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De L’Estrac claque la porte de la PLDI: «À mon âge, on ne croit plus au père Noël»
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De L’Estrac claque la porte de la PLDI: «À mon âge, on ne croit plus au père Noël»
Quelles sont les raisons de votre démission inattendue de la Port Louis Development Initiative (PLDI), un an après votre nomination ?
Mon départ de la PLDI est la conséquence de la décision gouvernementale de prolonger le moratoire accordé aux locataires dans le cadre de la Landlord and Tenant Act. La PLDI avait été créée en anticipation de la fin de ce moratoire.
Des propriétaires de biens immobiliers dans Port-Louis se proposaient d’investir massivement dans la rénovation de leurs propriétés et participer ainsi à un ambitieux projet de régénération de Port-Louis. La décision de prolonger ce moratoire a tué de nombreux projets. Du coup, je sens une démotivation, et je constate que les moyens ne sont plus mobilisables pour réaliser les objectifs fixés.
Est-ce à dire que la PLDI est morte ?
Non. Pas encore. Le conseil d’administration espère toujours faire entendre raison aux pouvoirs publics et espère un signal positif à l’occasion de la présentation du prochain budget. À mon âge, on ne croit plus au père Noël, je n’ai plus le temps de donner du temps au temps. La PLDI est une belle opportunité ratée. J’ai le sentiment que Port-Louis est sans intérêt pour le gouvernement, c’est Côte-d’Or son nouvel horizon.
«J’ai le sentiment que Port-Louis est sans intérêt pour le gouvernement, c’est Côte-d’Or son nouvel horizon.»
Mais au départ on avait compris que l’initiative était essentiellement privée ?
Vous avez raison. C’est l’autre raison de ma déception. Ce qui m’avait séduit dans la proposition, c’était justement l’engagement du secteur privé à participer concrètement à la régénération de la capitale en investissant lui-même dans des projets d’intérêt collectif. Nous avions commencé à le faire, le dernier exemple en date est le beau projet de Color Feast dont un peut voir l’impact à la rue Mgr Leen, mais les moyens mobilisables sont dérisoires. Ils ne sont pas à la hauteur des ambitions annoncées.
Un successeur a-t-il été désigné ?
Non, pas pour le moment. C’est le président Gaëtan Siew qui tient le fort, en attendant de voir plus clair. Le prochain budget sera déterminant. La PLDI fait un certain nombre de propositions, elle cherche à démontrer qu’une vieille ville peut être également une Smart City si elle bénéficie aussi d’incitations susceptibles d’attirer des investissements. Si le gouvernement fait la sourde oreille, la PLDI devra jeter l’éponge.
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