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ICTA: Pourquoi Kreshan Ramheet a-t-il voulu brûler la HR Manager ?

15 avril 2018, 17:30

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ICTA: Pourquoi Kreshan Ramheet a-t-il voulu brûler la HR Manager ?

«Sak fwa li al travay, li stressé akoz li dir pa koné ki problem li pou gagné ankor…» Déclaration incendiaire des proches de Kreshan Ramheet, qui a tenté, le 9 avril, d’immoler la directrice des ressources humaines de l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA). Pour eux, le Security Officer a été poussé à bout…

Chez lui, à Eau-Coulée, la famille s’est réunie pour apporter un peu de soutien à sa femme et ses enfants. L’atmosphère est lourde, les mines tirées. Tout le monde se demande quand il pourra rentrer à la maison. Ses fils, tous deux très jeunes, ne savent pas ce qu’a fait leur papa, qu’il est en prison, qu’il passera en cour le 20 avril. Pour eux, il est à l’hôpital…

Comment en est-il arrivé à cet extrême ? Peu à peu, les langues se délient. Au début, entre Kreshan Ramheet et la directrice des ressources humaines – Mridula Rakha – tout allait bien. Puis, trois ans de cela, la flamme s’est éteinte, mais personne ne sait pourquoi. «Kreshan ti pé dir madam la ti pé zour li divan tou dimounn, ti pé anpes li travay», allèguent des proches.

Par exemple, une des tâches de l’agent de sécurité consistait à noter les entrées et sorties des employés dans le logbook. Mais, selon les dires de la famille, elle aurait confié ce travail à un attendant. De plus, les amis de Kreshan Ramheet soulignent que c’est lui qui devait s’occuper de l’ouverture et de la fermeture du bureau tous les jours, y compris les samedis. «Li ti bizin al pran laklé stasion gramatin ek réal kité aswar. Li ti pé gagn 30 minit overtime pou sa par zour», racontent-ils. Ce serait justement la pomme de discorde puisque la directrice des ressources humaines aurait refusé de signer le document qui stipule que l’agent de sécurité doit être payé pour les heures supplémentaires. Cet argent, Kreshan Ramheet en avait besoin pour arrondir ses fins de mois pénibles, dit-on. Raison pour laquelle il n’a pas supporté ce refus.

Mais ce n’était, en fait, que le sommet de l’iceberg, le froid s’étant installé entre l’agent et la directrice depuis longtemps déjà. Selon les dires des amis de Kreshan Ramheet, ce dernier ne cessait de se faire harceler.

Hormis le fait «qu’on» l’empêchait de travailler, il se faisait souvent insulter et humilier devant tout le monde. «Des fois, elle l’appelait dans son bureau pour lui dire qu’il ne travaille pas alors que c’est elle même qui lui a demandé de ne plus effectuer les tâches qu’il y a dans son scheme of duty. D’autres fois, elle l’insultait en lui disant qu’il ne sait rien faire», expliquent des témoins.

Les proches du vigile affirment qu’il s’est déjà plaint auprès de la direction sans que la situation n’évolue. L’année dernière, il a même sollicité le bureau du travail. «Séki linn fer la pa bon mem, nou pa pou kapav kosionn sa… Mé komié présion enn imin kav sibir tou sa létan-la ?» se demande la famille.

Selon elle, Kreshan Ramheet n’est pas de nature violente, bien au contraire. Il a, d’ailleurs, déjà présenté des excuses pour son acte qui aurait pu avoir des conséquences graves s’il était allé jusqu’au bout. «Kreshan enn dimounn zamé inn gagn problem dan fami ou landrwa. Li rant lakaz, li fer so bann travay aluminium, li toulétan ress okipé ek li stable.»

Krishna Oolun, directeur de l’ICTA jusqu’en août 2015, affirme que cette affaire le surprend. «Les vigiles travaillent directement sous la directrice des ressources humaines et lorsque j’étais en poste, aucun problème de ce type n’est remonté jusqu’à moi.» Il n’a jamais entendu parler de plaintes formulées auprès au bureau du travail ou de harcèlement dans les locaux de l’ICTA. «Cela m’a choqué et c’est malheureux, que ce soit pour le vigile ou la directrice», poursuit-il.

Du côté du ministère du Travail, on affirme qu’une enquête a été initiée lorsque la plainte a été faite et qu’elle est en cours. L’ICTA et Mridula Rakha n’ont pas répondu à nos solicitations.