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Festival de Cannes: la Palme d’or à «Une affaire de famille» du Japonais Kore-Eda

20 mai 2018, 08:17

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Festival de Cannes: la Palme d’or à «Une affaire de famille» du Japonais Kore-Eda

La Palme d’or du 71e Festival de Cannes a été remise samedi 19 mai à «Une affaire de famille» du réalisateur japonais Hirokazu Kore-Eda, a annoncé le jury présidé par l’Australienne Cate Blanchett.

La soirée a débuté par une prise de parole de l’actrice italienne Asia Argento, une des accusatrices d’Harvey Weinstein, qui a affirmé que le producteur américain accusé de viols et d’agressions sexuelles ne serait «plus le bienvenu» sur la Croisette.

Le réalisateur franco-suisse Jean-Luc Godard, qui présentait «Le Livre d’image» a,pour sa part, été récompensé d’une Palme d’or spéciale «à un artiste qui fait avancer le cinéma», qui «a repoussé les limites, qui cherche sans arrêt à définir et à redéfinir le cinéma», a expliqué Cate Blanchett.

Première palme d’or japonaise depuis «L’Anguille» de Shohei Imamura en 1997, «Une affaire de famille», qui a ému la Croisette, raconte l’histoire d’une famille qui vivote et chaparde dans les magasins et recueille une fillette maltraitée. 

«A chaque fois que je viens ici, que je suis invité au Festival de Cannes, je me dis que c’est vraiment un endroit où l’on reçoit beaucoup de courage», a souligné Hirokazu Kore-Eda en recevant son prix. «Je ressens aussi de l’espoir, l’espoir peut-être que grâce au cinéma les gens qui habituellement s’affrontent, les mondes, les pays qui s’affrontent, peuvent peut-être se rejoindre. Je vais donc accepter, recevoir ce courage et cet espoir que j’ai reçus ici», a-t-il ajouté.

Le réalisateur a dit aussi vouloir partager son prix «avec les deux réalisateurs qui n’ont pas pu être présents ici à Cannes», l’Iranien Jafar Panahi et le Russe Kirill Serebrennikov, tous deux interdits de voyager à l’étranger, et avec «les jeunes réalisateurs qui commencent dans le métier et qui vont nous créer beaucoup de beaux films à l’avenir».

L’Américain Spike Lee a été récompensé par le Grand Prix pour «BlacKkKlansman», polar aux allures de pamphlet contre le racisme, inspiré de l’histoire vraie d’un policier afro-américain qui a infiltré le Ku Klux Klan en 1978.

Dans un palmarès qui a distingué deux des trois réalisatrices en compétition, la Libanaise Nadine Labaki a reçu le prix du jury pour «Capharnaüm», un film sur l’enfance abandonnée à travers l’histoire d’un gamin laissé pour compte qui attaque ses parents pour lui avoir donné la vie.

En recevant son prix, la cinéaste a lancé un vibrant appel à «ne plus continuer à tourner le dos et rester aveugle à la souffrance de ces enfants qui se débattent comme ils peuvent dans ce capharnaüm qu’est devenu le monde». «Je voudrais vous inviter à réfléchir, parce que l’enfance mal aimée est à la base du mal dans le monde», a-t-elle ajouté.

Le prix d’interprétation masculine est revenu à l’acteur italien Marcello Fonte pour son interprétation d’un toiletteur pour chiens dans «Dogman», de son compatriote Matteo Garrone. Le prix d’interprétation féminine a été reçu par l’actrice kazakhe Samal Esljamova pour son rôle de réfugiée kirghize poussée aux dernières extrémités pour survivre dans «Ayka» de Sergueï Dvortsevoï.