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Travaux du Metro Express: les chiffres d’affaires des marchands déraillent
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Travaux du Metro Express: les chiffres d’affaires des marchands déraillent
Ils se disent soulagés. Mais n’excluent pas une nouvelle démonstration de force si besoin est. Les marchands de New Arab Town et de la foire Da Patten ont pourtant finalement obtenu gain de cause : ils pourront utiliser l’espace disponible au stade sir Gaëtan Duval pour embarquer et débarquer leurs marchandises. Chose qu’ils ne pouvaient faire jusqu’ici sans écoper d’une amende, à cause des travaux du Metro Express. Mais les problèmes ne s’arrêtent pas là...
En chute libre
Vendredi midi. Quelques rares clients sillonnent les allées entre les étals. Les marchands essaient de les convaincre de sortir le porte-monnaie, tant bien que mal. D’autres discutent entre eux, histoire de tuer le temps. Même les étals de nourriture sont vides. «À cette heure-ci, lorsque nous étions ‘là-bas’ (NdlR, l’ancien emplacement d’Arab Town) nous n’avions pas une minute pour souffler», lâche Nasreen Summun. Cela fait des lustres qu’elle vend des dholl-puris, mais elle n’a jamais connu une telle situation, assure-t-elle. «Péna mem dimounn…»
Ses compagnons d’infortune subissent le même sort. Depuis qu’ils ont été déplacés, «travay-la inn mari tonbé». Auparavant, Arab Town était vivant, les clients affluaient. Mais ça, c’était avant. Les travaux effectués à proximité, dans le sillage du Metro Express, n’arrangent guère les choses. Le chiffre d’affaires de Nasreen Summun, par exemple, a déraillé, a baissé de 75 %. «Je ne travaille pas seule. J’emploie des gens. Lorsque nous sommes en difficulté, ce sont plusieurs familles qui sont lésées», déplore la marchande de dholl-puris.
Imteazally Jaumeer, porte-parole des marchands, est lui aussi dépité. «J’ai dû retourner des tissus au vendeur qui m’approvisionne, car je n’ai pas de quoi le payer. Népli kapav travay isi...» Pour maintenir le business à flot, il a commencé à puiser dans son capital et cela lui fait peur. Combien de temps va-t-il pouvoir tenir si la situation ne s’améliore pas ? Il n’ose même pas l’imaginer…
Insécurité
Depuis le début des travaux dans le cadre du Metro Express, les marchands font également face à un problème d’insécurité. La route principale étant fermée, les remparts en tôle bleue érigés tout le long du tracé confinent l’espace. La poussière et le chaos ont pris leurs aises, laissant deux petites allées sur les côtés. «Bann drogué vinnla, zot vandé tou isi. Éna enn ta dimounn inn agresé tou. Klian per pou vini», assure Imteazally Jaumeer.
Mais il n’y a pas que les toxicomanes qui font fuir les clients. Selon lui, chaque matin, le food-court se transforme en lieu de drague pour tourtereaux en uniforme. Les marchands qui arrivent tôt sur place disent subir les injures et menaces des collégiens peu respectueux. «Nous avons prévenu la police et la brigade des mineurs, mais rien n’y fait», déplore le marchand.
L’accès
Se frayer un chemin jusqu’aux étals s’avère être un véritable parcours du combattant. «L’avenue Coriolis et Boundary Road sont tous à sens unique. Nous avons demandé aux autorités de revoir cela le temps des travaux», fait savoir Fazila Ghoorahoo, elle aussi porte-parole des marchands. C’était il y a trois semaines. Depuis, rien. Cette situation ne pose pas problème uniquement aux clients, mais aussi aux marchands, surtout au niveau du marché. «Les camions qui effectuent les livraisons ont toutes les peines du monde à passer, mais tout le monde fait la sourde oreille», fustige Fazila Ghoorahoo. Autre demande qui est, semble-t-il, tombée dans l’oreille d’un sourd : le marquage des rues.
Si le stade, momentanément converti en parking a un quelque peu calmé les esprits, les voitures garées entre cet endroit et à New Arab Town rendent la circulation difficile. Les doubles lignes jaunes se font, elles, toujours attendre. Contrairement aux problèmes.
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