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Port: le brise-lames prend vie
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Port: le brise-lames prend vie
Permettre des opérations portuaires sur une base 24/7 sans se soucier des intempéries. C’est dans cette optique que sera construit un brise-lames au port. Cet important projet d’investissement devrait figurer dans le prochain exercice budgétaire.
Les intempéries ne devraient bientôt plus gêner les opérations portuaires. Pour cause : l’un des plus importants projets d’investissement dans le port depuis ces dix dernières années passe à la vitesse supérieure. Il s’agit de la construction d’un brise-lames. Elle devrait débuter au début de 2019. L’objectif de ces travaux colossaux est de positionner Port-Louis comme un hub régional.
Selon nos informations, ce projet, qui nécessite un investissement de plus d’un milliard de roupies, devrait figurer dans le prochain exercice budgétaire. Mais avant le début des travaux, une étude complète s’avère nécessaire. Par conséquent, un rapport de la société néerlandaise Royal HasconingDHV, qui a décroché le contrat pour réaliser une technostudy, est attendu en octobre prochain.
Projet à Rs 60 millions
Cette firme a été choisie à la suite d’un exercice d’appel d’offres local et international il y a deux mois. Montant du contrat : Rs 60 millions. L’étude est financée à 95 % par la Banque africaine de développement. Pour les 5 % restants, c’est la Mauritius Ports Authority (MPA) qui mettra la main à la poche.
Quel sera l’apport du brise-lames ? D’abord, la construction de type digue ou jetée devant le port devrait constituer un abri pour protéger la zone de mouillage quand le temps est mauvais. Parmi les manœuvres qui seront entreprises, le creusement d’un Navigation Channel sur deux kilomètres.
Les travaux de dragage se dérouleront, quant à eux, à une profondeur de 18 mètres en mer. Une fois complété, ce «bassin» devrait, aux termes des travaux, permettre aux gros transporteurs d’accoster le port sans aucune difficulté.
Au niveau de la MPA, on indique que, désormais, le port ne devrait plus être fermé pendant les intempéries que connaît le pays, surtout en période cyclonique. Car, en mars dernier, la Cargo Handling Corporation Ltd était dans l’incapacité d’opérer en raison des fortes houles provoquées par le cyclone Dumazile.
«L’image du port affectée»
Conséquence : une vingtaine de navires étaient coincés au large, étant donné que la rade de PortLouis était fermée. Par ailleurs, aucune opération n’a pu être effectuée pendant 20 jours, le temps qu’a duré le mauvais temps. Ce qui a occasionné un manque à gagner d’environ Rs 2 milliards.
Cette situation, qui arrive hélas trop fréquemment à cause du dérèglement climatique, a forcément des répercussions sur l’économie, explique Ramalingum Maistry, président de la MPA. «Le retard dans la livraison affecte l’image du port car il décourage aus- si certains navires à choisir Port-Louis comme centre de ravitaillement», souligne-t-il.
Parallèlement, les travaux de dragage et de remblaiement, qui devaient être entrepris dans un deuxième temps, devraient occasionner un espace de 60 hectares où sera érigé le deuxième terminal pour conteneur (Island terminal). Selon les plans, cette plateforme flottante devrait s’étaler sur 40 hectares, avec un pont de 2 kilomètres reliant le futur terminal à l’ancien (Mauritius Container Terminal). Cette nouvelle infrastructure, dotée d’un quai d’un kilomètre, devrait également donner une nouvelle dimension aux activités portuaires.
Au Caudan aussi
Avec sa position géographique stratégique, les autorités espèrent un meilleur captage maritime dans la zone océan Indien. Pouvant actuellement accueillir 800 000 conteneurs, une fois prêts, les deux terminaux pourront en accueillir davantage, soit jusqu’à 1,5 million de conteneurs.
Le plan directeur du port, réalisé sur une période de 25 ans par les consultants hollandais Royal HasconingDHV en 2016, a aussi passé en revue le transbordement. Selon la firme, d’ici 2020, 10,7 millions de tonnes de marchandises devraient transiter par la zone portuaire et 15,5 millions de tonnes d’ici 2030. Selon ses projections sur les produits pétroliers, 3,5 millions de tonnes pourraient transiter par Maurice d’ici 2020, à condition de pouvoir attirer jusqu’à 5 % du marché pétrolier.
Quid du mode de financement du projet ? En raison de son envergure, le gouvernement pourrait opter pour un modèle de financement public-privé. Par ailleurs, un autre brise-lames devrait voir le jour au Caudan pour protéger les yachts des risques de fortes houles. Celui-ci devrait coûter Rs 133 millions
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