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Rs 11 000 la tonne de sucre: le prix le plus bas depuis 20 ans
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Rs 11 000 la tonne de sucre: le prix le plus bas depuis 20 ans
Une combinaison de facteurs a forcé le Syndicat à revoir son estimation à la baisse. Des facteurs hors de son contrôle, notamment la chute continue du prix de cette marchandise sur les principaux marchés d’exportation, le raffermissement de la roupie et la réduction significative des prévisions de vente sur le marché interne.
«Il est clair que nous subissons actuellement le cours du prix à l’échelle mondiale. Depuis le début de 2017, le prix de la tonne de sucre blanc sur le marché londonien a chuté de 35 %, passant de USD 550 à l’époque à USD 360 aujourd’hui. Bien évidemment, quand nous vendons notre sucre sur le marché mondial, nous n’avons aucun contrôle sur le prix de vente ou sur les fluctuations des principales devises dans lesquelles le cours du sucre est fixé», souligne le CEO du Syndicat des sucres, Devesh Dukhira.
D’ores et déjà, à Rs 11 000 la tonne, ce prix représente une baisse de Rs 2 500 en comparaison avec le prix provisoire de Rs 13 500 communiqué en septembre 2017. Ce qui est en-dessous du seuil de profitabilité pour les producteurs. «Nous sommes effectivement très loin de ce seuil de profitabilité estimé à Rs 17 000 la tonne», affirme Salil Roy, président de la Planters’ Reform Association qui regroupe une trentaine de petits planteurs répartis aux quatre coins du pays.
«C’est une situation inquiétante pour la communauté des planteurs qui a reçu ses dernières avances en décembre dernier. Le Syndicat n’est pas à blâmer car il faut comprendre que Maurice, avec ses 365 000 tonnes de sucre, est un petit producteur dans un marché mondial de 178 millions de tonnes.» Ce qui fait du pays un «price taker».
Alors que le prix est condamné à baisser sur le marché international, Salil Roy soutient qu’il faudra exploiter d’autres sources de revenus pour les petits planteurs dont la revalorisation des coproduits de la canne, nommément la mélasse et la bagasse. Sans compter d’autres mesures d’accompagnement pour compenser le manque à gagner. Au cas contraire, il prévoit l’abandon de terres sur une grande échelle par les petits planteurs.
Conscient que l’industrie sucrière traverse actuellement un des pires moments de son histoire, le Syndicat des sucres a décidé de prendre certaines mesures exceptionnelles en vue de rehausser les revenus des producteurs pour la récolte 2017, comblant ainsi en partie l’écart entre le prix ex-Syndicat et le coût de production.
Ainsi, cet organisme se propose de mettre en place un soutien financier aux producteurs de Rs 1 450 par tonne de sucre en sollicitant deux emprunts, le premier à court terme auprès des banques commerciales et l’autre remboursable sur une période de cinq ans auprès du SIFB (Sugar Insurance Fund Board). Ce qui, ajouté aux Rs 1 250 la tonne de sucre d’aide financière accordée par celui-ci, permettra d’arriver au montant total de Rs 13 700.
N’empêche que le gouvernement suit la situation de près pour le moment ayant déjà institué un comité technique coprésidé par Raj Makoond, CEO sortant de Business Mauritius, et Vishnu Gondeea, ex-secrétaire permanent au ministère de l’Agro-industrie.
Ces derniers se penchent sur la problématique de prix pour venir avec des propositions concrètes pour voir dans quelle mesure les producteurs peuvent être compensés en raison de ces baisses de prix. «Il ne faut pas oublier que la consommation globale augmente d’au moins 3 millions de tonnes chaque année, et il faut donc que le prix (re) devienne intéressant pour qu’on puisse produire ces 3 millions de tonnes de sucre additionnelles», soutient Devesh Dukhira.
De quoi rassurer les planteurs que le sucre n’est pas prêt de disparaître du paysage industriel.
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