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Success story: l’ascension du couple Torabally

17 avril 2018, 12:53

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Success story: l’ascension du couple Torabally

Avoir une avenue très fréquentée dans un domaine contrôlé par des mastodontes. C’est le pari réussi du couple Torabally avec leurs boutiques One.O.One, situées dans le building Medine Mews à Port-Louis.

Préférant jusqu’ici la discrétion, Reeaz Torabally a fait le pas de l’ombre à l’occasion du prélancement de la dernière-née de l’entreprise – un espace Canon Professionnel, dans le même immeuble.

Reeaz Torabally, 33 ans, est son propre patron depuis six ans. Marié à Rizwana Allam, sa partner in crime et cogérante de One.O.One, il est le père de quatre filles, Alyaa, 12 ans (née d’une exconjointe), Kenza, 10 ans, Miho, 8 ans et Meiko, 6 ans.

Lui, qui a démarré avec un emplacement et deux employés six ans de cela, est passé aujourd’hui à quatre boutiques et un kiosque. De véritables souks du numérique et de la technologie. Le nombre d’employés a grimpé à 12.

«On aurait pu passer à plus de personnes, sauf qu’il est difficile de recruter des gens appropriés. Par exemple, on ne peut employer une personne qui ne sait pas ce qu’est une powerbank pour faire notre communication», fait ressortir Reeaz Torabally.

L’ascension du jeune patron d’entreprise ne s’est pas faite en un clic. Mettant fin à sa scolarité en forme 2, cet habitant de Plaine-Verte se décrit comme «tout sauf la règle». Voire, un iconoclaste.

À 2 ans, il part s’installer en France avec ses parents. Dix ans après, la famille, sans papier, se voit contrainte de rentrer au pays. Changement drastique pour l’adolescent. Il a des difficultés à s’adapter au système éducatif mauricien.

Au bout de trois ans, son père parvient à se lancer dans un business de petit hôtel. Les choses ne s’arrangent pas à l’école pour Reeaz Torabally. Il met fin à sa scolarité et s’embarque dans les affaires avec son père. À 14 ans, il voyage seul pour se rendre en Malaisie, pour affaires.

Puis, en 2003, tout bascule. Son père, qui aimait la mer, meurt noyé lors d’une partie de pêche à Pointe d’Azur, Pereybère. Son corps ne sera jamais retrouvé. Durant cinq années, qui lui paraissent interminables, il traverse une rude impasse. «Mo lor rodaz, mo perdi tou seki mo koné. Mo pena travay. Mo tombe dans dépression.»

Il s’en relèvera en 2008. Et rencontre un jour son bon samaritain, un dénommé Ghoorbin. Qui lui apprend, notamment, à travailler l’aluminium. «Aujourd’hui, nous ne sommes plus en bons termes mais je lui serai toujours reconnaissant. Il a été comme un père pour moi. Il m’a beaucoup appris et c’est grâce à lui je suis là aujourd’hui.» C’est d’ailleurs lors d’un voyage avec son ancien patron qu’il voit le monde technologique s’ouvrir à lui.

Une première boutique prend forme, mais Reeaz Torabally, qui continue d’exercer à l’atelier d’aluminium, vend des films uniquement à ses heures perdues. Il confie la gestion de la boutique à un de ses partenaires. Ce n’est qu’une année plus tard que le fervent cinéphile qu’il est, décide de se consacrer entièrement à la petite entreprise, devenue aujourd’hui le gagne-pain d’une douzaine de personnes.

La touche Rizwana, qui représente la femme moderne qui travaille mais qui parvient à tout donner pour sa famille, est indissociable au succès de One.O.One. «Si cela ne tenait qu’à moi, l’intérieur ici (l’espace Canon où se déroule l’entretien) serait peint tout de noir puisque je suis un tragique. Rizwana apporte la lumière qui complète un tout. La raison pour laquelle je lui demande toujours son avis.»

Aujourd’hui, après l’installation du géant japonais des appareils photo, d’imprimantes et de photocopieurs, One.O.One démarrera dans les jours à venir, la commercialisation des cartes graphiques d’un grand producteur hongkongais. En parallèle, l’enseigne s’active pour proposer dans un proche avenir, l’option d’achat en ligne à ses clients.

Le jeune patron se dit aujourd’hui fier d’être un exemple pour les jeunes de son quartier. Il a même un fan club. Il dit remercier les clients qui n’ont pas obtenu satisfaction chez lui. «Grâce à eux, nous avons réussi. Comme je le dis toujours, on peut faire des erreurs tous les jours, aucun problème. On apprend. Par contre, il ne faut jamais commettre la même erreur deux fois.»