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Cinéma: «Maya Lord» de Roland Emmerich tourné à Maurice ?

5 avril 2018, 22:00

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Cinéma: «Maya Lord» de Roland Emmerich tourné à Maurice ?

La nouvelle vaut son pesant d’or. Roland Emmerich veut tourner son prochain film à Maurice. Il s’agit d’une fresque historique intitulée Maya Lord. Ce réalisateur, producteur et scénariste allemand s’est taillé une solide réputation à Hollywood. On lui doit, notamment, les blockbusters The Patriot avec Mel Gibson, mais aussi Godzilla, Independence Day, Le Jour d’Après, 2012 et, plus récemment, Independence Day Resurgence.

L’intérêt de ce cinéaste de renom à faire ce film à Maurice tient à plusieurs choses : l’harmonie qui y règne, sa population cosmopolite, ses paysages mer-terre idylliques… Mais aussi à la politique d’ouverture du gouvernement qui vise à mettre sur les rails son industrie du cinéma avec un Film Rebate Scheme pouvant aller jusqu’à 40 %.

Roland Emmerich est considéré comme le 11e meilleur réalisateur de films au monde, ses productions ayant engrangé jusqu’ici plus de 4,5 milliards de dollars dont un milliard rien qu’aux États-Unis. C’est dire à quel point ses réalisations drainent les cinéphiles vers les salles.

Selon l’édition de Variety.com du 17 février, Maya Lord est une fresque historique basée sur le livre éponyme de John Coe Robbins. Il raconte l’histoire de l’aventurier Gonzalo Guerrero et du prêtre Aguilar, qui avaient survécu au naufrage de leur navire dans la péninsule du Yucatan, au sud du Mexique. Ils avaient été capturés par une tribu Maya. N’ayant aucun espoir de pouvoir fuir, Guerrero qui est plus pragmatique, choisit d’adopter la culture maya alors que le prêtre Aguilar s’accroche à sa foi chrétienne, refusant d’apostasier. Les deux hommes sont mis à l’épreuve en 1515 avec l’arrivée des conquistadors.

L’équipe de Roland Emmerich était à Maurice en février pour un repérage des lieux.

Repérage des lieux

Autant Serenity, tourné l’an dernier à Maurice, était un film indépendant avec un budget considéré comme moyen par les connaisseurs, l’enveloppe pour cette fresque historique de Roland Emmerich est importante. Elle avoisine les Rs 1,8 milliard. Le réalisateur était à Maurice en février pour un repérage des lieux possibles de tournage, en compagnie de son producteur américain. 

Le dossier complet entourant la production de Maya Lord a été soumis depuis février à l’Economic Development Board. Interrogé pour savoir si le montant du Film Rebate par rapport à cette super production a été décidé, Nanda Narrainen, Head of Film and Creative Industries à l’EDB, a confirmé que le dossier de Maya Lord a été remis à cet organisme, qui l’évalue actuellement. «Nous évaluons les bénéfices du projet pour Maurice, les dépenses et l’aspect emploi des Mauriciens, en particulier lorsqu’un projet est tourné à 100 % localement», indique Nanda Narrainen. Et d’ajouter : «Nous regardons la visibilité pour le pays aussi. Nous examinons toutes ces questions pour que ce soit une win-win situation et puis nous déciderons du montant du Film Rebate que l’EDB accordera.»

De son côté, Arnaud Martin, président du conseil d’administration de la Mauritius Film Development Company, estime qu’il est «très productif de voir des productions de cette envergure s’intéresser à Maurice. S’il est vrai que cette production a un gros budget, je suis sûr que les autorités concernées examineront tous les paramètres et prendront une décision en conséquence par rapport au Film Rebate».

Toujours est-il qu’il était question que Roland Emmerich et son producteur américain reviennent au pays cette semaine. Or, pour des raisons indéterminées, ce déplacement a été reporté.

Par ailleurs, plusieurs autres pays peuvent prétendre à abriter de grosses productions cinématographiques comme Maya Lord, à savoir l’Afrique du Sud, dont le climat politique actuel est assez trouble, mais aussi le Mexique et l’Australie, qui proposent des Film Rebates Schemes de 30 %. Eux, contrairement à Maurice, n’ont pas besoin de recruter du personnel technique qualifié de l’étranger puisqu’ils en disposent et que leur industrie cinématographique a déjà décollé.

Quant à Maurice, elle est à la croisée des chemins par rapport à son industrie cinématographique. Le gouvernement doit décider s’il veut propulser cette industrie vers l’avenir et mettre l’île sur la carte de Hollywood ou se contenter d’une industrie à capacité moyenne.