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Accaparement des plages: «AKNL n’a pas contacté la BBC», dit Carina Gounden
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Accaparement des plages: «AKNL n’a pas contacté la BBC», dit Carina Gounden
Le combat d’Aret Kokin Nu Laplaz (AKNL) dépasse les frontières de Maurice grâce au reportage de la BBC. Quelle est votre réaction ?
C’est une bonne chose qui montre que notre voix a pu se faire entendre au-delà de Maurice. Il faut aussi savoir que notre combat est dans la mouvance de ce qui se passe un peu partout à travers le monde, où il est question de l’accaparement des terres des peuples par des grands groupes. Il est temps de mettre ces groupes en face de leurs responsabilités sur les effets qu’ont leurs actions sur les peuples.
Il faut se le dire, cela impacte notre qualité de vie. Voir les paysages qu’on a toujours connus détruits et constater qu’il nous reste moins de zones côtières nous affectent de jour en jour. Le développement doit pouvoir se faire dans le respect des locaux et de la nature.
Comment s’est passée la prise de contact entre la BBC et AKNL ?
Nous ne sommes pas allés contacter la BBC. En fait, leur journaliste était dans l’île pour une série de reportages sur Maurice, notamment dans le cadre des 50 ans de l’Indépendance. Il est aussi venu voir le mode de développement, surtout immobilier et foncier de Maurice. De plus, la chaîne a voulu montrer l’envers du décor et tout ce que cela implique, voire l’impact, et elle s’est tournée vers nous.
«Nous ne sommes pas antipatriotiques en demandant des comptes à nos dirigeants.»
Quel a été l’impact de ce reportage de la BBC ?
Cela a eu le mérite d’attirer encore plus l’attention sur notre combat, tant à l’international que dans le pays. De manière générale, quand les Mauriciens voient que les médias internationaux s’intéressent à un sujet, ils y font plus attention. Ils se sentaient peut-être un peu isolés de suivre ce combat. Mais là, on se rend tous compte que ce n’est pas le cas.
Il y a ceux qui disent que le linge sale se lave en famille et que ce problème n’aurait pas dû être étalé sur la scène internationale. Cependant, je ne crois pas que nous sommes en train d’être antipatriotiques en demandant des comptes à ceux qui ne sont pas en phase avec leurs promesses et en voulant protéger le peu de côte qu’il nous reste.
Maurice est signataire de plusieurs conventions internationales et de clauses pour la protection de l’environnement. Il est inacceptable que ces mêmes dirigeants qui les bafouent aillent ensuite montrer patte blanche. Il faut qu’ils assument leurs responsabilités envers ces instances internationales.
«Par nos prises de contact, nous savons qu’il y a d’autres journalistes qui suivent ce qui se passe.»
Qu’est-ce que cela apporte à la suite du combat d’AKNL ?
La lutte que nous menons a à présent plus de résonance. Par nos prises de contact, nous savons qu’il y a d’autres journalistes qui suivent ce qui se passe. Nous avons reçu du soutien amical mais aussi d’instances comme Green Peace et de gens qui suivent le combat.
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