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Thaïs Zoël, rescapée de l’accident de Balaclava: «Comment surmonter la perte de mes amis?»

5 mai 2018, 20:15

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Thaïs Zoël, rescapée de l’accident de Balaclava: «Comment surmonter la perte de mes amis?»

Thaïs Zoël revient de loin. Elle a frôlé la mort et a perdu deux de ses proches amis dans un accident survenu à Balaclava, aux petites heures, le samedi 31 mars. C’est à sa sortie de l’hôpital, après 18 jours, qu’elle apprend ce qui s’est passé.

Plus d’un mois après son accident, cette jeune fille de 17 ans a du mal à accepter la double perte de Rudy Charles Azie et de Kimberley Agathe. «Frederick Anamacatou et Rudy Charles Azie, accompagnés de Ruben Arnasala, sont venus me voir à la veillée mortuaire de mon oncle, à Ste-Croix. Nous avons décidé d’aller faire une virée, pour manger quelque chose», explique l’habitante de Résidence Vallijee.

C’était la première fois qu’elle rencontrait le conducteur, Ruben Arnasala. Cet homme de 25 ans, également blessé lors de l’accident, roule à vive allure dans un premier temps. «Je lui ai dit que je n’appréciais pas sa façon de conduire et il a lâché l’accélérateur», se souvient Thaïs Zoël.

En route, les jeunes vont chez la tante de la jeune fille, mais cette dernière, une habitante de Vénus, refuse de sortir avec eux. Ils partent alors récupérer Kimberley Agathe. Et se rendent à Terre-Rouge pour

acheter du pain avant de se diriger vers la plage de Balaclava.

«Nous avons passé un bon moment avant qu’on décide de rentrer. Il était prévu qu’ils passent la nuit à la veillée mortuaire», raconte la jeune fille. Alors qu’ils se trouvent sur la route principale qui relie Balaclava à Arsenal, leur voiture dérape avant de terminer sa course contre un mur. «J’ai vu qu’on entrait droit dans le mur. J’ai crié, tout comme mes amis, mais on ne pouvait rien. Je ne sais pas comment l’accident s’est produit, Ruben ne roulait pas vite à ce moment-là», avance l’adolescente.

Après l’accident, Thaïs Zoël perd connaissance. Elle revient à elle à l’hôpital, sur un lit. Elle a des douleurs et des cicatrices partout. Sa mère, Mehlène Zoël, est là, en pleurs. La jeune fille ne comprend rien à ce qui se passe autour d’elle. Elle a le poumon perforé, quatre côtes fracturées, entre autres blessures.

Pendant son séjour à l’hôpital, elle demande des nouvelles de ses amis. Mais ses proches évitent de lui répondre et détournent la conversation. C’est à son retour chez elle que Mehlène Zoël informe sa fille du décès de deux de ses amis. «Ce fut un choc. Une perte que je n’arriverai pas à surmonter. C’est difficile. Nous étions tellement proches», confie-t-elle.

Aujourd’hui, elle garde des séquelles de son accident. Elle voit une cicatrice sur le visage à chaque fois qu’elle se regarde dans le miroir. Le regard des autres qui la dévisagent la hante. Et elle se déplace difficilement.

Thaïs Zoël, qui a frôlé la mort, souhaite passer un message aux automobilistes. «Un accident peut arriver à tout moment et à n’importe qui. Il faut se concentrer sur la route et ne pas se laisser distraire», lance la jeune fille. Elle demande aux automobilistes d’éviter de sortir durant la nuit et demande que la loi soit renforcée. «Ar koltar nou pa kapav badiné.»