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Drogue: le village de Tamarin prend le taureau par les cornes

13 avril 2018, 11:02

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Drogue: le village de Tamarin prend le taureau par les cornes

Il est plus que temps de s’attaquer aux problèmes de drogue et à ses corrélaires, a décidé le village de Tamarin. Plus d’une centaine d’habitants ainsi que des représentants du village, des forces vives, d’organisations non gouvernementales se sont réunis à l’école d’art de la Pointe Tamarin, mercredi 11 avril. C’était la seconde réunion du genre à y être organisée.

Pendant un peu plus d’une heure, plusieurs idées ont été émises afin de mettre un terme au fléau de la drogue qui pousse les habitants à bout. Selon les dires de quelques-unes des personnes présentes, avec la présence de la drogue à Tamarin, une recrudescence de cas d’agressions et de vols a été notée. Si bien que des villageois ont visiblement peur de sortir dès le coucher du soleil.

«Nos rencontres permettent de nous rassembler pour pouvoir décider et d’établir un plan d’action en vue de mettre fin aux séquelles de la drogue dans la région», explique Jean Jacques Arjoon. «Dans le court terme nous allons faire une marche très bientôt, puis nous irons sur des idées plus concrètes afin de résoudre les problèmes causés non seulement par le trafic de la drogue mais aussi humainement, en aidant ceux qui en sont prisonniers

Vivre dans la peur

Jean Jacques Arjoon a été l’un des organisateurs de ces rencontres réunissant les habitants de différentes tranches d’âge, qui ont surtout eu l’occasion de s’approprier la parole. Ainsi, plusieurs idées ont été proposées pour mettre un terme à la peur qui prend Tamarin au ventre et que d’autres solutions ont été émises pour aider les personnes dans le besoin.

Étant donné la nature sensible du problème, une demande d’aide a été soumise à la police. Les habitants ont suggéré que certains pourraient indiquer où et quand la police peut faire des descentes ou des patrouilles pour prendre les vendeurs la main dans le sac.

«Nous avons déjà parlé du problème il y a trois ans, maintenant il en faut plus pour que cela fonctionne. Je ne veux pas que mes enfants aient peur quand ils rentrent en soirée, après leurs leçons», lance Jhana Hingah. «Quand mon grand-père a laissé le village à mon père, et quand mon père me l’a laissé, le village était propre. Je ne vais pas laisser un village pourri par la drogue à mes enfants

Parmi les personnes présentes se trouvait le seul député de la région, Ezra Jhuboo, du Parti travailliste. Ce dernier a pris la parole même s’il a dit ne pouvoir parler qu’en son nom. «Nous savons que le problème de drogue est important et étant un enfant du village, je vais faire ce qui est en mon pouvoir. C’est déjà un grand pas que le village lui-même se mette en marche pour tacler le problème de la drogue», a-t-il souligné.

L’assistance n’a pas raté l’occasion de lui faire part de ses doléances concernant le manque d’investissement dans la région Ouest de la part du gouvernement relativement au problème de drogue. Elle a invité le député rouge à faire remonter ses interrogations au parlement. L’une d’elles se rapporte à une demande au ministère de la Santé de pouvoir convertir une partie de l’hôpital régional Yves Cantin en un centre capable d’accueillir des personnes qui sont à l’étape de la désintoxication et nécessitant un support psychologique.

Ce mouvement, qui en est à ses débuts, ne compte pas se restreindre à ce village seulement mais envisage de s’étendre dans un futur proche à toute la région de Rivière-Noire.