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Riche-Terre: des habitants désespérés par le manque d’infrastructure

12 juin 2018, 00:00

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Riche-Terre: des habitants désespérés par le manque d’infrastructure

C’est le désespoir à Cité Roma. Les habitants ne savent plus vers qui se tourner et se sentent laissés pour compte. Entre le centre communautaire, qui fait pitié à voir, le jardin d’enfants en souffrance et l’odeur pestilentielle émanant des canaux, faute d’un système de tout-à-l’égoût adéquat, la drogue, la prostitution, ils ont perdu espoir. Zoom sur ce quartier triste.

Ce sont des habitants en colère qui, des mois durant, ont notifié les autorités des problèmes auxquels ils font face à Cité Roma, Riche-Terre. Selon ceux qui ont souhaité témoigner anonymement à propos de ces problèmes les plus poi- gnants étant la drogue et la prostitution , ils ont frappé à toutes les portes sans jamais voir de dénouement positif.

Les députés ne viennent jamais sur le terrain. Pour cause, les habitants ont cessé de les solliciter quand il y a un problème. «Perdi letan sa», s’exclament-ils, en rogne.

Le centre communautaire, pourtant bien fréquenté par des femmes de l’endroit, fait peine à voir. Même les personnes qui y travaillent font grise mine. «Li enn landrwa malang, sal. Kan dimoun pou gete, zot pa pou mem anvi vini», clament-ils.

Ils demandent notamment que le bâtiment soit repeint et qu’il soit mieux ventilé, par exemple. «Compare avek seki ou pe trouvé isi ek seki ena Coromandel. Lerla ou dir nou», vitupèrent les travailleurs. De suggérer que les habitants de la région sont délaissés vu qu’ils sont pauvres.

Quelques femmes pré- sentes sur place participent aux cours de broderie. Elles pointent du doigt le jardin d’enfants à proximité du centre. Et là, le constat est ausssi accablant : un par- terre mal entretenu, des jeux cassés, le terrain qui jadis était destiné à prati- quer le football est maintenant un terrain en friche.

«Ce que vous voyez ici dure depuis plus de cinq ans. Autant d’années que les enfants de la cité n’ont plus un endroit à eux. Pendant plus de cinq ans, on a fait des démarches qui n’ont servi à rien», se lamente une grand-mère. Allant plus loin dans leurs récriminations, les habitants de Cité Roma expliquent que le jardin d’enfants est depuis lar- gement fréquenté par des toxicomanes. «Zot vin fer tou kalité grimas isi. Pa kapav les zanfan vinn la.»

Et ils soutiennent notamment que ceux-ci se débarrassent de leurs seringues sur place, mettant à risque les enfants de jouer avec et de se piquer. Par ailleurs, à la nuit tombée, des couples et des travailleuses du sexe viennent faire «tou sort kalité vis isi».

Ajouté à cela, une odeur nauséabonde flotte en raison d’une absence de système de tout-à-l’égoût. «À chaque averse c’est un calvaire. Delo fini ramasé partou. Ti pou bon district council get nou osi inpe», se désolent-ils.

Interrogé, Sunael Purgus, le président du conseil de district de Pamplemousses, a déclaré qu’il va dépêcher des hommes sur place pour s’enquérir de la situation. À la lueur de quoi, il prendra des décisions.