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Madame Cabas, celle qui a plus d’un tour dans son sac...

27 mai 2018, 16:20

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Madame Cabas, celle qui a plus d’un tour dans son sac...

Qui est Bimla Ramloll ? Depuis plus d’une décennie, cette femme défraie la chronique et pas pour les bonnes raisons. Trafic d’influence, Ponzi Scheme, escroquerie et vol à la tire, Bilma Ramloll, alias Madam Cabas, a plus d’un tour dans son sac. Ceux qui l’ont côtoyée racontent…

Elle a 46 ans, possède un sourire angélique et une tête qui n’a rien d’un bandit. Son adresse, tout comme elle, demeure un mystère. À la police, elle a affirmé qu’elle habite à Blue-Bay, alors que sa compagnie, Sunkai, était domiciliée à Vacoas et l’école maternelle qu’elle dirigeait était sise à Quatre-Bornes. Mais elle est une parfaite inconnue dans les trois endroits. «Non pas res isi sa, inn trouv li zis lor lagazet», affirment des Vacoassiens. À Blue-Bay, rien non plus. Alors que du côté de la ville des Fleurs, on affirme que son école n’existe plus et que la famille a déserté la ville depuis l’affaire Sunkai. «Linn alé akoz linn per dimounn ki li dwa kas vinn rod li mo krwar», s’avance un homme, qui la connaissait «bien».

Avant d’être une récidiviste, Bimla Ramloll était propriétaire d’une école maternelle et une activiste politique. Elle avait été élue sous la bannière de l’Alliance sociale aux élections municipales de Quatre-Bornes, en 2005.

Mais c’est au Mouvement national mauricien qu’elle démarre sa carrière en politique. Elle se présente aux élections générales en 2000, dans la circonscription no12, Mahébourg-Plaine-Magnien, qui compte alors 26 839 votants, et récolte 113 voix, pas assez pour se faire élire. Auparavant, en 2003, elle rejoint le Mouvement républicain, mais n’y reste que six mois. Pendant ce court laps de temps, elle marque les esprits grâce à ses talents d’oratrice.

Elle disparaît de la scène avant d’effectuer un come-back en 2005. «Zamé inn trouv li dan okenn meeting ni lor okenn platform Parti travayis. Pa koné kouma linn gagn ticket», s’insurge un ancien membre du conseil municipal de Quatre-Bornes. C’est le Parti travailliste qui avait approché Bimla Ramloll, mais elle se porte finalement candidate sous les couleurs du PMSD.

Ses colistiers s’en souviennent encore, la campagne ne s’étant pas déroulée comme prévu : la candidate Ramloll fait, en effet, bande à part. Elle fait du porte-à-porte et demande aux habitants de la ville des fleurs de voter pour elle et pas les autres candidats de l’alliance. «Li ti krwar kan sorti an tet de lis vinn le maire !» ironise l’ancien conseiller. Il a fallu une rencontre avec les leaders pour qu’elle se tienne à carreau.

Au conseil, Bimla Ramloll n’a jamais brillé par sa participation, poursuit notre interlocuteur. Elle ne parle pas, ne fait aucune proposition et n’émet pas d’idée lors des débats. Ce qui la caractérise : son silence. Qui fait qu’elle n’a pas de commission municipale à «gérer». «Lorsqu’elle a été accusée de trafic d’influence, j’étais choqué car je ne pensais pas qu’elle aurait eu l’idée de faire une telle chose, tellement elle était effacée.»

Depuis, plus rien ne l’étonne, venant de Madame Cabas. «Si elle a pu faire ça, un Ponzi Scheme, ça doit être dans ses cordes.» Quant au dernier vol commis dans une bijouterie, cela «devait faire partie d’un plan plus élaboré»…

Une autre ancienne conseillère qui a côtoyé Bimla Ramloll, souligne qu’elle faisait des choses pour le moins bizarres. «Par exemple, après les réunions, les conseillers allaient souvent dîner. Elle emmenait son mari et ses fils. C’était un peu gênant.» Pas pour Bimla Ramloll, apparemment, qui n’a pas changé ses habitudes pour autant.

«Lorsque l’affaire de trafic d’influence a fait surface, j’étais un peu surprise, mais sans plus. Cette dame a toujours été trop tranquille, et vous savez ce qu’on dit des ‘dilo trankil’… il faut s’en méfier…» S’attendait-elle à ce que cette dernière commette un vol dans une bijouterie ? Même si elle hésite à se prononcer sur cette affaire, notre interlocutrice estime que Bimla Ramloll est une femme déterminée, «capable de tout»

Bimla Ramloll commence, en fait, à faire parler d’elle en 2007. Elle avait été arrêtée pour trafic d’influence dans le sillage d’allocations d’étals au marché de Quatre-Bornes. Elle est condamnée à six mois de prison. Elle a fait appel. En 2013, elle est une nouvelle fois arrêtée, cette fois pour escroquerie et blanchiment d’argent à travers un Ponzi Scheme qu’elle aurait mis en place. Vendredi dernier, elle a encore eu affaire à la police alors qu’elle s’enfuyait avec deux bracelets estimés à plus de Rs 100 000, subtilisés dans une bijouterie.

Madame Cabas nous réserve-t-elle d’autres surprises ?