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Chelvan Furniture : 33 ans à travailler le bois
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Chelvan Furniture : 33 ans à travailler le bois
Opérer dans le secteur de la menui- serie et de l’ameublement n’est pas une mince affaire de nos jours. Mais certaines entreprises parviennent toujours à tirer leur épingle du jeu malgré les difficultés. Parmi elles, Chelvan Furniture, entreprise fondée par Tony Chelvan il y a 33 ans à ForestSide. Son entreprise fait partie des premiers bénéficiaires du Made in Moris Scheme, programme de subvention lancé par le gouvernement par le biais de SME Mauritius pour financer la cotisation annuelle des entreprises adhérant au label Made In Moris. C’est non sans un brin d’émotion que Tony Chelvan raconte son parcours et celui de son entreprise.
Flashback dans les années 80. Tony Chelvan est alors encore au collège. «Je partais en apprentissage après mes heures de classe, avec une référence dans le secteur à Maurice, monsieur Georges Gooloo, pendant trois ans. Je me suis finalement découvert une passion et un talent pour le métier», expliquet-il. Ce qui l’a tout de suite motivé à ouvrir son propre atelier.
Ainsi naquit Chelvan Furniture Ltd en 1985. À ce jour, l’entreprise de menuiserie et d’ameublement sise à Forest-Side se spé- cialise surtout dans l’ameublement de salon, soit les canapés, fauteuils, coussins, traversins et même des stores (blinds). «Nous fabriquons aussi des lits, des tables et des chaises» ajoute le chef d’entreprise. Côté clients, Chelvan Furniture travaille avec des hôtels, des villas de luxe de type Integrated Resort Scheme ainsi qu’avec des particuliers. À son palmarès : les hôtels Lux*, le VIP Lounge de l’aéroport ou encore la rénovation du château du Réduit en 2004.
Quid du problème des meubles importés ? Les entreprises locales, et tout particulièrement celles du secteur manufacturier, sont nombreuses à souffrir de l’afflux de produits importés de pays asiatiques qui inondent le marché local. «Au départ j’avais des craintes par rapport aux produits importés. Mais le fait est que l’on ne peut pas faire obstacle aux importations, c’est la loi du libreéchange», constate Tony Chelvan. Mais notre interlocuteur est un homme de solution. «Je pense que notre meilleur outil demeure la qualité de nos produits», estime-t-il. Raison pour laquelle l’entrepreneur n’a pas hésité à rehausser son niveau de production tout en misant sur la formation de ses 22 employés. «Face aux produits importés, il nous est presque impossible de gagner sur les prix car ils sont très compétitifs. Mais un client qui recherche la
Inclure plus de femmes dans le métier
Et le manque de main-d’œuvre qualifié dont souffrent les ateliers de menuiserie ? Ce problème, Tony Chelvan l’avait senti venir depuis plusieurs années déjà. «Il y a 15 ans, quatre à cinq jeunes se présentaient à moi chaque semaine pour apprendre le métier. Il y en avait tellement que je n’arrivais pas à tous les embaucher. Il y avait un véritable engouement pour le métier, qui se voyait également dans d’autres corps de métier.» Mais cet enthousiasme s’est effrité au fil du temps. Résultat : il existe toujours une génération de menuisiers qui font «très bien» selon notre interlocuteur, mais il n’y pas de relève. La faute, selon lui, à un manque d’information sur les avantages que procure le métier. «Il y a beaucoup de jeunes qui ne réussissent pas académiquement. Ils peuvent embrasser diffé- rents corps de métier», avance Tony Chelvan. Mais une fois de plus, l’entrepreneur a pensé à des solutions. Il s’agit en premier lieu d’améliorer la formation. «À mon ni- veau, je forme un groupe de jeunes dans mon entreprise et cela se passe très bien mais je ne peux pas le faire au niveau national», ex- plique-t-il. Mais il y a mieux. «Je pense qu’il faudrait inclure plus de femmes dans le métier. C’est déjà le cas dans le secteur à l’étranger. Je pense qu’en incluant plus de femmes dans le métier on pourrait contribuer à pallier le problème de manque de main-d’œuvre. De plus, les filles sont bien plus appliquées que les garçons», soutient Tony Chelvan.
Clientèle méticuleuse
Par ailleurs, Chelvan Furniture a dû faire face à une évolution conséquente du marché. «Auparavant, les clients passaient leur commande au téléphone. Des fois, certains ne me parlaient que brièvement et me laissaient faire comme bon me semble. Des clients passaient aussi leur commande verbalement.» Mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, la clientèle veut des cotations bien rédigés et détaillés. Elle veut voir les meubles avant de les acheter. Elle est également bien plus méticuleuse sur les finitions. Influencé par internet et les voyages, le client connaît les tendances à l’étranger et cherche à les répliquer chez lui. Une évolution qui a poussé l’entreprise à se réadapter, notamment à travers l’ouverture d’un showroom et l’investissement dans la technologie. «Durant ces 10 dernières années, nous avons investi entre Rs 150 000 et Rs 200 000 chaque année dans la machinerie et la recherche de matières premières», explique Tony Chelvan.
Ce dernier n’a d’ailleurs pas hésité à prendre avantage des différents programmes de financement et d’accom- pagnement du gouvernement, comme le SME Financing Scheme, programme de financement pour l’achat de machinerie et tout dernièrement le Made in Moris Scheme. Il n’écarte pas la possibilité de faire appel au SME Development Scheme (programme de financement offert par la Maubank avec un taux d’intérêt de 2,5 % sans garantie) s’il le faut. Parmi ses projets : agrandir son local et donner la chance aux filles et aux jeunes dans le métier, explique le père de famille. Quid de la relève pour Chelvan Furniture ? «Mon fils fait actuellement des études en bu- siness marketing et il a signifié son intérêt à rejoindre l’entreprise. S’il le fait, ce sera définitivement un plus», souhaite Tony Chelvan.
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