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Ameegah Paul livre bataille contre la violence sexuelle

21 mars 2018, 01:00

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Ameegah Paul livre bataille contre la violence sexuelle

Son handicap n’a jamais été un problème. Ni un obstacle à ses rêves. Ameegah Paul, étudiante en Fine Arts à l’université de Maurice et aussi en IT Software à Datamatics, est atteinte d’une malformation congénitale à la main droite et à la jambe droite, plus courte que la gauche. Mais vous l’aurez compris, malgré sa condition physique, la jeune femme, âgée de 19 ans, est très ambitieuse. Son but : devenir expert-comptable.

Cependant, elle a à cœur le sort des autres également. Travailleuse sociale, elle a fondé, l’année dernière, une organisation non gouvernementale, VisioNew Supporting Persons with Disability, qui vise à aider tous ceux qui ont un handicap. Et c’est dans cet élan qu’elle a débuté une campagne, il y a quelques semaines, contre la violence sexuelle sur les personnes handicapées.

 Pour l’instant, l’association ne compte que peu de membres, huit au total, mais, soutient Ameegah Paul «tous sont très actifs». Les rencontres se font en petit comité chez cette dernière. «Notre objectif est de sensibiliser la population contre la violence sexuelle sur les personnes les plus vulnérables et surtout comment les aider à surmonter ces épreuves.» Elle cite comme exemple «garder leur identité anonyme» et «leur donner un soutien psychologique, entre autres».

«C’est triste de constater que, très souvent, ces personnes ne parlent pas, elles préfèrent souffrir en silence.» Raison pour laquelle «notre but est de les faire parler afin qu’elles se sentent bien psychologiquement et physiquement», avance Ameegah Paul. Depuis le lancement de cette campagne, de nombreuses personnes se sont manifestées avec le souhait de rejoindre cette bonne cause. «Ce sont des psychologues et des personnes calées qui peuvent nous aider», précise-t-elle. D’ajouter que «nous avons également organisé une série de causeries dans les écoles fréquentées par des personnes handicapées et les gens ont bien apprécié notre travail».

Depuis toute petite déjà, Ameegah Paul a dû se battre pour aller à l’école. Cela n’a pas été une mince affaire, mais elle a quand même pu compléter son cycle secondaire au Keats College de Chemin-Grenier. Hormis le travail social, Ameegah est une passionnée de peinture. «Je dessine et je peins seulement avec ma main gauche.» Et c’est ce qui la forcera à abandonner cette filière au collège.

«Un enseignant m’avait clairement fait comprendre que je ne pouvais pas continuer avec cette matière en Form 3. J’étais très déçue car j’aimais l’art, mais je n’avais pas le choix», se souvient-elle. Toutefois, elle n’a pas baissé les bras. Bien qu’elle n’ait pas suivi de classes de dessins à l’école, Ameegah Paul n’a pas abandonné ses pinceaux et ses tubes de peinture pour autant. Elle s’est affiliée à une association pour les artistes et a participé à de nombreuses compétitions et expositions. De plus, l’année dernière, lors d’une compétition de peinture au niveau national, elle a été désignée «Most Promosing Artist».

Ce n’est pas tout. «Je fais partie de l’ONG Light of Hope où je suis la seule handicapée et la plus jeune», sourit-elle. La jeune femme accorde, en outre, du temps aux personnes âgées, aux pauvres et aux personnes qui vivent dans des hospices. «Ils doivent savoir qu’il y a des gens qui tiennent à eux», conclut la jeune fille.