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Trop de pouvoirs à l’Economic Development Board?
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Trop de pouvoirs à l’Economic Development Board?
L’Economic Development Board (EDB), un État dans un État ? Une institution tentaculaire ? Les pouvoirs octroyés à l’EDB lors du récent exercice budgétaire font tiquer. C’est beaucoup trop de responsabilités pour une institution qui vient de démarrer, estime un conseiller du gouvernement. Qu’en est-il réellement?
Le Premier ministre (PM) et ministre des Finances a annoncé dans son discours budgétaire des amendements à l’EDB Act afin que le board ait plus de pouvoirs. L’entité, tombant sous le bureau du Premier ministre et dirigé par Charles Cartier et son vice-président, Azim Currimjee, devrait ainsi chapeauter différents projets. Et pas des moindres.
D’abord, l’entité va remplacer le ministère du Plan, qui a été aboli il y a quelques années, afin d’anticiper les secteurs porteurs pour l’avenir en termes de créations d’emplois et d’investissements. L’institution, créée à partir de la fusion du Board of Investment, d’Enterprise Mauritius et de la Financial Services Promotion Authority, devrait aider à dessiner la vision du développement économique à adopter pour les 30 prochaines années, expliquait d’ailleurs Charles Cartier au début de son mandat de président.
Ce qui implique une réflexion sur les enjeux nationaux, comme le vieillissement de la population, le problème de mismatch dans le marché du travail ou encore l’effritement de nos marchés préférentiels. Le premier rapport de l’EDB est toujours attendu.
Sans doute le plus gros chantier dont devrait s’occuper l’EDB et celui qui fait le plus de mécontents, le National Electronic Licensing qui démarrerait au mois d’août. Cela concerne la canalisation des demandes de permis d’opération et d’exploitation. Le PM et ministre des Finances a, dans cette optique, annoncé des amendements à la loi. L’EDB sera «empowered» pour effectuer un exercice complet de remise à plat des processus.
Ainsi, les procédures seront revues au niveau de 14 ministères et des organismes du public et des collectivités locales. Si pour l’EDB, cette nouvelle plate-forme en ligne va améliorer l’environnement des affaires en réduisant considérablement le temps d’attente pour un permis, ce qui constitue un frein au développement, au niveau de certains ministères, on voit déjà cela d’un mauvais oeil.
«C’est une forme d’empiétement et d’ingérence mais aussi d’overlapping sur le rôle des ministères car les changements préconisés sont déjà en cours d’application avec les réformes dans la fonction publique», soutient un haut cadre de la fonction publique. Surtout que le board sera en mesure de demander à une entité publique des explications sur les raisons d’un éventuel long processus pour l’octroi de permis.
L’EDB chapeautera également le projet sur la vente de la citoyenneté et du passeport mauricien, ainsi que les projets de création de seafood hub à Agalega. Il devrait aussi être concerné par la mise en place du National Regulatory Sandbox Licence Committee, du National Regeneration Scheme ou encore du Sheltered Farming Scheme.
L’institution aura, en outre, un rôle important dans l’industrie cinématographique, un secteur qui a du potentiel, selon le ministre des Finances, avec le Film Rebate Scheme. L’EDB devra chapeauter le Film Promotion Fund avec un capital de Rs 500 millions.
Cette nouvelle structure doit également promouvoir le pays à l’étranger pour attirer plus d’investisseurs. Cette mission n’a pas encore été complétée. Au niveau de l’EDB, on argue que les choses se mettent en place graduellement et qu’il n’y a pas de Chief Executive Officer pour l’heure.
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