Publicité

Débats budgétaires: tacles, cartons rouges, arbitrage litigieux, own goal…

1 juillet 2018, 13:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Débats budgétaires: tacles, cartons rouges, arbitrage litigieux, own goal…

Les débats budgétaires à l’Assemblée nationale, qui ont duré plus d’une semaine, se sont transformés en véritables confrontations le temps de cette Coupe du Monde. Bon match.

Mentor, le Maradona du MSM 

Si les Argentins ont pu compter sur le soutien infaillible de leur légendaire et vulgaire Diego Maradona, qui n’a pas hésité à envoyer des doigts d’honneur et des insultes face à la caméra lors du match contre le Sénégal, à l’Assemblée nationale, l’équipe de la majorité a pu s’appuyer sur sir Anerood Jugnauth et son «bullshit» pour espérer renverser la vapeur et remporter la joute verbale contre l’opposition. 

Le ministre mentor s’est illustré, comme à son habitude, en jouant les prolongations (deux heures de discours), mais surtout par sa capacité à tacler un par un tous les Cristiano Ronaldo de l’opposition. Les Shakeel Mohamed et Xavier-Luc Duval en reçu quelques coups de boule. «Are they not piti to their papa», devait lancer le mentor à leur intention, en répondant aux critiques sur le «dossier dynastie» au sein du MSM et l’accession contestée de son fils Pravind Jugnauth au poste de Premier «capitaine» de Maurice. Goooaaallll.  

Maya, l’arbitre contestée 

Que ce soit au Parlement ou sur un terrain de foot, il est toujours difficile de calmer une horde d’hommes déchaînés. La speaker Maya Hanoomanjee est une fois encore accusée de fausser le jeu. 

En montrant le carton rouge à Rajesh Bhagwan, le pilier mauve qui a traité son adversaire Seesungkur de bandit, elle devait provoquer le walkout de l’ensemble de l’opposition lors de l’examen en comité des dotations budgétaires, le mercredi  27 juin. L’occasion rêvée pour l’opposition de dénoncer à nouveau un arbitrage défavorable des travaux parlementaires. 

La speaker affirme, elle, que ceux qui ont pris la porte ont tout simulé, qu’ils l’ont joué à la Neymar Jr. : «They have organised it, they have planned it and now they are out.»

Collendavelloo-Duval: dribbler avec la langue

En football comme en politique, la guerre des mots est légion entre rivaux. Face à des adversaires remontés à bloc après avoir flairé des élections «deryer laport» et un Budget «fer labouss dou», Xavier-Luc Duval a confronté Ivan Collendavelloo sur le dossier eau. Le leader de l’opposition s’est même laissé aller à des prédictions : «By the time, I will not be leader of the opposition.» 

Face à lui, l’adjoint au Premier ministre n’a pas manqué de lui saper le moral en déclarant que «this is a long time, the elections are not behind». On devra patienter, la finale n’est pas pour bientôt, apparemment.

Vishnu Lutchmeenaraidoo, partisan du match nul

Parfois, le petit poucet arrive à faire plier l’ogre. Vishnu Lutchmeenaraidoo n’a visiblement pas regardé le match entre l’Allemagne et la Corée du sud, lors duquel le quadruple champion du monde s’est fait battre 2-0. 

Lors de son intervention, alors que La Corée (Maurice) se bat contre l’Allemagne (le Royaume-Uni) sur le dossier Chagos, le chef de la diplomatie mauricienne affirme que «nous sommes trop petits pour prendre position sur l’échiquier mondial». Une déclaration justifiant, notamment, le renforcement des relations diplomatiques avec la Russie. 

Vishnu Lutchmeenaraidoo, qui a passé quelques jours à Moscou récemment, aurait dû y rester un peu plus longtemps. Histoire de voir l’exploit de la «petite» Corée.

Le point Var

Si l’arbitrage vidéo sert en Russie à éviter quelques injustices lors de la Coupe du Monde, ici, on a pu entendre une phrase qui allait passer inaperçue dans l’hémicycle lundi, si ce n’était la retransmission à la télé des travaux parlementaires. La speaker Maya Hanoomanjee a traité des conseillers du capitaine Jugnauth de «gopia» alors qu’elle s’adressait à la Clerk et à la Deputy Clerk de l’Assemblée nationale. 

Sauf que son micro était bel et bien allumé… Et dans la vidéo scrutée par Weekly, on l’entend clairement dire : «Zot pa konn donn répons bann-la! Zot pé asizé-la koumadir bann gopia!»