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Marche pacifique à Rodrigues: licenciés, ils réclament justice

12 avril 2018, 13:58

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Marche pacifique à Rodrigues: licenciés, ils réclament justice

Ils sont 243 travailleurs au total. Des ex-general workers, licenciés par l’Assemblée régionale en 2012, ont organisé une marche pacifique dans les rues de Port-Mathurin, mercredi 11 avril. Cela, afin de réclamer justice et la reconnaissance de leurs droits qui, selon eux, ont été bafoués.

La marche a démarré au terrain de football à Baie Lascars, en sillonnant les rues de la capitale, avant de converger vers la gare routière. Cette marche avait pour objectif de conscientiser l’opinion publique au fait qu’ils se battent depuis leur licenciement afin d’obtenir une reconnaissance de la part des autorités.

Une trentaine de ces travailleurs qu’on appelle désormais «les 243» ont répondu présent à l’appel de leur porte-parole Alain Meunier, qui soutient que leurs droits et leur dignité ont été bafoués. «Nou ti travay dan fonksion piblik, nou finn gagn met deor san ki nou kone kifer. Zordi nou pa kone ki sanela inn met nou deor.»

Les manifestants dans les rues de Port-Mathurin, mercredi 11 avril.

Aucune compensation

Il ajoute qu’après leur licenciement, ils n’ont obtenu aucune compensation. «Sertin parmi nou finn al biro sekirite sosial pou gagn enn tipansion me banla dir pa kapav done akoz nou fonksioner. Ena osi sertin parmi nou ki fnn gagn let pou fer interview pou rant dan fonksion piblik Be nou pa pe konpran. Eski nou fonksioner ou bien nou pa fonksioner ?»

Alain Meunier affirme que lui et ses collègues ont assez attendu depuis six ans. Il demande donc aux autorités d’assumer leurs responsabilités et de faire le nécessaire afin qu’ils soient tous réembauchés au sein de la fonction publique.

Alain Meunier déclare également que «plizir lezot kamarad ti pe anvi vinn dan sa lamars la me zot finn gagn let pou fer interview, zot in prefer pa vini pou pa bar zot sans». Il a affiché sur des arbres, à la vue de tous, les différentes correspondances officielles qu’ils ont reçues après leur licenciement.

Dignité

Cette revendication traine depuis six ans. Apres leur licenciement, «les 243» avaient organisé plusieurs actions, dont de marches pacifiques, afin de se faire entendre. L’affaire avait été portée devant le Public Bodies Appeal Tribunal qui avait statué, en février 2015, que leur licenciement était légal et justifié. Ayant contesté cette décision, l’affaire avait alors été portée devant la Cour suprême.

Cette instance a, dans un jugement rendu en mars 2015, cassé le jugement émis par le Public Bodies Appeal Tribunal, statuant que ce dernier n’était pas habilité à juger cette affaire. Ce qui avait donné un regain d’espoir à ces travailleurs licenciés. L’affaire a par la suite été portée devant le tribunal industriel. Mais, jusqu’ici, aucune lumière n’est apparue au bout du tunnel.

Depuis, «les 243» luttent toujours pour obtenir un regain de dignité et de reconnaissance. Selon Alain Meunier, si les choses ne se décantent pas d’ici une semaine, d’autres actions sont prévues.