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Le Premier ministre: «En temps et lieu, ou pou trouvé ki kantité de mal présidente inn fer»
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Le Premier ministre: «En temps et lieu, ou pou trouvé ki kantité de mal présidente inn fer»
Le Premier ministre ne pipera mot sur sa stratégie après que la présidente de la République a refusé de démissionner. «J’en discuterai demain avec le Conseil des ministres et nous déciderons de la marche à suivre.» Néanmoins, Pravind Jugnauth dit être en possession d’«informations très graves», qui l’ont poussé à demander à la présidente de quitter le Réduit. C’est ce qu’il a déclaré face à la presse, ce jeudi 15 mars.
Ces informations, explique le chef du gouvernement, il les rendra publiques en temps et lieu. «En temps et lieu, vous saurez ce que je reproche exactement à la presidente. Ou pou trouvé ki kantité de mal li’nn fer.» Toujours est-il que «mo pé déza pran bann désision ki bizin». Le Premier ministre est catégorique. «Je donne l’assurance à la population que j’assumerai ma responsabilité pleinement et que mo pou fer séki éna pou fer.»
Il a toutefois reconnu que «la cohabitation avec présidente est extrêmement difficile». Jusque quand durera cette situation ? «Je ne suis pas en mesure de vous donner une date. Mais j’espère que cela sera réglé très vite dans l’intérêt du pays.» On n’en saura pas plus.
«Attitude indigne»
Pravind Jugnauth s’est cependant dit «choqué» – et le mot est «faible», dit-il – par le «comportement honteux» de la présidente. «C’est une attitude déplorable et indigne qui ne fait pas honneur à notre République et porte atteinte à cette institution.» Le Premier ministre estime que la chef de l’État est «revenue sur sa parole de façon inélégante et honteuse».
Est-ce à dire qu’Ameenah Gurib-Fakim a menti ? Le chef du gouvernement refuse de la traiter de menteuse. «Elle peut très bien venir dire que oui, elle avait pris l’engagement de partir mais qu’en cours de route, elle a changé d’avis», réplique Pravind Jugnauth.
Le chef du gouvernement a fait l’historique de ce qui a mené à cet engagement en quesiton. De raconter que le mardi 6 mars, accompagné de son n°2, Ivan Collendavelloo, il l’a rencontrée «avec une intention bien précise». Laquelle ? «Nous étions d’accord, au sein du gouvernement, qu’elle devait partir.»
Démission le 15 mars
Pravind Jugnauth soutient qu’outre les informations publiées dans la presse sur l’affaire Platinum Card, il en a également obtenu d’autres «au sujet de son implication dans le Planet Earth Institute alors qu’elle est présidente en fonction». Le même jour, rappelle-t-il, il avait déclaré à la presse que la présidente de la République et lui ne sont pas sur la même longueur d’onde.
Le jeudi 8 mars, un Conseil des ministres spécial s’est tenu. «Tard dans l’après-midi, la présidente m’a téléphoné pour me dire qu’elle voulait me rencontrer le plus vite possible.» Rencontre qui s’est tenue le même jour. «Elle m’a dit qu’elle a bien réfléchi et qu’elle va démissionner comme présidente de la République. Il était convenu que nous nous rencontrions le lendemain, vendredi 9 mars, à 9 h 30. Il y avait certaines choses sur lesquelles nous devions tomber d’accord, dont la date de son départ.»
Départ fixé au jeudi 15 mars, c’est-à-dire aujourd’hui. «Vendredi, face à la presse, j’ai dit qu’elle démissionnerait peu après les célébrations de l’indépendance mais définitivement avant la rentrée parlementaire.»
De souligner le fait qu’à partir de ce moment, la président s’est murée dans le silence. Le Premier ministre indique toutefois qu’il n’y avait rien d’inexact dans les tweets de la présidente car elle était toujours en poste. «Ce n’est qu’hier qu’elle a émis un communiqué pour dire qu’elle ne va pas démissionner.» Et le Premier ministre de lancer : «Je laisse le peuple le soin de décider du comportement de la présidente.»
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