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Sunil Bholah: «C’est faux de dire que SME Mauritius est une coquille vide»
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Sunil Bholah: «C’est faux de dire que SME Mauritius est une coquille vide»
Sunil Bholah a tenu à répondre aux critiques acerbes du président de la fédération des PME à son encontre, tout en donnant un aperçu des projets de son ministère.
À un mois du Budget, plusieurs critiques ont été émises contre la politique du gouvernement vis-à-vis des petites et moyennes entreprises (PME). Dont celles d’Amar Deerpalsing, le président de la fédération des PME. Que répondez-vous à cela ?
À chaque consultation budgétaire, il y a effectivement des remarques. Les quatre problèmes majeurs des PME, à ce jour, sont l’accès au financement, au marché, à la technologie et le manque de main-d’œuvre qualifiée au niveau local. Ces problématiques sont plus ou moins les mêmes dans chaque pays que j’ai eu l’occasion de visiter.
En ce qui concerne les critiques faites par Amar Deerpalsing, je peux vous dire que nous travaillons avec d’autres associations, comme l’Association of Mauritian Manufacturers, l’Association mauricienne des femmes chefs d’entreprises ou Smart Moves for Entrepreneurs. Ces entités reconnaissent qu’il y a des difficultés mais elles collaborent avec le ministère et SME Mauritius pour trouver des solutions.
M. Deerpalsing n’est pas le porteparole de tous les entrepreneurs à Maurice. D’ailleurs, j’ai été invité dans des fonctions de diverses associations mais jamais à celles de M. Deerpalsing. Je suis satisfait du travail qui se fait au niveau des différentes associations et je le laisse patauger dans les critiques.
Mais il a tout de même soulevé certains points valables, parlant des difficultés de certaines PME à payer le salaire minimum…
Concernant le salaire minimum, regardez ce qu’il a dit l’année dernière, dans un article : «Le salaire minimum n’est pas nouveau... Certaines PME paient déjà des salaires avoisinant les Rs 9 000». À cette époque-là, M. Deerpalsing ne voyait aucun problème. Ce n’est que quand cela a été appliqué qu’il vient dire que certaines entreprises n’arrivent pas à payer. Il doit être consistant dans ses propos.
Outre ce qu’il a dit, il y a eu beaucoup de cas rapportés dans la presse. Comptez-vous intervenir à ce sujet auprès du ministre des Finances ?
C’est un dossier qui est traité par le ministère du Travail. Laissons-le agir. Nous avons eu des consultations au préalable avant d’appliquer le salaire minimum. Et je sais que le ministre Callichurn fait un gros travail et suit de près la situation. Je sais qu’il y a quelques entrepreneurs qui n’arrivent pas à payer le salaire minimum, mais l’affaire sera traitée au niveau de ce ministère.
En 2015, le ministre des Finances d’alors avait annoncé un portefeuille de Rs 10 milliards pour les PME, sur cinq ans. Comment cet argent a été utilisé dans le concret ?
C’était une mesure budgétaire annoncée. Comme vous le savez, il y a eu beaucoup de problèmes avec l’ex-Bramer Bank. Il n’y a pas eu de SME Bank non plus. C’est cette banque qui devait gérer ce portefeuille de Rs 10 milliards. Je ne peux pas en dire plus. La MauBank finance actuellement les projets des PME. Sans oublier la DBM et les banques commerciales, sous le SME Financing Scheme, qui est garanti par la State Investment Corporation.
«M. Deerpalsing n’est pas le porte-parole de tous les entrepreneurs à Maurice.»
En 2015, l’on évoquait l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs, sous le SME Development Scheme. Combien de projets ont émergé depuis ?
Ce sont au total 364 projets qui ont été approuvés par la MauBank sous le SME Development Scheme. À la DBM, 980 projets ont été financés sous la Microfinance Scheme, pour une valeur de Rs 15 millions, d’août 2016 à avril 2018.
Qu’en est-il du secteur de l’artisanat ? Vous avez initié plusieurs initiatives, dont la création d’une Handicraft Academy et d’un point de vente à l’aéroport…
Les artisans sont des entrepreneurs et des créatifs que j’affectionne particulièrement. Ils sont effectivement menacés par l’invasion de produits importés, labellisés «Made in Mauritius». Ce qui est malhonnête. Nous viendrons prochainement avec l’application d’un hologramme pour distinguer les produits artisanaux mauriciens de ce qui est importé, comme annoncé lors du dernier Budget.
Je souhaiterais aussi préciser certaines choses sur la boutique des artisans mauriciens qu’opérait l’ex-SMEDA avec la Mauritius Duty Free Paradise (MDFP). Auparavant, pour apporter un peu plus de professionnalisme, l’on avait fait appel à la MDFP. Les négociations étaient arrivées à un stade avancé mais, entre-temps, le Chief Executive Officer (CEO) de la MDFP a démissionné.
La tentative de SME Mauritius de poursuivre les négociations avec la nouvelle direction n’a pas abouti. Par la suite, le conseil d’administration de SME Mauritius a décidé d’opérer cette boutique. Elle est opérationnelle depuis la semaine dernière. Il y a bien eu fermeture durant deux semaines et nous avons été vivement critiqués à ce sujet. Il y a un protocole d’accord avec la MDFP afin que les produits artisanaux figurent également dans ses propres boutiques.
Où en est-on avec la structuration de SME Mauritius suivant le départ de son CEO ?
Il y a beaucoup de choses qui ont été dites sur le staffing. Nous sommes actuellement en période de recrutement. Il y a environ une trentaine de personnes qui travaillent à SME Mauritius. 11 ont été directement recrutés et il y a aussi des contractuels. Donc, c’est faux de dire que SME Mauritius est une coquille vide.
À ce jour, qu’est-ce qui distingue SME Mauritius de la SMEDA ?
Cela va venir. Le défi qui était devant nous, c’était l’option form envoyée aux ex-employés de la SMEDA, dont la date butoir pour faire part de leur décision était le 19 février. Nous ne pouvions rien faire avant cela. La plupart d’entre eux ont opté pour le redéploiement. Je dois saluer le travail du ministère de la Fonction publique en ce sens, qui a réussi à reclasser tous les employés. Nous sommes parvenus à faire tout cela en deux mois. Bien sûr, il y a eu des mécontentements, mais cela se comprend. En ce qu’il s’agit du CEO, la date limite pour l’appel à candidatures expire aujourd’hui.
Quels sont vos projets pour les prochains mois ?
Je souhaite qu’il y ait un réseau fiable des associations et une fédération dans chaque secteur économique, avec qui nous pourrons collaborer. De plus, notre priorité est de rendre SME Mauritius 100 % opérationnelle le plus rapidement possible. Il y a également la mise en application du plan directeur de 10 ans, avec un département spécifique qui s’occupe de cela au niveau de SME Mauritius. Mon ministère compte aussi apporter plus de formation au niveau de l’artisanat, entre autres.
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