvement socialiste militant, à Curepipe. Elle est accompagnée de Rishi Kapoor.</p>