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Patrimoine: Quand le métro roulera sur le train
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Patrimoine: Quand le métro roulera sur le train
Le métro avance. Ses traces sont désormais visibles à Grande-Rivière-Nord-Ouest (GRNO). Des deux côtés de la route royale, à hauteur du Chantier de Plaisance et de Montée S, on remue la terre. Où l’on tombe au passage sur des vestiges de l’ancien chemin de fer. Celui qui a cessé ses opérations en 1964.
La semaine dernière, le pont Saint-Louis a été enlevé. Et la Cour suprême a autorisé la construction d’un pont à GRNO. Une question s’impose : qu’adviendra-t-il des vestiges du rail retrouvés sur le tracé ? Ceux qui subsistent encore à Grande-Rivière ou les morceaux de rails retrouvés à la rue Vandermeersch.
Une source proche dans les milieux concernés insiste que tout ce qui est retrouvé dans le sous-sol est la propriété de l’État. Où se trouvent pierres et fers ? «Comme c’est l’entrepreneur Larsen & Toubro qui a trouvé ces objets et les a enlevés, il en a la garde.» À terme, indique cette source, «c’est le ministère des Infrastructures publiques qui doit décider de ce qu’il faut en faire». D’ajouter qu’une «partie fera l’objet de conservation et le reste sera vendu».
Renseignements pris auprès du ministère concerné, il ressort que c’est le «ministère qui conserve tout cela dans ses entrepôts. Pour l’heure, aucune décision n’a été prise sur ce que l’on va en faire. De toute façon, les travaux du Metro Express continuent. On va sans doute retrouver encore des choses sur l’ensemble du tracé».
En l’absence de décision officielle, un défenseur du patrimoine nourrit quelques craintes quant au sort ultime des vestiges. Tristan Bréville, fondateur du musée de la photographie et auteur du romanquête Le dernier train, affirme : «Tout cela a une valeur à la fois sentimentale et patrimoniale. Prenez la bataille de Vieux-Grand-Port, il y a peu de témoins. Il n’y a que des murs. Il y a quand même un bonheur à montrer ces murs.»
Monuments d’attraction
Revenant au cas de GRNO, il estime que l’on pourrait «faire des monuments d’attraction des vestiges. Si tout était détruit, ce serait un manque de clairvoyance». Tristan Bréville souligne : «On ne nous dit pas les choses. La préservation du patrimoine est entre les mains de gens qui sont de passage. Qu’est-ce qu’on va faire ?»
Il précise qu’il y a plusieurs ponts dans ces parages. Le pont Saint-Louis relie Pailles à Richelieu. Le pont de la GRNO traverse, lui, la rivière. «Le premier pont de GRNO a été construit derrière l’hôtel Sunray en 1864. Mais il y a eu trop d’accidents. Les Anglais ont décidé de construire un nouveau pont, dont les piliers étaient en brique rouge. Dessus, il y a la plus grande structure métallique jamais installée à Maurice. Il relie Pailles à la route royale.»
Tristan Bréville de faire ressortir que lorsque le train enjambait la rivière, il passait sur un autre pont, à Richelieu, en passant sous la route royale. De Richelieu, le train filait vers la gare de Petite-Rivière.
Pour sa part, Christophe Leroux, membre de l’ONG SOS Patrimoine en péril, souligne aussi la valeur des vestiges. En insistant sur la nécessité de «coupe-vent dans cette région, sur les nouvelles structures qui seront construites».
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