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Vona Corona: un patrimoine qui a du goût
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Vona Corona: un patrimoine qui a du goût
L ’Europe célébrait le samedi 24 mars sa journée des glaces artisanales. Un beau rappel que nous avons, nous aussi, notre savoir-faire artisanal en ce qui concerne les glaces. D’ailleurs, dès que l’on parle de glace artisanale, un nom en particulier vient à l’esprit des Mauriciens : Vona Corona, un business qui se transmet de génération en génération depuis plus de 90 ans dans la famille Jewon.
Fraise, vanille, amande, chocolat… Vous l’aurez compris, les glaces Vona Corona se déclinent en plusieurs saveurs, les unes plus appétissantes que les autres. Elles ont pour- tant toutes un goût unique, qui se distingue de l’autre, à tel point que se cantonner à une seule saveur en devient difficile et qu’on finit par toutes les mélanger. Et ce n’est pas tout, le délice est accentué par de la gelée d’ananas, d’un rouge vif, qui en est indissociable ou encore par du coco râpé rose bonbon, tous deux portant la signature de Vona Corona.
«C’est un des secrets de famille qui font que nos glaces sont uniques. Beaucoup ont essayé de nous imiter mais n’ont jamais réussi, tout simplement parce que cela requiert beaucoup d’amour», lâche Nawaz Jewon. De confier, par exemple, que le fameux coulis d’ananas requiert une cuisson de trois heures.
Âgé de 46 ans, Nawaz et l’un des fils de Mastan Jewon, le vendeur de glaces Vona Corona qui sillonnait les rues de Rose-Hill, et qui était le plus connu. Celui qui gère à pré- sent le business familial explique que la spécificité d’une glace artisanale est le fait qu’elle soit créée à base de produits naturels, ce qui n’est pas du tout-fait.
«C’est concocté avec du lait, maintenant en poudre, du sucre, de la vanille et d’autres ingrédients. Nous sommes à 100 % végétariens, donc pas d’œufs ou autres produits de source animale dans la composition de nos glaces», continue-t-il.
Il y a aussi la tradition, tant dans la confection de cette glace, longtemps faite maison, que dans la manière dont elle est servie. En effet, la glace se met à la cuillère dans les cornets ou les cups. «Un scoop ? Pas question. Vona Corona on a voulu la conserver comme à l’époque», continue Nawaz Jewon. Même les saveurs restent celles du début, rien d’autre. «Il y a plein d’endroits et de producteurs de glace qui innovent et où les gens peuvent déguster des glaces variées», dit-il. L’exception ? La glace à l’avocat, fruit de saison, que le gérant de Vona Corona prépare en petite quantité. «C’est vers la fin de mars et avril, précise ce dernier. J’en vends alorsdans de petites barquettes.»
Comme auparavant
Ces glaces qui se vendaient jadis par les membres de la famille Jewon sur des tricycles dans les rues de RoseHill se dégustent désormais dans les centres commerciaux, comme à Bagatelle. Une glacerie se trouve aussi à côté du Plaza, à Rose-Hill, lieu où tout a commencé, il y a plus de 100 ans, en 1916.
Dans la cour du Plaza, d’ailleurs un chariot Vona Corona opère aussi, comme auparavant. «Nous voulions rester accessibles à toute notre clientèle : il y a des gens qui aiment s’asseoir dans la cour du Plaza, en plein air, pour déguster leur glace et d’autres qui préfèrent un espace plus intime, familial», explique Nawaz Jewon.
Il y a également cette autre clientèle qui sollicite la présence de Vona Corona pour des événements. Lors de mariages, anniversaires, fêtes de fin d’année et réceptions, où la nostalgie joue un grand rôle, Nawaz se ramène avec l’ancien tricycle, utilisé par son père.
«Beaucoup tiennent à ce tricycle car, à travers lui, ils revivent des souvenirs de leur enfance. Certains me disent qu’ils ne savent plus combien ils doivent, d’autres racontent comment avec ou sans argent ils mangeaient de la glace en sortant de l’école grâce à mon père. C’était pour cela qu’il était aussi connu : tous ceux qui voulaient de la glace en recevaient à crédit ou gratuitement car il le faisait avec amour», raconte fièrement le fils de Mastan.
Le plus beau cadeau pour Nawaz Jewon reste les clients fidèles à la glace familiale, à l’instar de Vassen Kistnasamy. «J’ai découvert les glaces Vona Corona en 1975 avec son père. Je fréquentais le collège Patten. Je peux vous dire que le goût est resté le même. Nous venons régulièrement prendre le dessert ici, avec ma famille, même si nous dînons ailleurs.» Témoignage de la longue histoire d’amour entre Mauriciens et cette glace locale.
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