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Inégalité des ménages: l’écart entre les plus pauvres et les plus riches augmente de 37 %

26 mars 2018, 10:23

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Inégalité des ménages: l’écart entre les plus pauvres et les plus riches augmente de 37 %

De 2001 à 2015, l’écart entre les revenus des ménages les plus pauvres et les plus riches s’est creusé, augmentant de 37 %. Constat du récent rapport de la Banque mondiale, intitulé «Île Maurice : combattre les inégalités en créant des marchés du travail plus équitables». 

Ce rapport a été lancé ce lundi 26 mars, à l’hôtel Labourdonnais, par le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, en présence du représentant de la Banque mondiale à Maurice, Alex Sienaert. Il examine les causes de l’accroissement des inégalités des revenus. Et identifie les moyens d’action politique susceptibles d’atténuer et, à long terme, d’inverser ces tendances à la hausse. 

Inégalité des revenus personnels

Le facteur le plus important à l’origine de l’écart entre les ménages est l’inégalité des revenus personnels. «La hausse rapide des inégalités de revenus peut s’expliquer par la pénurie de compétences découlant des changements structurels qui ont eu lieu à l’île Maurice au cours des dix dernières années», explique Marco Ranzani, économiste au pôle Pauvreté de la Banque mondiale. 

«L’économie a connu une transition progressive des secteurs traditionnels, employeurs d’une main-d’œuvre peu qualifiée, vers le secteur des services, notamment les services professionnels, immobiliers et financiers, fait-il ressortir. Marco Ranzani d’ajouter que «cette évolution a entraîné une demande beaucoup plus importante de travailleurs qualifiés, que le marché de l’offre n’a pas réussi à satisfaire». 

Complexité des Remuneration Orders

Outre les forces du marché, le système complexe des décrets relatifs à la rémunération a modérément contribué à la hausse des inégalités de salaires. Les décrets relatifs à la rémunération (Remuneration Orders) sont des directives du Conseil national chargé de la rémunération. Ils fixent la grille des salaires et les conditions de travail des employés exerçant dans le secteur privé. 

Disparités hommes-femmes

Ce rapport signale également des disparités hommes-femmes en termes d’accès au marché du travail, les femmes ayant toujours du mal à pénétrer le marché. Bien que la part de la main-d’œuvre féminine ait augmenté de façon stable pendant ces 10 dernières années pour atteindre 57 % en 2015, l’écart entre les hommes et les femmes demeure important, avec une différence de 32 points de pourcentage. Par ailleurs, les femmes exerçant dans le secteur privé touchent, en moyenne, un salaire horaire 30 % inférieur à celui des hommes. 

Inadéquation entre formation et demandes du marché

Enfin, au-delà de la pénurie des compétences, le marché du travail mauricien est de plus en plus confronté au chômage des jeunes très qualifiés et à une inadéquation entre le niveau de formation et les compétences exigées par les employeurs, notamment chez les jeunes. L’indicateur de l’inadéquation des compétences mesure le degré de décalage entre la formation reçue par les travailleurs et celle requise pour les emplois qu’ils occupent.

Création «de marchés du travail plus équitables»

Comment combattre cette tendance ? La Banque mondiale préconise la création «de marchés du travail plus équitables». Autre objet d’analyse : consolider les progrès récents et permettre à Maurice d’accéder durablement au statut de pays à revenu élevé. Même si les efforts entrepris par le gouvernement pour redistribuer les bénéfices de la croissance, à travers le système de protection sociale, ont permis de compenser la forte hausse des inégalités de revenus salariaux des ménages, d’autres mesures s’imposent.