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La distribution de méthadone hors de contrôle à Bambous
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La distribution de méthadone hors de contrôle à Bambous
Il ne fait plus bon marcher à Bambous depuis quelque temps, même si c’est dans le centre du village non loin du poste de police. Un certain mal-être a gagné les habitants qui l’attribuent à la distribution de méthadone qui s’y fait et son impact dans la localité. Les attroupements dans le voisinage et le trafic de méthadone sont décriés alors que les habitants réclament tout bonnement l’arrêt de cette activité.
«C’est ce que j’appelle une distribution sauvage qui se pratique tous les jours dans notre village», dit le président du conseil de village John Anseline. Il se fait ainsi le porte-parole de nombreux villageois qui se disent inquiets de cette situation.
En effet, chaque matin comme partout ailleurs dans l’île, la distribution de méthadone se fait dans l’enceinte du poste de police. Cependant, déplore le conseiller, cette distribution se ferait au petit bonheur, sans que le préposé ne vérifie que la personne ait vraiment avalé sa dose de méthadone. Le trafic de ce produit irait aussi bon train, au vu et au su de tout le monde, certaines personnes recrachant sur place leurs doses dans des fioles pour les revendre.
D’ailleurs sur une vidéo faite par un habitant de Bambous, on peut clairement voir les responsables de distribution, installés à l’intérieur d’un véhicule en stationnement, remettre une dose de méthadone à quelqu’un. Celui-ci ne la consomme pas sur place mais la prend et s’en va. Pourtant, à maintes reprises, il a été stipulé à ceux qui assurent la distribution de cette substance qu’ils doivent s’assurer que les personnes sous traitement avalent bel et bien leur dose avant de partir.
Laisser-aller ou véritable incapacité à gérer les personnes sous ce traitement? C’est la question que se posent les habitants en voyant les gens rester sur place, créant souvent des attroupements après qu’ils aient pris leurs doses de méthadone.
Orduriers et agressifs
«Ils font de petits groupes et restent là, devant le poste de police, l’école», indique une habitante qui dit clairement craindre pour les élèves de l’école primaire, tout comme pour les collégiens, qui passent par là pour se rendre dans leurs institutions respectives. «Ce sont des gens qui tiennent un langage ordurier, ils sont parfois agressifs. Quelle sera leur influence sur les élèves ? De plus, en tant que femme, j’ai peur de passer devant eux.»
Cette crainte est d’ailleurs partagée par plusieurs personnes, dont des commerçants, qui pourtant n’osent pas en parler de peur de se faire agresser. Ils ont fait part de leurs inquiétudes au président du conseil de village qui, lui, s’est tourné vers la police pour demander un soutien.
«On m’a fait comprendre que la situation est la même un peu partout à travers le pays, c’est-à-dire que c’est devenue hors de contrôle», déplore John Anseline. Face à cette situation, qui empire au quotidien, il ne voit qu’une solution : mettre fin à la distribution de méthadone dans le village de Bambous.
Nous avons tenté d’obtenir une réaction du ministre de la Santé, Anwar Husnoo. Cependant, son service de communication n’est pas revenu vers nous.
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