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Sale by Levy: la vente reprend la barre...

8 mai 2018, 20:30

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Sale by Levy: la vente reprend la barre...

Le Sale by Levy reprend en Cour suprême ce jeudi 10 mai. Pourtant des conférences de presse, des manifestations ou encore des grèves de la faim ont été organisées pour éviter qu’il y ait autant de victimes de la vente à la barre. Une commission d’enquête a aussi été mise en place. Le rapport avait été rendu public en 2016, avec 13 recommandations.

Le 16 avril, Salim Muthy a fait appel au Premier ministre et au judiciaire pour suspendre temporairement les procédures du Sale by Levy, en attendant des amendements aux lois existantes. Pour l’ancien président de l’association Victims of Sale by Levy, Cangayen Pillay, des mesures préconisées dans le rapport n’ont pas été appliquées. «Le Premier ministre a récemment déclaré qu’il militera pour les personnes pauvres. D’un autre côté on constate que des familles sont sur le point de perdre leur maison.»

La plupart des victimes de la vente à la barre ont emprunté auprès d’une institution bancaire ou auprès de la Mauritius Housing Corporation  (MHC) pour acquérir ou construire une maison ou acheter un lopin de terre. Mais pour une raison ou une autre, ils ne peuvent rembourser leur emprunt. Et leurs biens sont mis en vente à la barre, souvent pour des sommes bien au-dessous de leur valeur réelle.

Troisième tentative

Premawtee Beekary, connue comme Mala et âgée de 60 ans, se retrouve dans cette situation. D’ailleurs, son dossier sera traité à la reprise de la vente à la barre en Cour suprême. Ce sera la troisième tentative faite pour la vente à la barre de sa maison.  «Enn kou nou inn rési tir lakaz la dépi lor bar. Déziém kou kan zafer ti ale lacour, lerla inn rési tir mo lakaz lor la.»

La sexagénaire, qui habite La Caverne, est arrivé à un compromis avec la  MHC et elle doit payer une mensualité de Rs 5 000. Un engagement qu’elle n’arrive pas à respecter vu qu’elle perçoit uniquement une pension de veuve et ne travaille pas. Elle a récemment reçu une énième lettre pour lui annoncer que cette affaire sera encore une fois portée en cour, du fait qu’elle n’arrive pas à rembourser l’emprunt que son défunt mari avait pris pour leur maison. Un emprunt qui aurait dû être pris en charge par  l’assurance à l’époque.

«Mo pa kapav travay ek mo pa pé kapav viv enn lavi korek. Mo enn dimoun ki viv lor pension, kouma mo pou viv si toulé moi mo paye Rs 5000  laba. Mo nepli koner ki mo pou  fer. Mo per atansion enn cou zot vini zot koumans tir mo ban zafer ek met mwa déor lor simé», pleure Premawtee Beekary. Interrogé, un cadre de la MHC affirme qu’il n’a pas trop de détails sur le cas de Premawtee Beekary. Il explique que dans son dossier, il est mentionné qu’elle n’a pas payé son emprunt pendant plusieurs années et cela, même après la baisse de la mensualité à Rs 5 000.

Cangayen Pillay : «Un traitement inhumain»

<p>Selon l&rsquo;ancien président de l&rsquo;association des victimes de la vente à la barre, ce traitement est inhumain. <em>&laquo;J&rsquo;ai suivi le cas de cette femme de près et je peux vous dire que c&rsquo;est une injustice. L&rsquo;emprunt qu&rsquo;avait pris son mari était couvert par une assurance. Et si elle se retrouve dans cette situation, ce n&rsquo;est pas sa faute.&raquo;</em> Il ajoute que, dans la majorité des cas, les maisons qui sont mises en vente à la barre sont celles de la MHC. <em>&laquo;Le Premier ministre doit demander une enquête pour connaître la vérité.&raquo;</em></p>