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De chantiers à villes intelligentes

4 mai 2018, 00:50

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De chantiers à villes intelligentes

Lancé depuis 2015, le concept de villes intelligentes gagne du terrain. Si à Côte-d’Or l’on est à la recherche de prestataires, d’autres promoteurs s’activent à la conception de nouvelles villes. Où en sont les différents projets ? Quelles sont les prochaines étapes ? Des promoteurs s’expliquent.

Côte-d’Orbientôt smart

D’ici août, la demande de classification de Côted’Or en smart city sera une réalité. Gérard Sanspeur, Chairman de Landscope Mauritius, en est certain. «Dans environ trois mois, nous déposerons la demande à l’Economic Development Board. Il y a des critères spécifiques à respecter», précise-t-il. Où en est-on à ce stade ? Le travail a déjà débuté, avec la création du complexe sportif, indique-t-il : «Rs 3 milliards sont investies au cœur de cette ville. Il faut amplifier cela.» 

Chose faite à travers un appel à intérêt qui s’est clôturé fin mars. Soixante-cinq prestataires locaux se sont manifestés pour des projets privés sur le site de Landscope Mauritius, àCôte-d’Or. Cela marque, d’ailleurs, un changement au niveau des réactions au premierMaster Plan.

Plusieurs développeurs seront sollicités pour la construction de la nouvelle ville. Ces derniers seront choisis, ou exclus, en fonction du type de développementfavorisé. Il faudra également s’assurer que les promoteurs aient la capacité et les moyens de concrétiser ces projets pour éviter une répétition de l’exemple d’Ébène, où on spéculait, ajoute Gérard Sanspeur.

Une deuxième phase d’envergure attend Côted’Or.«Nous travaillons actuellement sur la promotion de l’investissement auprès de Chinois qui s’intéressent à ce projet, maisc’est encore en discussion. Cela annonce une autre approche, d’autant que ce groupe serait intéressé à devenir un des acteurs majeurs de Côte-d’Or», affirme-t-il.

Cap Tamarin lancé ce mois-ci

Deux écoles primaires, une clinique, des résidences pour personnes âgées… Autant de projets qui s’implantent à Tamarin. Ashvin Seeboo, Chief Executive Officer du pôle immobilier Trimetys, lancera officielle- ment ce projet en mai. «Nous avons déjà commencé la commercialisation de notre projet de résidences pour seniors – Freedom Hill (photo ci-dessus). Ce sera la première résidence 100 % mauricienne. Les premiers bâtiments de notre smart city devraient être érigés d’ici quelques mois. Le dé- but des travaux d’infrastructures est prévu au mois de mai», annonce-t-il. Sont également prévus au sein de cette ville intelligente : une maison de retraite, un centre sportif, des appartements et des villas individuels. Pour ces appartements résidentiels, le prix sera de Rs 2,7 millions l’unité. Il est prévu que tous les éléments de ce complexe soient achevés d’ici sept à huit ans, selon le promoteur. Le coût total des investissements est estimé à Rs 11 milliards, incluant le foncier et l’ensemble des constructions.

Beau-Plan se dessine

Tout comme Côte-d’Or, Beau-Plan met les bouchées doubles pour avoir sa certification de smart city. Novaterra, le promoteur, peaufine actuellement son dossier pour obtenir cette appellation auprès de l’Economic Development Board. «Parallèlement, nous avançons sur les diverses phases du design et les projets de développement afin d’enrichir l’offre globale de la région. Cela inclut les espaces éducatifs, de bureaux et de loisirs, entre autres», affirme un responsable de Novaterra. Entamé depuis deux ans, le projet a permis d’investir dans plusieurs phases. Par exemple, Rs 50 millions ont été injectées dans l’aménagement de certaines voies de circulation, les réseaux de distribution d’eau et d’électricité, le traitement des eaux usées et les initiatives vertes. De plus, plusieurs parties du projet ont déjà été livrées, indique-t-on chez Novaterra. Ainsi,la première phase du campus de l’African Leadership College (photo) a été effectuée avec l’installation toute récente des étudiants. De plus, le Hameau, zone résidentielle de 62 unités située en périphé- rie de la smart city, a déjà reçu des réservations, affirme notre interlocuteur.

