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Décès «suspect» de Dilan Eléonore: Trois témoins mauriciens entendus par la police malgache
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Décès «suspect» de Dilan Eléonore: Trois témoins mauriciens entendus par la police malgache
Les noms de trois Mauriciens figurent sur la liste des témoins interrogés par les policiers, chargés de l’enquête entourant la mort de Dilan Eléonore, 23 ans. C’est ce qu’a révélé le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval lors de la Private Notice Question (PNQ), hier. Les trois individus se trouvent actuellement à Madagascar et ont été entendus par la police judiciaire malgache, a pour sa part révélé l’Attorney General, Maneesh Gobin.
«Quand est-ce que les autorités mauriciennes se déplaceront à Madagascar pour interroger ces témoins ?» s’est demandé Xavier-Luc Duval. Ce à quoi l’Attorney General a répondu qu’il était prématuré de dépêcher la police mauricienne à Madagascar pour les questionner… Et à Maneesh Gobin de faire ressortir qu’il ne pouvait avancer de date précise puisque cela pourrait dissuader les témoins en question à parler. Il sera question de déplacement des autorités en temps et lieu, a-t-il souligné.
En outre, le leader de l’opposition a voulu savoir si l’Attorney General avait demandé une «mutual legal assistance from the Malagasy judicial authorities». Encore une fois, Maneesh Gobin a jugé que cette démarche était prématurée. Avant de préciser que l’Interpol de Madagascar et celui de Maurice sont en contact depuis le 2 décembre 2017, soit une semaine après le décès de Dilan Eléonore. Il a aussi expliqué qu’après une rencontre entre l’ambassadeur mauricien et le commissaire de police malgache, ce dernier aurait accepté d’envoyer une équipe de la police judiciaire à Antsirabé, l’endroit où le jeune homme serait décédé.
Autre contentieux : la cause du décès sur le certificat de décès initial émis par le Bureau d’hygiène municipal d’Antsirabé. En effet, ce certificat explique que le jeune homme est mort des suites d’une «maladie non transmissible code 959.8». «Est-ce que nous pouvons savoir que veut dire ce code ?» s’est enquis Xavier-Luc Duval. Question à laquelle Maneesh Gobin n’a pas été en mesure de répondre. Le leader de l’opposition devrait alors expliquer que ce code signifiait «death from multiple injuries (…) No one, not at the airport, not at the ministry, has bothered to look for what this code means!»
Xavier-Luc Duval s’est par ailleurs indigné de la façon dont Maneesh Gobin a rencontré le père de Dilan Eléonore, Elvis. «La première fois, il lui a demandé de marcher avec lui jusqu’au Parlement. Et dernièrement, en mars, il était aussi in a hurry», a déploré le leader de l’opposition. Quant à Pravind Jugnauth, a-til poursuivi, c’est dans un couloir du bureau du Premier ministre qu’il aurait accordé Elvis Eléonore quelques minutes… Et ce, après avoir refusé de le rencontrer une première fois.
C’est dans la ville d’Antsirabé, à Madagascar, que Dilan Eléonore a trouvé la mort, en novembre dernier. Celui-ci, un ex-employé sur un bateau de croisières, s’était rendu dans la Grande île pour rendre visite à sa mère, qui y travaille. Selon des informations obtenues au niveau du Central Criminal Investigation Department (CCID), le jeune homme aurait été agressé dans une boîte de nuit. Les autorités malgaches avaient indiqué qu’il est mort des suites d’une maladie non transmissible.
Or, la contre-autopsie pratiquée par le médecin légiste Satish Boolell à la demande du père de Dilan Eléonore, en présence des représentants du gouvernement dont le chef du service médico-légal de la police, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, a conclu que Dilan Eléonore est décédé des suites d’une hémorragie sous-arachnoïdienne suivant une fracture du cou. Il aurait été victime d’une agression. Les blessures de Dilan Eléonore ne sont pas compatibles à un accident, mais à un «foul play».
Les autorités malgaches avaient fait part que Dilan Eléonore avait été victime d’un délit de fuite. L’ambassade malgache a donné l’assurance à la police mauricienne qu’un commissaire de la région d’Antsirabé a été désigné pour enquêter sur cette affaire.
Du côté de la police mauricienne, on explique qu’ils ne pourront enquêter à ce stade dans ce cas car l’aide judiciaire de Maurice n’a, jusqu’à présent, pas été sollicitée par les autorités judiciaires malgaches.
«Je ne cesserai jamais de me battre», dit le père
<p>Six mois se sont écoulés depuis que son fils Dilan Eléonore est décédé. Depuis, Elvis, 52 ans, n’a qu’un seul souhait : que la vérité éclate sur les circonstances entourant sa mort. «Je ne cesserai jamais de me battre», lâche-t-il. D’ailleurs, ce père de famille souhaite que les autorités le soutiennent dans son combat. Elvis Eléonore se dit tourmenté et être dans le flou depuis l’exhumation du corps de son fils. «Je n’ai aucun feedback de ce qui se passe. Je ne sais pas vers qui me tourner. Nous sommes fatigués d’aller de gauche à droite. Presque tous les jours je me rends dans la capitale», confie le quinquagénaire. «Il faut que les trois témoins qui étaient avec lui répondent… C’est une douleur insurmontable pour toute la famille», déplore Elvis Eléonore. Avant d’ajouter qu’«il y a aussi beaucoup de zones d’ombre concernant le rapatriement du corps. Mais je ne cesserai jamais de me battre». Elvis Eléonore tient par ailleurs à remercier les officiers du CCID, qui lui ont été d’une grande aide.</p>
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