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Rentrée parlementaire: l'opposition aux aguets, le gouvernement serein

24 mars 2018, 22:20

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Rentrée parlementaire: l'opposition aux aguets, le gouvernement serein

Après plus de trois mois de vacances, marquées par une élection partielle, les parlementaires retrouvent le chemin de l’Hémicycle, le mardi 27 mars. Le fait saillant de cette nouvelle séance sera la présence d’un nouveau député, en la personne d’Arvin Boolell, du Parti travailliste (PTr). Un vieux routier de la politique, qui donnera plus de punch à ses troupes et aussi à l’opposition en général. Cette rentrée sera-t-elle du «business as usual» pour le gouvernement ou sera-t-elle l’occasion pour l’opposition d’acculer la majorité ? Avec la démission de la présidente de la République en toile de fond, nous avons interrogé les chefs de file des principaux partis représentés au Parlement.

Bobby Hurreeram: «Nous sommes sereins au gouvernement»


 

Le ChiefWhip, Bobby Hurreeram, soutient que le gouvernement est très serein. «Pour nous, cette nouvelle séance sera comme les autres : du ‘business as usual’. C’est un gouvernement qui travaille. À l’ajournement des travaux le 15 décembre dernier, le Parlement s’était réuni à 32 reprises. Il y a eu 24 projets de loi, dont 23 ont été votés. Il y a eu 23 Private Notice Questions et le Premier ministre et les ministres ont répondu à 752 questions.» Selon le Chief Whip, la population a pu suivre la performance des parlementaires à travers le direct à la télévision nationale. «Au niveau du gouvernement, nous avons toujours respecté le décorum de la Chambre et après la célébration des 50 ans de l’Indépendance, nous sommes prêts pour le travail au Parlement.»

Rajesh Bhagwan: «La véritable opposition, c’est le MMM»


 

«Durant ces trois dernières années, personne ne peut montrer le MMM du doigt pour nous reprocher qu’on ne fait pas notre travail d’opposition.» Déclaration de Rajesh Bhagwan, député du Mouvement militant mauricien (MMM). Il rappelle les scandales, tels les affaires Sumputh, Choomka ou Trilochun et l’affaire BAI pour dire que la véritable opposition, c’est le MMM.

Il avance que le fait que le MMM, par le biais de Reza Uteem, ait déjà déposé une motion réclamant une commission d’enquête sur l’affaire Alvaro Sobrinho démontre que le parti veut à tout prix acculer le gouvernement. «Ceux qui ont encore des doutes que le MMM ne fait pas son travail d’opposition correctement doivent suivre notre action au Parlement.»

Aurore Perraud : «Le PMSD est de plain-pied dans l’opposition»


 

Pour Aurore Perraud, le Parti mauricien social-démocrate (PMSD) a hâte de retrouver le Parlement. Selon la députée bleue, la démocratie est menacée et le PMSD veut à tout prix dénoncer des scandales. Invitée à dire si le PMSD ne s’intéresse pas à retourner au sein du gouvernement, la députée a répondu que son parti est de plain-pied dans l’opposition. «Depuis que nous sommes dans l’opposition (NdlR, décembre 2016), nous avons fait notre travail correctement. Nous sommes avec le peuple et le défendrons jusqu’au bout.»

Shakeel Mohamed : «Une rentrée avec une victoire pour le PTr»


 

Selon le chef de file des rouges au Parlement, Shakeel Mohamed, cette rentrée parlementaire marque une grande victoire pour le PTr. Il souligne que le parti se retrouvera avec un député de plus et que «ce n’est pas un transfuge mais un député qui a été démocratiquement élu. Le gouvernement est déjà acculé». Il ajoute que le PTr attend cette rentrée avec impatience et que le retour d’Arvin Boolell au Parlement permettra à l’expérience de se joindre à la jeunesse. Il est d’avis qu’il y aura un nouveau dynamisme au sein du PTr.

Une soixante de questions sans réponse

<p>59. C&rsquo;est le nombre de questions parlementaires posées l&rsquo;année dernière, mais qui sont restées sans réponse. À la veille d&rsquo;une nouvelle séance parlementaire, la question à poser demeure : <em>&laquo;Est-ce que les ministres auront l&rsquo;occasion d&rsquo;y</em> <em>répondre, d&rsquo;autant plus qu&rsquo;ils feront face à une nouvelle série de</em> <em>questions pendant cette année ?&raquo; </em>Pas si sûr, si l&rsquo;on se fie aux 66 interpellations restées sans réponse depuis 2016. Parmi elles, il y a une question qui a été posée à deux reprises. L&rsquo;ancien <em>Whip </em>de l&rsquo;opposition, Rajesh Bhagwan, affirme que la population jugera le gouvernement. <em>&laquo;J&rsquo;avais posé une question</em> <em>sur les voyages des ministres. Il n&rsquo;y a pas eu de réponse. Pravind</em> <em>Jugnauth tient de grands discours sur la bonne gouvernance,</em> <em>mais il viole la démocratie parlementaire&raquo;, </em>avance-t-il.</p>

<p>Invité à dire pour quelle raison il y a trop de questions parlementaires restées sans réponse, le <em>ChiefWhip</em>, Bobby Hurreeram, a expliqué qu&rsquo;il y a certaines questions qui demandent un grand volume de travail et aussi, dans certains cas, il y a eu des questions sur des organismes parapublics et que c&rsquo;est normal qu&rsquo;il ne peut y avoir de réponses.</p>