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Chat et souris: du rire monté sur ressorts

23 mai 2018, 00:00

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Chat et souris: du rire monté sur ressorts

Chat et souris : c’est une gamelle remplie au ras bord d’énergie. Servie avec entrain au théâtre Serge Constantin à Vacoas. La pièce montée par le duo Philippe Houbert et Daniel Mourgues est à l’affiche jusqu’au 2 juin prochain.

Le duo Philippe Houbert-Daniel Mourgues nous a habitués aux pièces populaires qui prennent bien garde à ne pas tomber dans la vulgarité. Pour cela, on leur fait confiance. Mourgues-Houbert a la chance de pouvoir profiter de la saison théâtrale à Paris. Pour voir sur place et sur pièce, ce qui va convenir au public ici. Ajouté à cela leur longue expérience, on sait que leur choix est sûr.

Ces mordus du théâtre bien fait, lancés dans une quête obsessionnelle de la qualité, nous ont aussi habitués à la justesse de ton dans les répliques. Un travail qu’ils peaufinent à raison de trois mois de répétitions assidues, qui ne tolère ni retards, ni à peu près.

Les deux enfants (Léo Maestracci et Jaansi Sungkur).

Comment alors surprendre et captiver le public, quand on revient pour la huitième fois, depuis 2011 ? Sachant que le théâtre – comme la vie – est condamné à évoluer.

C’est ce défi-là, que l’équipe Mourgues-Houbert devait relever. Leur meilleur allié : l’atout physique. Dans Chat et souris de Ray Cooney, il ne suffit pas de dire correctement sa réplique. Le rôle exige que l’on paie de sa personne. Que les comédiens transpirent.

À grosses gouttes. Comme Vincent Pellegrin, qui joue Jean le chauffeur de taxi bigame, qui fait tout pour que sa vie de Montreuil ne se mélange pas avec sa vie d’Ivry. Il passe une partie de la pièce dans des positions inconfortables. Tête en bas dans un fauteuil, le nez dans un canapé, recouvert d’un drap pour une séance de bouche-à- bouche pouvant horrifier les adeptes des premiers secours.

Jean (Vincent Pellegrin) entre ses deux épouses (Vinaya Sungkur et Virginie Talbotier).

Ambiguïté des situations

La mise en scène – et le rire – est actionnée par les ambiguïtés des situations. Une main mal placée. Un personnage – Gilbert (le voisin (pas si) indésirable) joué par Philippe Houbert – surpris tête bèche, comme dans une position compromettante, alors qu’il est en vérité, en train de supplier à genoux.

Autre gageure, celui des comédiennes Virginie Talbotier et de la jeune Jaansi Sungkur : pouvoir exister derrière une porte fermée. S’époumoner alors que le spectateur ne vous voit pas. Et ne plus avoir les réactions faciales du partenaire en face, comme repère. Les deux comédiennes y parviennent. Mention spéciale pour Virginie Talbotier qui entre le torchon et le couteau de cuisine, joue avec brio la femme qui sent la moutarde lui monter au nez. Avant que la tempête annoncée ne finisse dans des éclats de rire.

Romain Blanchet, Papi lubrique convaincant et convaincu se promène sur scène avec une serviette nouée à la taille. Il ne dédaigne pas de la dénouer pour montrer ses atouts dos au public. Son rôle se caractérise par les nombreuses chutes, quand sa canne lui échappe. Savoir tomber fait partie du théâtre. Savoir se relever fait partie de la célébrité.

*Première à Rs 700, Seconde à Rs 600. Réservations et renseignements chez Otayo. Représentations jusqu’au samedi 2 juin. Séances à 20 heures.