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Affaire Sobrinho – Royal Park: Ken Poonoosamy incrimine un ministre
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Affaire Sobrinho – Royal Park: Ken Poonoosamy incrimine un ministre
Une réunion portant sur l’autorisation d’investissement d’Álvaro Sobrinho a eu lieu en septembre dernier. Quatre jours après, le milliardaire angolais a obtenu l’aval d’acheter des villas à Royal Park. Qui est l’instigateur de cette réunion ? La question a été posée à Ken Poonoosamy.
17 Septembre 2017. C’est la date à laquelle un membre influent du gouvernement aurait organisé une réunion portant sur l’autorisation d’investissement d’Álvaro Sobrinho avec des membres du Board of Investment (BoI). C’est, du moins, ce que Ken Poonoosamy, ex-directeur du BoI, a affirmé aux limiers de l’Independent Commission against Corruption (ICAC), selon une source proche des milieux. Sollicité par l’express, ce Senior Minister n’a ni infirmé ni confirmé ces dires.
Cette réunion serait-elle la cause de la pagaille qu’a causée Álvaro Sobrinho au BoI ? C’est ce que les limiers de l’ICAC devront s’atteler à trouver. Déjà, il nous revient que seuls les membres représentant le gouvernement au sein du conseil d’administration du BoI étaient invités à cette réunion.
En sus de cela, la réunion s’est tenue seulement quatre jours avant qu’Álvaro Sobrinho n’obtienne l’autorisation, le 21 septembre 2017, d’acheter 12 villas au sein du développement Royal Park Balaclava Ltd. Le milliardaire angolais avait soumis sa demande au BoI le 22 août 2017.
Beaucoup d’avis juridiques
Mais la révélation de cette réunion pourrait aussi expliquer d’autres éléments de l’affaire Álvaro Sobrinho. Dans les milieux concernés, une question persiste : «Pourquoi après qu’un Senior Counsel a refusé de donner son aval à cette autorisation, le BoI a demandé l’avis de deux autres avocats, dont un du State Law Office ?»
Dans les milieux, l’on soutient que ce n’est pas une pratique courante de demander autant d’avis juridiques. «C’est du legal advice shopping. On dirait que l’on essaie jusqu’à ce que l’on ait un avis favorable…». Surtout, diton, que les avocats ont seulement donné leur aval sous conditions et qu’ils ont bien fait valoir les reputation risks qu’Álvaro Sobrinho représente.
René Leclézio qui représentait le secteur privé au sein du conseil d’administration a, aussi, démissionné le 21 septembre 2017. Sa lettre de démission expliquait clairement qu’il s’opposait à la décision de celui-ci d’accorder la permission à l’homme d’affaires angolais d’investir dans l’immobilier à Maurice.
Ingérence politique
D’ailleurs, deux autres membres du conseil d’administration se sont farouchement opposés à l’octroi de cette permission. Cette réunion pourrait-elle expliquer la décision du conseil d’administration malgré les réticences ?
Afin de répondre à ces questions, l’express a sollicité ce membre influent du gouvernement. Ce dernier, cependant, n’était pas d’humeur causante. Il a simplement fait valoir que l’express devrait régler ses problèmes au lieu de «salir les autres» avant de nous raccrocher au nez.
Dans les milieux, ce genre d’«ingérence politique» est considéré comme très grave. Le BoI comme la Financial Services Commission sont des institutions qui doivent opérer en toute indépendance…
L’ICAC sur la piste des berlines
Sommes-nous sur le point de découvrir qui a bénéficié des berlines d’Álvaro Sobrinho ? Les limiers de la commission anticorruption s’y attellent. Ils ont convoqué le Transport Manager de l’Angolais hier. C’est lui qui gérait les véhicules d’Álvaro Sobrinho. Il est celui qui sait où, quand et avec qui les berlines se trouvaient. Sydney Bathfield, Chairman de Royal Park Ltd, a aussi été entendu hier. Dans les milieux proches de l’enquête, on laisse également entendre que le dossier à charge sur Dass Appadu, l’ex-secrétaire à la présidence de la République, est presque ficelé.
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