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«Pas de second miracle sans légalisation du cannabis», selon les ONG
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«Pas de second miracle sans légalisation du cannabis», selon les ONG
Il considérera l’introduction du cannabis médical sur prescription, s’il est élu. C’est l’annonce qu’a faite Roshi Bhadain lors de son congrès, le dimanche 22 avril, à l’auditorium Octave Wiéhé, Réduit. Mais les associations qui militent en faveur de la légalisation estiment qu’il faut aller plus loin. D’ailleurs, selon Selven Govinden, de l’ONG Cannabis Legalization and Informative Movement (CLAIM) organisation non gouvernementale CLAIM, le second miracle économique tant attendu ne pourra pas se faire sans passer par la légalisation du cannabis.
Si la position de Roshi Bhadain sur la question semble un peu plus souple qu’auparavant, ce dernier reste toutefois persuadé que la dépénalisation du cannabis ne va pas régler le problème de drogue synthétique. Et même s’il est pour l’usage du canna- bis médical, ce n’est toujours pas suffisant, selon Selven Govinden. «Nous sommes en 2018 et il faut cesser de se voiler la face. Il faut aller vers une légalisation contrôlée», avance-t-il.
Certes, l’usage médical est un premier pas. Mais Selven Govinden est d’avis que le pays sortira gagnant si la décision est poussée encore plus loin. «Il y a environ 200 000 fumeurs à Mau- rice. Si chacun dépense Rs 200 par jour, faites le calcul sur les sommes qui entreront dans les caisses de l’État.» Aujourd’hui, cet argent finit entre les mains des trafiquants, souligne-t-il.
Selven Govinden affirme que le cannabis sera aussi l’étape par laquelle le pays devra passer pour relancer le secteur du textile. «On parle du chanvre. Il y a plein d’usines équipées qui ont dû fermer à cause de la concurrence. Il suffit d’adapter les machines au fil de chanvre pour que cette industrie soit relancée.»
Quant à l’utilisation du cannabis à des fins médicales, le militant pour la légalisation prend l’exemple du Canada et de l’Australie, qui ont commencé à exporter l’huile de cannabis à cet effet. «Nous serons les premiers dans la région africaine à le faire. Cela représente un potentiel économique énorme», fait-il ressortir. Outre le textile, le biofuel dérivé du cannabis, moins cher que l’essence, est une autre source de revenus non négligeable.
Selven Govinden n’en démord pas. L’usage récréatif du cannabis est un fait. «Il y a des fumeurs à Maurice et il faut qu’ils puissent y avoir accès, sans passer par des détours», martèle-t-il.
Ce dernier précise, d’ailleurs, qu’il est pour la légalisation contrôlée et non la dépénalisation. La différence, explique Selven Govinden, est que lorsque le produit est dépénalisé, un consommateur n’a pas de problème en cas de possession pour usage personnel, n’empêche que, dans ce cas, «le problème du trafic reste entier».
Mais Selven Govinden garde espoir. Il se souvient de la période 1999-2004, lorsque tout débat ou discussion à ce sujet était tabou. Petit à petit, et grâce à Jack Bizlall qui avait organisé un débat sur la question, les mentalités ont commencé à changer. «Aujourd’hui, on peut en parler au clair sans crainte, ce qui constitue une avancée. Les mentalités continueront d’évoluer», espère-t-il.
Une marche pour demander la légalisation sera organisée le 5 mai, en collaboration avec le Collectif 420.
Roshi Bhadain: le nouveau «bulldozer» du no20
<p>La rumeur disait que Roshi Bhadain serait désormais au n<sup>o</sup> 20 (Beau-Bassin–Petite-Rivière). Et le leader du Reform Party l’a confirmée lui-même, hier. Il sera le nouveau «bulldozer» dans cette circonscription, avance-t-il, en référence à Rajesh Bhagwan, qui y est connu comme tel.</p>
<p>Pourquoi ce choix ? Selon l’ancien ministre des Services financiers, il y a beaucoup à faire au n<sup>o</sup> 20. Toutefois, Roshi Bhadain soutient qu’il garde toujours un regard sur le n<sup>o</sup> 18 (Belle-Rose–Quatre-Bornes), où il avait été battu à la partielle de décembre. À ce sujet, le leader du Reform Party pense que les habitants de la ville des fleurs ont accordé leurs votes à Arvin Boolell pour une seule raison : «<em>Li’nn dir ki li pé vinn leader Parti travailliste.</em>»</p>
<p>Lors de ce congrès, Roshi Bhadain a aussi présenté une vingtaine de réformes qu’il compte apporter s’il remporte les élections. Et ce, pour «<em>changer le système</em>». «<em>Nous ferons tout notre possible pour entrer au gouvernement</em>», a-t-il fait ressortir.</p>
<p>Parmi les propositions qu’il a faites : la réduction du nombre de ministres, soit 18 au lieu de 24. Une baisse de 25 % du salaire de ces derniers, des députés et des secrétaires parlementaires privés. L’abolition de la pension à vie accordée aux anciens ministres, députés, présidents et vice-présidents de la République ainsi que la déclaration des avoirs des parlementaires, conseillers et hauts fonctionnaires chaque deux ans, entre autres.</p>
<p>Par ailleurs, le nouveau logo du parti a été dévoilé lors du congrès. Cette fois-ci, il est composé d’un lion en entier. Il remplacera l’ancien logo, qui serait une image conçue pour une école aux États-Unis, et que le Reform Party aurait reprise du réseau social Pinterest.</p>
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