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Vient de paraître: l’ode à Albion de Tristan Bréville et Brigitte Nicolin
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Vient de paraître: l’ode à Albion de Tristan Bréville et Brigitte Nicolin
Le principe est amusant. Il montre surtout qu’il n’y a pas lieu de grimper au sommet d’une montagne, ou de s’isoler au fond d’un trou, pour trouver l’inspiration. Mais qu’elle vient, tout naturellement, à ceux qui ont des yeux pour voir. Brigitte Nicolin, elle, a été inspirée par écran interposé. En admirant les photos que Tristan Bréville poste sur sa page Facebook au jour le jour, de son quotidien à Albion.
Elle a été tellement touchée par ces photos de lever/coucher de soleil, du phare d’Albion – le seul encore en activité – des fruits et fleurs du jardin, rythmant ainsi les saisons et le temps qui passe, qu’elle a eu l’idée de mettre en scène ces photos. De leur faire raconter une autre histoire, qui va au-delà de celle que racontent déjà ces instantanés de petits moments privilégiés.
Résultat : les photos postées sur Facebook, noyées dans le fouillis que peut être un fil d’information, ont pris la forme d’un album : Albion aux mille passions. Une ode à un lieu entre terre et mer, publiée aux Editions Le Printemps.
L’idée de Brigitte Nicolin a le mérite de faire ressortir le positif de ce réseau social, souvent vivement critiqué. Ici, point de voyeurisme, point de commentaires racistes, point de misérabilisme. Point de «like» à la va-vite, parfois cosmétique. À contre-pied de la consommation effrénée d’images, induite par Facebook, Brigitte Nicolin et Tristan nous invitent à prendre le temps. À tourner lentement les pages, à revenir en arrière. À retrouver le livre. Cet ami bien réel, dont souvent Facebook nous éloigne.
Album illustré
Le format et la couverture cartonnée d’Albion aux mille passions font penser de prime abord à une bande dessinée. Il s’agit plutôt d’un album illustré, pour suivre un Tonton aux «grands cheveux blancs» avec un appareil photo en bandoulière, et son dialogue avec les gamins du quartier. Un tonton qui explique qu’un musée, «c’est un endroit où on conserve, on expose où on met en valeur des objets qui font partie de l’histoire, de la culture mais aussi de la science et de la technique.»
Un jeu de transmission. Sans écran, ni manettes. Pas d’explosions ni de tueries en série, pour s’amuser. Le jeu consiste à croquer dans des biscuits et des tartines. «Que diriez-vous d’un biscuit, d’un sandwich ou d’une tranche de gâteau qu’on grignote et qui devient, comme par magie, un lapin, ou le contour d’un pays ?»
N’oublions pas la leçon de vocabulaire. Elle permet aux enfants – ce livre est destiné aux lecteurs de 8 à 13 ans- d’apprendre le mot «pareidoliaque». Il n’y a pas que des enfants qui ne le connaissent pas. Quantité d’adultes aussi.
Enfin, Albion aux mille passions, nous montre une image idyllique d’un coin périodiquement secoué par des protestations citoyennes, à cause des projets que l’État veut y installer, dont le port pétrolier. C’est une bonne dose de la quiétude menacée, que Brigitte Nicolin cristallise dans cet album pour enfants. Pour mieux sensibiliser les parents.
*Disponible aux Editions Le Printemps à Rs 350
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