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Sucres spéciaux: Maurice vise de nouvelles destinations
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Sucres spéciaux: Maurice vise de nouvelles destinations
Les sucres spéciaux ont la cote. Terra Mauricia, qui a développé la capacité de transformer la totalité de sa production de canne à sucre en sucres spéciaux, fait partie de ces sociétés qui souhaitent que l’État aide les opérateurs qui veulent exploiter le potentiel de ce marché à relever leur niveau de compétitivité. Ces producteurs comptent sur les accords bilatéraux que Maurice est en train de négocier avec certains pays, parmi lesquels figurent l’Inde et la Chine, pour les aider à s’ouvrir vers de nouveaux marchés.
«Maurice n’est pas un gros producteur du sucre sur le marché mondial. Par contre, dans les sucres spéciaux, nous sommes le plus gros producteur au monde. C’est une valeur sûre. Aujourd’hui, tout le monde veut nous copier. Ce que nous attendons du gouvernement, au niveau des exportations, c’est de pouvoir ouvrir la porte, organiser autant de missions économiques que possible et multiplier les possibilités d’échanges avec les pays de la région là où il y a un manque, mais aussi avec des grands pays tels que l’Inde», a soutenu Nicolas Maigrot, Managing Director de Terra Mauricia, lors de la présentation du bilan financier du groupe, pour 2017, le 3 mai, à l’Aventure du Sucre.
L’Inde et la Chine sont deux pays où existent de vraies possibilités pour les sucres spéciaux mauriciens. «Nous n’évoluons plus dans le cadre des soutiens que nous a apportés jusqu’ici l’Europe. Avec l’abolition des garanties, nous sommes condamnés nous battre sur un marché ouvert. Ce qui présuppose qu’on puisse évoluer sur le marché mondial en y fournissant un produit compétitif. Quelque part, ce que nous attendons du gouvernement, c’est de nous donner la chance d’être compétitif», a indiqué Nicolas Maigrot.
Accords bilatéraux
En effet, la signature d’accords bilatéraux devrait permettre à Maurice d’obtenir des garanties pour faciliter l’entrée de ses produits sur de nouveaux marchés. L’Inde est dans notre viseur d’autant plus que la date limite pour la signature avec la Grande péninsule d’un Comprehensive Economic and Cooperation Agreement (CECPA) a été fixée pour fin 2018. Ce dont se félicite Joseph Charles Cartier, président du conseil d’administration de l’Economic Development Board (EDB), dans la dernière newsletter de l’organisme.
«Des progrès significatifs ont été réalisés lors du quatrième round de négociations de la CECPA avec l’Inde. La partie mauricienne, comprenant des membres tant du secteur privé que du secteur public, et ceux de l’EDB, a présenté son dossier pour faciliter l’accès des produits et des services mauriciens sur le marché indien, de même que l’approfondissement de la coopération économique», a-t-il déclaré. La possibilité d’exporter les sucres spéciaux sur le marché indien est donc envisagée. Elle occupe une bonne place dans le cadre des négociations de la signature d’un accord avec l’Inde.
L’ouverture des exportations vers de nouveaux consommateurs fait aussi partie de la stratégie du Mauritius Sugar Syndicate (MSS), entité chargée de commercialiser le sucre mauricien à l’étranger. «Il nous faut trouver de nouvelles destinations pour nos sucres spéciaux», soutient Devesh Dukhira, son Chief Executive Officer. Les marchés des économies émergentes, telles que l’Inde et la Chine, intéressent le MSS. «Nous exportons entre 800 et 1 000 tonnes de sucres spéciaux vers la Chine», explique Devesh Dhukira. «On peut faire mieux sur ce marché.»
Concurrents directs
Maurice exporte ses sucres spéciaux vers une cinquantaine de pays. On y trouve les consommateurs des marchés de l’Union européenne, des États-Unis, du marché mondial et régional. Le rapport 2016–2017 du MSS indique que Maurice a exporté pour quelque 125 300 tonnes métriques de sucres spéciaux sur ces marchés. L’Inde n’est pas incluse sur cette liste car le sucre est un produit extrêmement sensible dans ce pays. Tout changement dans la politique nécessite un processus de négociations ardues entre le gouvernement central et les producteurs.
Et quid de la concurrence ? Elle est des plus rudes sur le marché des sucres spéciaux. Si les opérateurs mauriciens ont découvert le potentiel de ces sucres depuis longtemps, au point d’en devenir les principaux producteurs au monde, ils ne sont plus les seuls à exploiter ce créneau. Parmi les concurrents directs de Maurice, on trouve les pays faisant partie de la zone Afrique, Caraïbes et Pacifique, les pays les moins avancés et, tout récemment, la Colombie ou encore le Pérou.
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