Un creative park prend également forme avec l’im- plantation du joaillier Patrick Mavros, originaire du Zimbabwe. Et, ce mois-ci, le premiers coup de pioche sera donné pour l’érection de la Green Coast International Primary School, établissement dédié au cursus préscolaire et primaire. L’école devrait entrer en opé- ration en janvier 2019. Dès l’obtention du smart city certificate, suivront deux autres grands projets, com- prenant la construction de bureaux, de commerces et d’espaces de loisirs autour du lac de Beau-Plan. De plus, un accord a été conclu avec un groupe pour une résidence senior dans la région, ajoute le représentant de Novaterra.

Moka s’éveille aux affaires et aux loisirs

«Notre objectif, à présent, est d’assurer une intégration naturelle entre le développement existant et futur», déclare Samuel de Gersigny, responsable du projet de Moka Smart City. Bien entamé, le Telfair Square, le centre des affaires de la région, prend déjà forme. Il abrite- ra, entre diverses autres multinationales, le siège de PwC, cabinet d’experts-comptables. La construction a démarré depuis quelques mois déjà. Un immeuble à six niveaux sera prêt d’ici septembre. «La commercialisation de nouveaux espaces de bureau à Vivéa Business Park vient aussi d’être lancée. Les travaux du nouveau bâ- timent, baptisé The Pod, seront bientôt finalisés», ajoutet-il. Globalement, celui-ci sera pourvu d’un espace de bureau de 4 900 m² en location, des salles de réunion et d’une cafétéria ouverte au public.

 

Selon notre interlocuteur, la smart city de Moka fera la part belle aux loisirs. Un théâtre en plein air et un parc linéaire, prénommé «La Promenade», seront aménagés. Celui-ci sera doté d’une piste cyclable et pédestre. Un centre de fitness en plein air sera également opérationnel d’ici fin 2018.

Urban Regeneration Programme: où en est-on? À Ébène, tout sera fait pour «la réparation de l’horreur et du désastre urbanistique de cette région», déclare Gérard Sanspeur. Les consultants pour l’Urban Regeneration Programme ont déjà été choisis et travailleront avec une trentaine de développeurs.Selon le Chair- man de Landscope Mauritius, un des premiers problèmes demeure le stationnement à Ébène. En effet, les aires ne sont pas suffisantes et les voitures s’accumulent sur les routes. Le Car Park est attendu pour dans 18 mois. Ajouté à cela, le manque d’espaces alimentaires. «Les gens s’asseyent à même la rue pour manger. Il y a des marchands ambulants partout. On va réorganiser tout ça et créer des espaces urbains», ajoute-t-il.

Cette régénération urbaine à Ébène et Côted’Or sera complémentaire. Elle vise à encourager une bonne partie des 30 000 personnes qui y sont employées à vivre à Côte-d’Or. Une immense plateforme de Park and Ridesera créée en face du com- plexe sportif. Doté d’une capacité de stationnement pour environ 3 000 voitures, ce projet est également à l’étude.Il permettra aux habitants d’y garer leurs véhicules et de rallier Côte-d’Or à Ébène en utilisant le transport en commun aux horaires réguliers et prévisibles.

Après Ébène,l’UrbanRegeneration Programme devrait être déployé dans d’autres villes, estime notre interlocuteur : «Cela peut être à Quatre-Bornes, RoseHill,etc. À un certain moment, le gouvernement va mettre en place,comme dans tous les pays développés, une agence de régénération urbaine.À Singapour, il y a la Singapore Urban Regeneration Authority. Ultérieurement, la responsabilité pour gérer cette entité sera donnée soit à Landscope Mauritius ou à une tout autreentité car ce sera un secteur clé pour le Metro Express.»

Le responsable de Landscope affirme que cette ligne de transport,qui est destinée au mass transit, nécessite des villes denses et compactes. Selon lui, dans les prochaines années, Maurice devra se doter d’un programme pour régénérer ses villes.La densification sera donc impérative.