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Rodrigues : de l’émeraude, du turquoise et le Trou-d’Argent…

21 avril 2018, 21:00

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Rodrigues : de l’émeraude, du turquoise et le Trou-d’Argent…

Si la partie Est de Rodrigues constitue sa couronne, Trou d’Argent en est sans conteste le joyau. Des plages de sable blanc et doré, une nature verdoyante, une eau bleu turquoise qui n’a nullement besoin de filtre caméra pour la mettre en valeur. Un endroit qu’il faut protéger à tout prix, mais aussi découvrir. En prenant la route de St-François ou encore en passant par Graviers, pour les plus téméraires, il suffit de suivre les «indices» tel un explorateur pour arriver à destination. Aucun risque de se perdre.

Trou d’Argent offre une vue à couper le souffle.

Se prélassant en bord de mer, un groupe d’amis a les yeux rivés sur le lagon de Graviers. Sur l’eau, des pirogues tanguent au gré des vagues alors que d’autres barques sont couchées sur le flanc en attendant la marée montante. «Suivez le sentier. Pa pou perdi», avise l’un des pêcheurs. Ils savent que tout étranger passant dans le coin va en randonnée. Graviers est sans doute l’un des plus beaux endroits de Rodrigues.

Le site est aussi réputé pour son lagon poissonneux. Ici, des pêcheurs en route vers le joyau de Rodrigues.
 

 

Mais ce n’est que le début. Au fur et à mesure que l’on s’éloigne des habitations, l’est de Rodrigues dévoile peu à peu sa beauté. Le sable est presque immaculé, sauf pour quelques débris emportés par les courants marins. Le bleu turquoise du lagon s’étale jusqu’aux récifs lointains. Au loin des pêcheuses lancent leur ligne pour tenter de ramener quelques poissons «beng», connus comme «vielle grise» à Maurice.

Ne vous laissez pas emporter par le paysage. II faut avoir un œil également sur les «indices». Pour éviter que les randonneurs se perdent, la piste est balisée, mais d’une façon discrète. Un peu de peinture de couleur orange ou jaune sur des cailloux ou le tronc des arbres ramène tout chercheur de trésor sur la bonne piste.

Avant d’arriver à Trou-d’Argent, vous pouvez aussi admirer le spectacle magnifique qu’offre Anse-Bouteille.

Peu à peu, le silence laisse la place à un véritable concert de Dame Nature. D’un côté, les houles venant du large s’écrasent sur la côte. Le bruit est assourdissant. Avec le vent qui souffle entre les filaos, on dirait presque qu’il essaie de couvrir le bruit des vagues. De l’autre côté, on entend des cris stridents des créatures invisibles, qui éveilleraient presque la méfiance des amateurs d’Alfred Hitchock ou de Stephen King. Mais pas de panique, ce sont des cigales cachées dans les herbes tentant de séduire les femelles en faisant montre de leur talent de chanteur.

À moins d’une heure de marche, une première récompense, on arrive à Anse-Bouteille. Dans cette crique, l’eau de couleur émeraude, tachetée de noir en raison des rochers sous l’eau, se laisse admirer. La plage est protégée par des blocs de coraux qui ne sont plus submergés, le sable est, lui, presque blanc comme neige. Pour quelques-uns, Anse-Bouteille est le plus bel endroit de Rodrigues, mais d’autres préfèrent Trou-d’Argent.

Un troupeau de bœufs est venu profiter du paysage à Trou-d’Argent

Mais avant de pouvoir continuer le chemin vers Trou-d’Argent, un bref repos s’impose car le sentier est un peu plus difficile. Il faut marcher sur des rochers et des coraux morts, sans compter la difficulté d’un terrain escarpé. Mais l’effort en vaut la peine. Après une heure de route de Graviers, on retrouve le lieu où le pirate aurait débarqué. Le haut d’une falaise forme une crique plus grande qu’à Anse-Bouteille. L’eau y renvoie des reflets argentés. Pour ceux qui ne croient pas à l’histoire du pirate, c’est cet effet optique qui est à l’origine du nom. On est arrivé à Trou-d’Argent.

Oublions les rabat-joie. Pas de pièces d’argent éparpillées çà et là sur le sable blanc. À la place, on retrouve de petits poissons aux écailles argentées nageant paisiblement dans l’eau claire mais agitée avec la marée haute. Il n’y a pas que des touristes sur la plage, un troupeau de bœufs est également venu profiter du coin.

«Quand nous avons de grands trésors sous les yeux, nous ne nous en apercevons jamais... Parce que les hommes ne croient pas aux trésors», a dit l’écrivain Paulo Coelho. Tout amoureux de la nature saura admirer le bleu saphir du large côtoyant le turquoise et l’émeraude du lagon bordé d’un sable parfois doré. Le trésor, ce n’est nullement des pièces d’argent dans un coffre, mais les joyaux qui sont éparpillés sur la côte est de Rodrigues.