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SAJ sur l’affaire Gaiqui: «Je concède qu’il y a eu un abus de la police»
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SAJ sur l’affaire Gaiqui: «Je concède qu’il y a eu un abus de la police»
«L’enquête menée par la Police Complaints Division de la Human Rights Commission a conclu qu’il n’y a pas eu de brutalité policière mais qu’il y a eu une forme d’humiliation…» Propos du ministre mentor qui répondait à la Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition, à l’Assemblée nationale, ce mardi 3 avril. Celle-ci qui était au préalable adressée au Premier ministre, Pravind Jugnauth, était axée sur la brutalité policière. Toutefois, la police tombant sous l’égide de sir Anerood Jugnauth, c’est lui qui a répondu aux questions de Xavier-Luc Duval.
Le leader de l’opposition a interrogé le ministre mentor sur l’affaire Gaiqui lors de cette séance. SAJ a concédé que dans ce cas, la police est allée trop loin. «I agree in this case police made abuse», a-t-il déclaré. D’ailleurs, ce dernier a indiqué que la Police Complaints Division de la Human Rights Commission a recommandé des «disciplinary proceedings» contre trois policiers impliqués dans cette affaire.
SAJ a également déclaré qu’à ce jour, 541 complaintes ont été enregistrées auprès de la Police Complaints Division de la Human Rights Commission. Le ministre mentor a ajouté que dans un cas particulier, celui d’Iqbal Toofany, cinq policiers ont été arrêtés en mars 2015. Le cas a, par la suite, été référé au Directeur des poursuites publiques (DPP) en juillet 2015. Et plus de deux ans après, soit en décembre 2017, Satyajit Boolell a référé le cas à la police pour une enquête approfondie. «Le 12 février de cette année le cas a été renvoyé au DPP. Une décision est attendue dans cette affaire incessamment», a-t-il poursuivi.
Commentant l’affaire Eddysen Patchee, le ministre mentor a déclaré que celle-ci était toujours «under investigation». SAJ a toutefois tenu à rassurer qu’il ne tolèrera aucun abus de la police dans ce cas.
Interrogé sur le fait qu’il n’y a toujours pas de caméra CCTV dans les salles d’interrogatoires, SAJ a déclaré que cela prend du temps. Pour rappel, c’est le ministre mentor lui-même qui avait, suivant la mort du détenu Iqbal Toofany, pris l’engagement que les interrogatoires seront enregistrées.
Pratique courante
Xavier-Luc Duval a également ciblé SAJ sur la pratique du strip search qui, dit-il, est devenu courante désormais. «Il y a eu plusieurs cas où de la drogue a été retrouvée dans les parties intimes des suspects. C’est pour cela que cette pratique est courante», a fait ressortir le ministre mentor. Ce dernier a été rabroué par le député du Parti travailliste, Shakeel Mohamed qui a tenu à préciser que l’affaire Gaiqui n’a rien à voir avec de la drogue.
Pour ce qui est de l’affaire Patchee, SAJ a également soutenu que de son vivant ce dernier n’a déposé aucune plainte pour brutalité policière. Il a précisé qu’il a donné son enquête sans pour autant soulever ce point. Une réponse qui a suscité le brouhaha du côté de l’opposition qui a déclaré que «bé wi li’nn mor aster, kouma li pou fer déposition ousi».
Dans la foulée, Xavier-Luc Duval a recommandé à ce que les confessions des suspects soient faites devant un magistrat et non dans des stations de police. «Pour cela il faudra amender la loi», a répondu SAJ. Y a-t-il eu négligence médicale dans l’affaire Eddysen Patchee ? À cette question le ministre mentor a répondu que ce dernier avait consommé une quantité de drogue synthétique et que c’est probablement ce qui a causé sa mort. Et d’ajouter que «c’est à un médecin de répondre s’il y a eu négligence médicale».
En ce qui concerne l’Independent Police Complaints Commission Bill, voté en juillet 2016, SAJ a déclaré que Phalraj Servansingh et Dick Ng Sui Wa agiront comme Chairpersons. Ce qui a poussé le leader de l’opposition à mettre en doute la transparence de cette commission étant donné que les deux sont du Mouvement socialiste militant. «They are citizens of the country and if they are qualified enough, i don’t see any reason why they can’t act as Chairpersons», a déclaré SAJ.
Le ministre mentor a, dans la foulée, indiqué que le Police and Criminal Justice Bill est attendu au mois de juillet de cette année.
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