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Abribus à Rs 1,66 million: une enquête de l’ICAC sur les «contracteurs» réclamée
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Abribus à Rs 1,66 million: une enquête de l’ICAC sur les «contracteurs» réclamée
C’est le «talk of the talk» à Albion. Rs 1,66 million dépensées pour un abribus fait en bois et feuilles de tôle à Mon-Plaisir. Rs 3 millions pour la rénovation de l’avenue Waterlily et Rs 1,5 million pour celle de la rue des Sardes où des nids-de-poule sont toujours présents… Devant l’ampleur de ce scandale, les habitants menacent de porter plainte auprès de l’Independent Commission against Corruption (ICAC).
Cette affaire a éclaté au grand jour mardi 22 mai, au Parlement, suivant une interpellation du député du PMSD Guito Lepoigneur au Premier ministre. Mais avant cela, c’est un document déposé au Parlement par le Premier ministre adjoint et ministre des Services publics, Ivan Collendavelloo, le 17 avril, qui a tout déclenché. Ledit document fait état de travaux de la National Development Unit dans la région d’Albion, au coût de Rs 10,8 millions. Travaux comprenant la construction d’une impasse, la rénovation de plusieurs rues, ainsi que la construction d’un abribus au terminus Mon Plaisir…
Pour la construction de l’abribus, selon le décompte officiel, Rs 860 000 ont été dépensées pour «provision of one bus shelter at the last bus stop Mon Plaisir with layby and drain» et Rs 798 935 ont été injectées dans la «construction of shelter with layby, footpath and drain» au même endroit. Or, un seul et même abribus a été érigé à Mon Plaisir et il n’y a pas de «layby».
«Les habitants veulent se rendre à l’ICAC pour connaître l’identité de ceux qui ont entrepris ces travaux, sur quelle base ils ont été choisis, ce qu’ils ont reçu comme paiement et comment ce travail est justifié.»
La note est salée, très. Tant et si bien que le député du n°20, Beau-Bassin–Petite-Rivière, a insisté, au Parlement, mardi, pour connaître l’identité des «contracteurs». «Les habitants veulent se rendre à l’ICAC pour connaître l’identité de ceux qui ont entrepris ces travaux, sur quelle base ils ont été choisis, ce qu’ils ont reçu comme paiement et comment ce travail est justifié», explique Guito Lepoigneur.
Il leur demande toutefois d’être patients et d’accorder au gouvernement une semaine ou deux. Le temps qu’«une copie du document détaillant les noms des ‘contracteurs’ soit remise aux parlementaires».
Reste que les habitants sont très remontés. Surtout que la note est vraiment salée alors que dans plusieurs cas le travail est incomplet. Roland Michel, conseiller du village, affirme s’être déjà rendu à la commission anticorruption après que le ministre de l’Énergie et des services publics a déposé le document en question.
«J’ai été rabroué et on a refusé de tenir compte de ma plainte», déplore-t-il. Il ne compte toutefois pas baisser les bras. D’autant que les villageois ont pris contact avec lui pour lui signifier leur volonté de se joindre à lui dans cette démarche de dénonciation auprès de l’ICAC.
«Les travaux effectués ne sont pas ceux que nous demandions depuis tant d’années. Il y a des rues dans un état pire que celles qui ont été rénovées. Nous réclamions un trottoir pour que les gens puissent marcher en toute sécurité du village de Camp-Créoles à l’église d’Albion par exemple. En l’état actuel des choses, ils sont obligés de marcher sur la route au risque d’être heurtés par un véhicule. C’est une question de sécurité. Nous avons prêché dans le désert», lâche Roland Michel.
Quant à l’abribus à Mon-Plaisir, les villageois estiment qu’il aurait été plus judicieux d’installer un plus grand nombre de petits abribus dans plusieurs endroits d’Albion où «les gens attendent l’autobus sous le soleil et la pluie au lieu d’un grand abribus dans cet endroit fréquenté par presque personne».
À l’ICAC, on indique que «cette affaire est confidentielle».
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