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Robert Furlong: «Il faut se mettre à l’ouvrage à la Fondation Malcolm de Chazal
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Robert Furlong: «Il faut se mettre à l’ouvrage à la Fondation Malcolm de Chazal
Depuis fin 2014, la fondation était restée sans président. Le 6 avril, le Conseil des ministres a avalisé la nomination d’Angel Angoh à ce poste. Robert Furlong souligne qu’il est maintenant urgent de protéger les tableaux de l’institution.
Angel Angoh a été récemment nommée présidente de la fondation Malcolm de Chazal. Comment accueillez-vous cette nouvelle ?
Avec un plaisir extraordinaire. Angel Angoh est elle-même une artiste qui est connue. Je suis persuadé qu’elle va faire un excellent travail en tant que présidente de la fondation. Malcolm de Chazal était lui-même un artiste de haut niveau. Je pense que ces deux artistes-là vont se rejoindre à un niveau qui nous promet de belles choses.
Et puis, je me dis qu’enfin cette fondation va renaitre de ce qui a failli devenir ses cendres parce que depuis plus de trois ans, il n’y avait pas de président. Heureusement que le planton, Mohindee, ouvrait régulièrement et permettait aux gens de visiter, mais en termes d’activités il n’y a rien eu et c’est dommage que Malcolm de Chazal qui était un grand indépendantiste n’ait pas eu la place qu’il méritait dans les célébrations des 50 ans de notre Indépendance.
C’est un héros national que le gouvernement actuel a méprisé pendant quatre ans. Il faut espérer que le gouvernement fera amende honorable et permettra à cette fondation de s’exprimer à nouveau et d’exprimer tout ce que l’île Maurice attend comme message de ce grand homme.
Avez-vous discuté avec Angel Angoh après sa nomination ?
On a effectivement échangé quelques mots. Je lui ai promis tout mon soutien. Je suis tout à fait disposé à collaborer avec elle le jour où elle m’appellera.
Vous avez été pourtant remercié par ce régime.
On m’a remercié oui. Cela fait peut-être partie des moeurs mauriciennes que quand un parti arrive au pouvoir, on licencie tout le monde mais je n’ai pas de rancune envers quiconque. C’est de la bêtise, je ne peux avoir de la rancune contre la bêtise. Et je suis tout à fait disposé à participer à ce qui va se passer à partir de maintenant. L’intérêt du pays et de la culture nationale du patrimoine est plus important que la politicaillerie inintéressante.
«On a plus de manifestation d’inculture que de manifestation de culture.»
Savez-vous déjà qui sont les personnes qui seront au sein du «board» de la fondation ?
Non je ne sais pas. Je pense que cela devrait être rendu public. J’espère qu’ils ont déjà nommé un board complet et qui est prêt à se mettre à l’oeuvre parce que la fondation est toujours en mauvais état.
Après le décès de monsieur Mohindee, en début d’année, personne n’a été là pour ouvrir les lieux au quotidien et permettre à l’air de circuler. Est-ce qu’on a enlevé les tableaux pour les mettre à l’abri ?
Je ne sais pas. Il est donc urgent que le conseil d’administration commence à travailler pour prendre les mesures qui s’imposent pour sauver les meubles. C’est bien que le ministère ait enfin choisi de nommer une présidente mais il ne suffit pas de dire que j’ai choisi quelqu’un. Il faut tout de suite mettre en oeuvre un nombre de choses ou ils n’ont pas compris l’urgence de la situation.
Quelles sont vos préoccupations majeures ?
Ma crainte a toujours été pendant ces quatre ans l’état des tableaux. Ce sont 40 oeuvres que nous avons eues en cadeau. Je préfère ne pas dire combien valent ces 40 tableaux. Ce sont des peintures à l’eau et on ne peut pas les laisser s’abîmer. C’est un crime contre le patrimoine.
Si jamais il y a un tableau abîmé, moi ou n’importe quel citoyen mauricien, est en droit de poursuivre le ministère. J’espère qu’on n’en arrivera pas là mais si nécessaire je crois qu’il faudra un jour dire d’arrêter ces gaspillages.
La question que je me pose c’est : pourquoi avoir attendu quatre ans pour nommer un président ? Est-ce parce que le nom doit représenter une clientèle électorale ? C’est une erreur aujourd’hui. Quel que soit votre nom, vous êtes une clientèle électorale à Maurice.
Selon vous, quelles sont les premières mesures qui devront être prises ?
D’abord, il faut penser à la relance des activités. Puis le lieu où se trouve la fondation, il faut que le ministère et la mairie rénovent le bâtiment ou alors acquérir un autre bâtiment conforme aux normes de sécurité pour que les tableaux soient protégés. Ce sont deux gros chantiers.
En parlant d’un nouveau bâtiment, que pensez-vous d’un musée Malcolm de Chazal ? |
Oui ce serait important. Déjà l’espace Malcolm de Chazal à la rue du Vieux Conseil à Port- Louis est un espace muséal, on avait des tableaux et on avait une exposition. Maintenant qui dit musée dit passer à une gamme supérieure. L’organisation n’est pas la même, la qualification des gens s’occupant du lieu n’est plus la même.
Je me dis pourquoi pas mais il faut qu’on budgétise pour une telle action or vous savez qu’à Maurice le budget culturel est bien discutable. On a plus de manifestation d’inculture que de manifestation de culture.
Comment en n’étant plus le président de la Fondation Malcolm de Chazal continuez-vous à mettre en avant ce grand poète, peintre et écrivain mauricien ?
Je n’ai jamais arrêté de mettre Malcolm de Chazal en avant. J’écris des articles et les fais publier dans les revues universitaires et dans les ouvrages à l’étranger. Je continue à animer des conférences et des discussions sur Malcolm de Chazal. J’ai même un ouvrage en préparation.
Que pouvez-vous nous dire concernant l’ouvrage que vous préparez sur Malcolm de Chazal ?
Malcom de Chazal fait partie des personnalités sur lesquelles je travaille. Il n’est pas le seul. L’ouvrage est prêt à 80 %. Je pense pouvoir le finir avant la fin de l’année. Je ne peux en dire plus mais ce sera une surprise.
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