C’est à la fin de mai que Lottotech décrochera le gros lot. Quand le jugement de la cour d’arbitrage sera rendu public. D’ores et déjà, sauf un rebondissement de taille, la filiale du groupe Lottotech, l’unique opérateur de loterie à Maurice, se voit à l’aube d’une nouvelle étape de son développement. Et ce, en prenant sous son ombrelle la gestion de la Loterie Verte, véritable patrimoine mauricien vieux de 78 ans, et en redresser la barre.

Le déficit accumulé de la gestion de cette loterie, nous dit-on, a précipité le gouvernement à privilégier cette option. La décision de confier la gestion de la Loterie Verte à Lottotech ainsi que la possibilité d’accorder à celui-ci l’organisation de deux tirages au lieu d’un constituerait le package proposé à Lottotech dans le cadre d’un arbitrage considéré comme étant gagnant-gagnant suivant les mesures budgétaires prises en mars 2015.

Mesures qui ont modifié le business model de l’opérateur du Loto et influé négativement sur ses revenus. Pour preuve, ces mesures, soit l’abolition des cartes à gratter et l’interdiction des publicités autour du Loto, ont fait chuter de 76 % les profits, après impôts, à Rs 40 millions. Le chiffre d’affaires a aussi connu une baisse de 40 %, dégringolant à Rs 1,67 milliard au 31 décembre 2015.

Lottotech, qui a pu tant bien que mal remonter financièrement la pente après deux années de baisse de revenus, a vu son chiffre d’affaires enregistrer une légère hausse, passant à Rs 1,8 milliard pour l’année financière se terminant au 31 décembre 2017 contre Rs 1,6 milliard pour la même période en 2016. Idem pour les bénéfices nets qui ont grimpé à Rs 110,8 millions, comparés à Rs 88 millions en 2016.

Aujourd’hui, le gros challenge de Lottotech est de donner une nouvelle vie à la Loterie Verte, pour qui les dernières années se sont soldées par des déficits. À l’instar des pertes de Rs 8 millions encourues pour l’année financière se terminant au 31 décembre 2014 par cette entité publique opérant au sein du bureau du Premier ministre. Cette année-là, la vente des billets de la Loterie Verte avait rapporté Rs 216,3 millions alors qu’avec le Transfer from Prize Account, le montant total engrangé s’élevait à Rs 225 millions.

Par contre, les dépenses à la même période se chiffraient à Rs 233 millions. Il faudra remonter à 2011 pour chiffrer des bénéfices de Rs 2 millions. Pire, la situation financière ne s’est guère améliorée.

Toutefois, dans une tentative de renflouer ses caisses, la Government Lotteries aurait, nous dit-on, modifié ses règlements, avec des tirages pour la plupart des lots sur tous les billets, même ceux invendus. Du coup, certains numéros tirés au sort seraient des invendus… donc pas de gagnant à rémunérer. Dans le même sillage, des jackpots non-réclamés devraient finir leurs courses dans la caisse de la loterie.

Pour le moment, les détails de ce modus operandi de cette «privatisation» de la Loterie Verte ne sont pas encore connus, Lottotech s’attend à ce que ce que le «forfait» soit officiellement communiqué pour préparer un Business Plan. Celui-ci portera sur le nombre d’employés, quelque 73 jusqu’ici dont 80 % de la gent féminine, qui maintiendront leurs postes et d’autres qui partiront en retraite volontaire. La fréquence du tirage qui est mensuel aujourd’hui est également inconnue.

«Nous avons la volonté et l’expertise de redonner vie à cette loterie tout en essayant de garder son côté patrimonial»,

laisse-t-on entendre chez Lottotech.