Publicité

Assassinat: Ashna Bhayraw, une femme battue pendant plus de 10 ans

4 mai 2018, 11:53

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Assassinat: Ashna Bhayraw, une femme battue pendant plus de 10 ans

«Get sa zanfan la zamé li pou konn so mama.» À Ruisseau Rose, Montagne- Longue hier, jeudi 3 mai, l’atmosphère est pesante, chargée d’émotion. Et pour cause : ce bébé de six mois va grandir sans sa mère, Ashna Bhayraw, 28 ans, agressée à coups de couteau, par nul autre que son époux, Oumesh Bhayraw mercredi matin. Malgré le Protection Order qu’elle a obtenu à son encontre.

11 heures hier, au domicile des parents de la victime. Un petit garçon vêtu de blanc ne passe pas inaperçu. C’est le fils aîné de la victime, âgé de 9 ans. Il est à côté de son oncle paternel Seeven Samy. Ashna Bhayraw laisse également une fille de deux ans et demi derrière elle.

Pour ses funérailles, même la mère du suspect, Lilowtee Bhayraw et son frère, Mahendre Bhayraw (Diraj), ont tenu à rendre un dernier hommage à Ashna Bhayraw. Comment expliquer qu’Oumesh Bhayraw, 41 ans, ait commis un tel geste ?

Dans le voisinage des Bhayraw, à Vallée-Pitot, l’on décrit l’homme, Mono, comme un récidiviste à caractère violent. La victime n’avait que 17 ans lorsque son regard a croisé celui qui allait être son mari. Malgré la désapprobation de ses parents qui avaient eu vent de sa réputation, elle avait persisté dans cette voie. Leur mariage est célébré le 26 avril 2007.

Sauf que la jeune fille aura vite fait de déchanter. Malheureuse, elle est victime de violences de son mari. Une descente aux enfers. Enceinte de sa cadette, elle cesse également de travailler. Et, plus tard, finit par quitter le toit conjugal pour se réfugier chez sa mère.

Oumesh Bhayraw est, lui, fiché auprès des services de police. Il est condamné pour vol et possession d’articles volés. À plusieurs reprises, il écope d’amendes pour ces délits et, en 2003, il est condamné à 18 mois de prison pour vol avec effraction pendant la nuit. En 2014 également, il fait de la prison. «Ce sont des amis qui l’ont entraîné», explique sa mère.

Elle se souvient de ce bébé de 15 mois qu’elle a élevé sans son père, en 1977. Depuis, elle a travaillé comme employée de maison pour élever ses deux fils. Le cadet avait, lui, 48 jours lorsque son mari est décédé d’une thrombose.

 

Lilowtee Bhayraw se dit très affligée par cette tragédie. Epuisée et vidée après ces éprouvantes funérailles hier, elle confie qu’il y avait, certes, des disputes dans le couple, mais très vite, il se réconciliait. «Mo pa ti pansé Oumesh pou fer enn kitsoz parey.»

Oumesh Bhayraw a arrêté sa scolarisation après la Form II. Tantôt menuisier, tantôt maçon, il a, avec son frère aidé à bâtir la maison dans laquelle ils vivent actuellement…

Hier, le suspect a été traduit en cour de Port-Louis sous une charge provisoire d’assassinat. Il a été reconduit en cellule. Oumesh Bhayraw particpera à une reconstitution des faits dans l'après-midi de ce vendredi 4 mai.